Sexo après 50 ans : en finir avec les idées reçues sur les lubrifiants
Alors qu’il nous fait de l’œil dans les rayons des supermarchés ou dans les pharmacies, nous l’ignorons superbement. Car le lubrifiant a mauvaise réputation. Et si on se défaisait des idées reçues pour découvrir (enfin) ses bienfaits ?
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C’est comme si on me frottait le vagin avec du sable, du papier de verre ou du gravier. Aïe… Celles qui osent évoquer leur sécheresse vaginale, et la douleur parfois insupportable qu’elle occasionne pendant les rapports, ont recours à des métaphores très parlantes. Mais beaucoup de femmes n’en disent rien. À personne. Ni à leur amoureux ni à leur médecin. Et préfèrent arrêter de faire l’amour plutôt que d’évoquer le problème.
Fleur séchée ? Quelle idée !
Allez savoir quelle culpabilité se cache encore derrière ce silence. Il est vrai qu’une femme désirante est censée le montrer par son humidité. Le fantasme de la « femme fontaine » ne titille pas par hasard autant les esprits, féminins comme masculins. « Le langage populaire, qui ne s’embarrasse pas toujours d’une grande subtilité, dit qu’une femme « mouille » quand elle est sexuellement excitée. Dans la pornographie, le verbe étant résolument plus cru, elle « gicle ». Et dans les romances, on préfère les euphémismes : l’héroïne « ressent une légèrement humidité ». Quels que soient les mots choisis, cette moiteur est valorisée, présentée comme le symptôme d’une sexualité opérationnelle et prometteuse », constate Valérie Cordonnier, sexologue. A contrario, la femme « sèche » est étiquetée au choix « frigide » ou « coincée », renvoyée à un imaginaire d’aridité, de rugosité et autres joyeusetés. Et quasiment exclue du camp des « vraies femmes ». Alors, même si notre état de non-lubrification est purement physiologique, seulement dû à la disparition des œstrogènes dans notre organisme après la ménopause, nous préférons nous taire et ne pas trop nous faire remarquer.
Pas de ça chez nous !
Et pourtant, il existe une solution on ne peut plus simple, connue depuis des lustres : le lubrifiant. Le moyen idéal pour pallier une humidification défaillante et ainsi éviter les irritations, brûlures et douleurs. Et au final, pouvoir continuer à faire l’amour en tout confort ! Une sacrée bonne nouvelle, non ? Mais pauvre de lui, cet adjuvant sexuel remporte peu de succès, davantage considéré comme un partenaire honteux que comme l’allié d’une sexualité épanouie. « Le lubrifiant pâtit grandement d’une connotation sulfureuse : ce sont les prostituées qui sont censées y avoir recours, elles qui font l’amour sur commande, sans désir, donc sans la lubrification qui va avec. Pour beaucoup de gens, plus ou moins consciemment, ce produit est assimilé au sexe mécanique, sans sentiment », décrit Valérie Cordonnier. Sans doute aussi que cet « artifice » vient cogner de plein fouet l’idéal d’une sexualité qui devrait à tout prix rester « naturelle ». Puisque la nature a décidé de nous priver d’œstrogènes, donc de lubrification, c’est sans doute que l’heure a sonné de clore le dossier des galipettes…
Provisions coquines
Ah non alors, la nature n’a pas toujours raison et surtout pas droit de vie ou de mort sur notre sexualité ! C’est à nous de décider si nous avons envie d’arrêter ou de continuer. Et si on opte pour le « encore », cessons d’ignorer le fameux rayon. Qu’allons-nous choisir ? A l’eau, il ne colle pas, ne tâche pas et se nettoie facilement sous la douche. Au silicone, il a un effet plus glissant et plus durable, mais il est aussi un peu plus difficile à éliminer. En version aromatisée ? À effet chauffant ou « frisson » ? « Cet achat ne doit surtout pas être honteux mais résolument joyeux. Il faut le voir comme un acte d’esthétique sexuelle : tout comme nous prenons plaisir à acheter du maquillage pour nous sentir plus séduisantes, prenons plaisir à acheter du lubrifiant pour rendre notre sexualité plus agréable » encourage Valérie Cordonnier. Et puis rien de tel que ce petit marché coquin durant lequel nous imaginons de joyeux ébats pour mettre notre cerveau et notre corps en condition ! « L’anticipation positive d’une relation sexuelle augmente les chances qu’elle survienne et qu’elle soit réussie », confirme la spécialiste.
Chéri, passe-moi le tube !
Le moment venu de dégainer notre achat, ne nous cachons pas. Assumons et proposons même à notre homme d’en faire un jeu érotique à partager à deux. À lui d’appliquer délicatement le lubrifiant d’un doigt expert à l’entrée de notre vagin. À nous d’en enduire son sexe en érection et pourquoi pas de le goûter au passage si nous avons choisi une version comestible et aromatisée, ou de prendre le temps de quelques caresses manuelles. « Cela peut aussi commencer par un massage sensuel avec une huile parfumée, de jojoba, d’argan ou de coco par exemple. Et se poursuivre par des caresses de plus en plus poussées et intimes, avec les mains enduites d’huile », suggère la sexologue. Nous pouvons aussi profiter de l’occasion pour faire une petite leçon de choses à notre homme (comme beaucoup de ses congénères, il ignore absolument ce qui se passe dans le corps d’une femme après la ménopause) : si nous sommes sèches, cela ne signale en rien notre absence de désir pour lui, ce sont juste ces satanées hormones qui se sont fait la malle ! Voilà qui devrait le rassurer s’il avait des doutes sur son sex-appeal…
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