Rodéos sauvages : peur sur la ville !
Le récent décès d’une tranquille riveraine de 84 ans fauchée par une moto aux abords d’une cité de Brest relance le débat sur l’interdiction des rodéos sauvages…
Elle s’appelait Cécile, cette vieille dame tranquille, appréciée de tous dans son quartier de Pontanézen, situé aux abords de la cité du Ponant, à Brest. Elle traversait sur un passage piéton lorsqu’elle a été fauchée, le 22 mars dernier, par un scooter de grosse cylindrée sur lequel deux adolescents de 16 ans roulaient à vive allure en authentiques chauffards.
Décédée, elle vient allonger la longue liste des victimes répertoriées aux quatre coins de France depuis plus de vingt ans de ce qu’il est convenu d’appeler un fléau urbain. C’est désormais une triste coutume : les bandes de jeunes « privatisent » les routes de leur cité, parfois même celles des alentours, pour s’amuser à risquer leur vie et surtout celle des autres, en faisant des roues arrière et des acrobaties d’une grande dangerosité au volant de scooters, de motos de tous cylindres et de quads. Et lorsqu’ils perdent le contrôle de leurs bolides, ils se blessent, ou pire, tuent les malheureux piétons qui ont le malheur de se trouver sur leur chemin.
Le saviez-vous ? 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende, c’est la peine prévue pour les délits de rodéos sauvages commis en réunion.
Police impuissante
En 2021, cette mode avait pris une telle ampleur qu’à Lyon, un groupe de voyous baptisé les Daltons s’est amusé, pendant un an, à défier les forces de l’ordre, en réalisant des vidéos en plein centre-ville et sur le périphérique de la ville au nez et à la barbe de la police impuissante.
À Colmar en août 2022, c’est un jeune réfugié afghan qui avait été tué par balle par un conducteur de scooter pour avoir protesté contre un rodéo qui générait un vacarme infernal. Commissaire, que faire pour éradiquer définitivement cette délinquance motorisée ?
Mon avis : Sévérité et sanctions !
Les pouvoirs publics et les collectivités ont totalement démissionné et abandonné les riverains à ces importantes nuisances sonores et aux risques à leur intégrité physique. Ce n’est pas tolérable. Si l’on donne les moyens à la police ou la gendarmerie de s’imposer sur les lieux de ces rodéos, on y mettra fin. Seulement, nos autorités ne le veulent pas, par peur des incidents ultérieurs, et se refusent à employer le « contact tactique » pratiqué par la police britannique, le jugeant trop dangereux.
L’intervention in situ des forces de l’ordre permettrait aussi de saisir les engins et de les détruire sans tarder, en cas de flagrant délit constaté, si seulement les officiers de police judiciaire pouvaient se voir attribuer plus facilement les compétences requises. De plus, souvent mineurs, ces délinquants ne risquent pratiquement rien, faute d’une révision de la politique pénale. En cas de récidive ou d’accident entraînant des blessures ou le décès pour les victimes, une peine systématique de prison ou de placement en centre éducatif fermé devrait être infligée. À laquelle il conviendrait d’ajouter une lourde amende touchant les parents civilement responsables ou les majeurs concernés. Ce qui pourrait avoir un effet dissuasif certain.
Commissaire Vénère
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