Sexo : il n’aime pas trop les papouilles
Sur l’échelle de l’amour des effusions tactiles, notre homme se situe à l’exact opposé de nous ! On adore tandis qu’il montre un enthousiasme très mesuré. On a toujours fait avec ce décalage… jusqu’à ce que cela commence à nous peser.
Restez informée
Quand nous dérobons un câlin à notre amoureux et nous serrons quasi de force contre lui, il nous tapote le dos. Pendant l’amour, ses caresses semblent répondre à un genre de protocole établi une fois pour toutes et qu’il s’astreint à suivre avec une bonne volonté attendrissante. Bref, le toucher, ça ne le touche pas ! À vrai dire, on s’en fiche car nous sommes habituées depuis toujours à compenser ses carences par notre propre prodigalité tactile ! Mais depuis peu, ce subtil équilibre tangue dangereusement. Notre frustration devient insupportable.
Écouter son cœur
Pourquoi maintenant, alors que cela ne nous avait jamais manqué ? Nous sommes sans doute à un moment de notre vie où nous avons besoin – plus qu’à un autre – de cette source de félicité, d’épanouissement et d’énergie que procure le contact physique. Car les bienfaits d’une caresse ou d’un câlin sont immédiats : nos récepteurs cutanés ainsi stimulés déclenchent un influx nerveux en direction du cerveau, qui se met à sécréter des hormones du bien-être et de l’optimisme. Normal que nous recherchions cet effet dopant si nous ne nous sentons pas au top de notre forme ! « La soixantaine va souvent de pair avec certaines fragilités. Si notre horizon social s’est un peu réduit à cause de la retraite, nous n’avons peut-être plus tous les jours l’occasion de faire le plein de contacts tactiles et affectueux. Encore moins évidemment en ces temps d’épidémie. Notre corps peut aussi nous apparaître comme un peu décevant, avec des contours moins fermes, une peau moins soyeuse. Nous espérons alors que le toucher, ce mode d’expression archaïque et si puissant, nous aidera à nous reconnecter à lui et à reprendre confiance en lui », observe Valérie Cordonnier, sexologue.
Lire dans ses pensées
Il est également possible que notre homme, déjà peu disposé aux câlins et caresses, en soit devenu encore plus avare ces derniers temps. Ne le jugeons pas trop vite ! Quand on a soi-même été peu cajolé dans l’enfance, ce mode de relation à l’autre ne s’installe jamais vraiment. On peut faire des efforts, donner le change mais les années passant, on finit par baisser la garde et le naturel revient au galop. Agir en faux self (en décalage avec ce qu’on est vraiment au fond de soi) demande beaucoup d’énergie et ne peut tenir la route sur toute une vie. N’éliminons pas non plus l’hypothèse qu’il en ait tout bêtement marre de se forcer… même pour nos beaux yeux. « Beaucoup d’hommes investis dans une relation au long cours estiment qu’ils n’ont plus rien à prouver. Pour eux, être là aux côtés de leur compagne depuis de si longues années constitue en soi une preuve d’amour. Pas besoin d’en rajouter avec d’incessantes papouilles, surtout si cela ne fait pas partie de leur logiciel ! », constate Valérie Cordonnier.
En (re)venir aux mains
Avant d’impliquer notre compagnon, commençons par gérer notre besoin urgent toute seule, comme une grande ! « Il existe deux règles d’or dans un couple qui dure : ne pas tout attendre de l’autre et ne pas chercher à le changer pour qu’il corresponde exactement à nos exigences », alerte la sexologue. Initions-nous donc à l’art de l’auto-toucher. Quand nous nous savonnons sous la douche ou enduisons notre corps de crème, faisons-le avec bienveillance et, surtout, en pleine conscience. N’expédions pas cette tâche comme un pensum mais mettons-y du cœur, opérons par gestes lents, interrogeons-nous sur nos ressentis et essayons de les qualifier, accueillons le plaisir de ce moment. Habillons-nous aussi de matières agréables qui cajoleront notre peau. « Quand on est chez soi, pourquoi ne pas expérimenter la tendance no-bra (sans soutien-gorge) très en vogue actuellement ? Être seins nus sous un pull en cachemire ou un chemisier en soie procure une sensation de douceur, de volupté et de liberté qui vaut bien des caresses », encourage Valérie Cordonnier.
Lui tendre les bras
Si nous souhaitons réhabiliter le toucher dans notre relation avec notre cher et tendre porc-épic, allons-y en douceur. Tentons d’abord des petits gestes au quotidien, presque furtifs : lui effleurer la main quand on marche côte à côte, se blottir un instant contre lui le soir sur le canapé, lui caresser le visage ou les cheveux quand on l’embrasse pour lui dire au revoir. « Attention, il ne doit pas se sentir envahi, cela pourrait le pousser à se rétracter encore plus. Le dosage doit demeurer homéopathique ! », insiste la spécialiste. Puis, si les réactions de notre homme ne sont pas négatives, élargissons nos initiatives tactiles au terrain de l’intimité sexuelle. Sans réclamation impérieuse, simplement en le guidant pendant l’amour pour lui montrer les endroits où nous aimerions que ses mains s’attardent. « Cela pourra être l’occasion de lui faire découvrir que nos seins et nos parties génitales ne sont pas nos seules zones érogènes. Notre taille, nos hanches, nos fesses, notre cou, nos épaules, notre dos ne demandent eux aussi qu’à être effleurés, malaxés, pétris », suggère-t-elle. Il n’est jamais trop tard pour dessiner ensemble notre carte du tendre…
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