Sclérose en plaques : des traitements rendraient la vaccination contre la Covid inefficace
Les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) traitées par des anti-CD20 (en particulier le rituximab et l’ocrelizumab) « sont à la fois plus exposées aux formes graves de Covid et risquent de moins bien répondre à la vaccination », alerte le neurologue Jean Pelletier, de la Fondation Arsep (Aide à la recherche sur la sclérose en plaques).
Pas de production d’anticorps après une vaccination
« Autour de 20% des patients atteints de sclérose en plaques prennent ce type de traitements, soit dès le début de leur maladie, soit parce que les autres n’ont pas fonctionné », détaille-t-il dans une dépêche de l’AFP reprise par de nombreux médias samedi 29 mai.
Problème : « On voit des personnes atteintes de SEP et traitées par ces anti-CD20 qui ne produisent pas d’anticorps après la vaccination ». Selon ce spécialiste, les effets que semblent provoquer ces traitements pourraient s’expliquer par le fait qu’ils agissent sur les lymphocytes B, les cellules qui fabriquent les anticorps.
« Dans le cas de certains traitements (par ex. médicaments à immunodéplétion comme l’alemtuzumab, le rituximab, l’ocrélizumab), il convient de discuter du moment du traitement avec le neurologue traitant, peut-on ainsi lire sur le site multiplesklerose.ch. Il n’existe actuellement pas de données suffisantes sur l’efficacité de la vaccination en fonction des différentes immunothérapies. Par conséquent, il n’est actuellement pas nécessaire de passer d’une immunothérapie établie et efficace à une autre immunothérapie en raison de la vaccination, d’autant plus qu’un tel changement de thérapie peut également comporter des risques, concernant par exemple l’activité de la maladie. »
Des travaux en cours
Des études approfondies devraient permettre d’en savoir plus. L’une d’elles sera menée par l’Inserm. Baptisée COV-POPART, elle visera à évaluer l’effet de la vaccination contre la Covid-19 chez des patients traités pour plusieurs maladies (cancers, maladies rénales, diabète, SEP…), en fonction de leurs traitements. « On pourra avoir une première réponse dans six mois », explique le Pr Pelletier, qui précise que ces anti-CD20 sont également utilisés pour traiter d’autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou le psoriasis.
La sclérose en plaques est une pathologie d’origine auto-immune qui affecte plus de 100 000 personnes en France (et 400 000 en Europe), selon l’association pour la recherche sur la sclérose en plaques (Arsep). Maladie inflammatoire du système nerveux central, elle touche principalement les jeunes adultes et les femmes. Elle est caractérisée par des poussées inflammatoires qui détruisent progressivement la gaine (myéline) qui entoure les fibres nerveuses du cerveau, du nerf optique et de la moelle épinière. La transmission des messages entre le système nerveux central et le corps est alors altérée.
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