Sexualité : que faire quand faire l’amour fait mal ?
Une femme sur 10, au cours de sa vie sexuelle, ressent des douleurs lors de la pénétration. Deux nouvelles techniques soulagent efficacement.
Restez informée
Les douleurs les plus fréquentes sont les dyspareunies, déclenchées par le va-et-vient du pénis contre le col de l’utérus. Elles peuvent être superficielles (« dyspareunies d’intromission ») et présentes dès le début de la pénétration, au niveau et autour de l’entrée du vagin (vestibule). La vestibulodynie, elle, se traduit par une vive sensation de brûlure ou de coupure, induite par une pression du vestibule. Quant au vaginisme, il se caractérise par une contracture involontaire des muscles du périnée, qui rend toute pénétration impossible. Mais il n’y a aucune fatalité à souffrir. Quelle que soit leur origine (infection, sécheresse vaginale après un accouchement, endométriose, fibrome, choc émotionnel, traumatisme…), « toutes ces douleurs peuvent être prises en charge, car les traitements sont toujours individualisés« , assure le Dr Sophie Wylomanski, gynécologue et sexothérapeute.
La kinésithérapie de relaxation périnéale
Cette approche, proposée par des kinésithérapeutes formés en uro-gynécologie, est en fait l’inverse de la « rééducation périnéale » proposée aux femmes après une grossesse ou en cas d’incontinence urinaire. Ici, il s’agit d’apprendre non pas à contracter son périnée, mais à le relâcher. Le périnée est cet ensemble de muscles qui entourent la vessie, le vagin et l’anus et qui, comme un hamac, soutiennent nos organes gynécologiques, urinaires et digestifs. Par des massages internes et externes et par un travail de bio-feedback avec une sonde, le kiné enseigne à la femme comment le relaxer. Une approche encore peu connue, mais recommandée en cas de vaginisme notamment (sur prescription médicale).
L’ostéopathie gynécologique
Grâce à des mobilisations douces externes effectuées au niveau du bas ventre, l’ostéopathe vient détendre l’utérus, le vagin et le périnée, mais aussi les viscères adjacentes (vessie, rectum, intestins) et libérer les restrictions de mobilité articulaires ou ligamentaires de toute la zone du bassin. De nombreuses tensions lâchent, ce qui atténue ou élimine les douleurs.
Les autres traitements
La palette des solutions proposées est large et va des gels hydratants et lubrifiants ou antibiotiques en cas d’infection jusqu’à la chirurgie dans des cas très précis. Les approches non médicales telles que les psychothérapies et la sophrologie, l’hypnose, la relaxation ou la méditation de pleine conscience… permettent aux femmes de s’épanouir, en se recentrant sur des sensations corporelles agréables.
Comment se passe une prise en charge en sexologie ?
Il s’agit d’une approche spécifique et complémentaire des troubles sexuels, après un diagnostic médical. Elle peut être individuelle ou de couple. Il existe différentes thérapies possibles qui peuvent également être associées entre elles (psychothérapies, méditation, sophrologie, psychanalyse…). Lors des consultations, le sexothérapeute peut également donner des conseils et des exercices à faire à la maison, d’abord seule ou en incluant le ou la partenaire. L’idée est de diminuer l’anxiété et de retrouver le chemin vers le plaisir.
L’avis de l’expert
Sébastien Landry, sexologue et sexothérapeute, auteur du Désir sexuel, le stimuler, le retrouver, alimenter la flamme et de La Sexualité ne prend pas sa retraite! (éd. In Press).
« Les femmes pour lesquelles tout rapport vaginal est devenu douloureux, peuvent absolument vivre une sexualité épanouissante, faite de câlins, de masturbation, de caresses buccales ou toute autre pratique qui convient au couple. Dans certains cas, cette découverte ou redécouverte d’une sexualité non pénétrante peut, à elle seule, conduire à une atténuation, voire à la disparition des douleurs ressenties. Car, ne l’oublions pas, le but de la sexualité, c’est bel et bien le plaisir, non la pénétration.«
Pour en savoir plus sur les douleurs sexuelles : www.lesclesdevenus.fr
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