"Sofagate" : Ursula von der Leyen sans chaise et reléguée au second plan par le président Erdogan

Mardi 6 avril, le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel.

Ce voyage diplomatique des deux plus hauts dirigeants des instances européennes avait pour but d’améliorer les relations entre l’Europe et la Turquie, comme l’explique RTL.

Pas de chaise pour Ursula von der Leyen

Alors que les trois officiels doivent s’entretenir dans le palais présidentiel à Ankara, le protocole n’est pas respecté. Dans la salle se trouvent seulement deux chaises, face-à-face. Une pour le président Erdogan et l’autre, vraisemblablement, pour Charles Michel. 

Dans une courte vidéo partagée sur les réseaux sociaux, la scène montre Ursula Von Der Leyen surprise, lâchant un « Hum » désemparé, et ne sachant pas où se mettre. Elle finit par s’assoir sur un sofa à côté, et en retrait. 

Charles Michel quant à lui, s’assoie sur un des deux fauteuils, en face du président turc. Il lui est notamment reproché de ne pas avoir cédé sa place.

Un affront non seulement diplomatique, mais aussi sexiste, vu la position importante d’Ursula von der Leyen, et la politique rétrograde menée par Erdogan. La semaine dernière, il a retiré la Turquie de l’accord international d’Istanbul contre les violences faites aux femmes.

Invitée à Europe 1Valérie Rabault, cheffe de file des socialistes à l’Assemblée nationale, s’est exprimée : « Là, on étale des divisions, on accepte que Madame von der Leyen se fasse humilier de la sorte. C’est inacceptable ».

L’eurodéputée néerlandaise Sophie in’ t Veld a quant à elle remarqué qu’en 2015, lors du sommet du G20 à Antalya, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, alors présidents de la Commission et du Conseil européen, avaient chacun pris place dans un fauteuil, face à Erdogan. « Ce n’est pas une coïncidence, c’est délibéré », dénonce-t-elle, à propos d’Ursula von der Leyen. 

Le « Sofagate »

Les médias européens et les internautes se sont rapidement saisi de l’affaire en la nommant « Sofagate ».

Le porte-parole d’Ursula von der Leyen, Eric Mamer, a expliqué qu’elle avait décidé de « passer outre » sur le moment, peut-on lire sur Le Monde. « Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident », a-t-il précisé. Il a rappelé que Charles Michel et Ursula von der Leyen ont le même rang protocolaire.

De son côté, Charles Michel a fini par soutenir la présidente de la Commission, avec laquelle il a souvent des désaccords concernant la politique étrangère, sur Facebook, mercredi : « En dépit d’une volonté manifeste de bien faire, l’interprétation stricte par les services turcs des règles protocolaires a produit une situation désolante : le traitement différencié, voire diminué, de la présidente de la Commission européenne. »

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