Réveillons : Louez une robe chic et pas chère !

Inutile de dépenser une fortune pour une tenue d’un soir. Optez pour la location en magasin ou en ligne !

“Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de sous qu’on ne peut pas se faire belle. » Telle est la philosophie de Brigitte Kurschner, fondatrice de l’association Habit en fête au Havre. Une démarche que beaucoup pourraient adopter pour célébrer les grandes occasions. Mais comment concilier budget serré et élégance ?

La réponse est sans doute dans la location de vêtements. Pourquoi en effet acheter une tenue que vous ne mettrez qu’une fois, voire deux, par an, alors que vous pouvez choisir des modèles avec accessoires pour un prix abordable le temps de la fête. Chez Elizaé à Angers par exemple, le tarif d’une robe est de 45 à 65 euros. « Dans 80 % des cas, ce sont des habits de marque qui n’ont été portés qu’une fois », confirme Aude Jolivet, cofondatrice.

Quant à la caution, elle varie de 200 à 400 euros chez Elizaé, 200 à 300 euros chez Habit en fête et peut atteindre 1 000 euros chez Griffé Chic à Cancale. Inutile de s’inquiéter pour les éventuelles taches de sauce, le nettoyage est compris dans le prix.

8 kilos : C’est le poids annuel des vêtements que les Français achètent. (Planetoscope)

Économie d’argent et gain de place

Les grandes enseignes s’y mettent aussi. Kiabi a lancé un test sur le principe de l’abonnement dans trois magasins : Le Pontet (84), Noyelles-Godault (62) et Bègles (33). « Il faut payer 19 euros pour cinq articles par mois, 29 euros pour dix articles, 39 euros pour quinze, et 49 euros pour vingt », explique-ton chez la marque nordiste. En revanche, ne sont proposés à la location que des vêtements neufs, une fois portés, ils sont soit vendus dans les rayons de seconde main, soit donnés à des associations.

Reste tout de même l’écueil de la taille. Si votre silhouette s’habille entre le 34 et le 38, elle trouvera la robe pour ses formes. Mais passé le 40, le choix se restreint. « On a du mal à s’approvisionner à partir du 44. Aujourd’hui, on s’arrête au 42. Nous comptons cependant bien ajouter plus de grandes tailles en achetant sur des plateformes », reconnaît Aude Jolivet. Un problème que Le temps d’une robe à Strasbourg s’est efforcé de résoudre en cherchant à l’étranger des modèles du 48 au 50. Autre solution chez Griffé Chic qui propose des pièces uniques du 32 au 60 à 50 euros la robe. « Je travaille avec une créatrice de mode qui fabrique mes habits mais qui peut aussi les personnaliser », explique la fondatrice, Sylvie Baron. Une option rare dans le milieu de la location de vêtements.

Alors au lieu d’acheter une tenue de fêtes que vous remettrez, peut-être, l’an prochain, testez la location, vous y gagnerez de l’argent et votre placard, de la place.

La Toile s’étoffe

Sur Internet, l’offre déborde. De grandes marques comme Ba&sh ou Maje ont ouvert leur propre site de location à des prix raisonnables, mais avec des tailles dépassant rarement le 40. Existe aussi la location entre particuliers, comme chez l’enseigne Les Cachotières qui la combine avec un catalogue de marques. « En moyenne, on loue nos pièces 30 à 40 fois, on ne sélectionne que des modèles de qualité pour qu’ils durent le plus longtemps possible et pour un tarif allant de 49 à 99 euros », déclare Agathe Cuvelier, la fondatrice.

Ces échanges entre particuliers sur Internet se sont révélés frustrants pour Anne-Cécile Hulot, créatrice du site mygoldencloset.com. Au point qu’elle a décidé de revenir au traditionnel et d’ouvrir un showroom à Paris au printemps prochain. « J’ai commencé à proposer des essayages dans ma chambre et j’ai retrouvé le plaisir de conseiller mes clientes, de les aider à choisir la robe qui les rendra encore plus jolies », conclut-elle. Retour aux fondamentaux.

Interview de Julie Marcel : “Privilégier l’usage sur la possession”

Cette consultante senior chez Utopies, cabinet conseil spécialisé en développement durable, nous parle des bénéfices de la location de vêtements, pour nous comme pour l’environnement.

France Dimanche : Quel est l’intérêt de louer des habits ?

Julie Marcel : C’est surtout économiquement avantageux lors d’occasions exceptionnelles : les fêtes, un mariage, un baptême, où l’on remettra rarement sa tenue. Et c’est bien pour l’environnement, parce qu’on privilégie l’usage sur la possession. Un vêtement sert ainsi à plusieurs personnes.

FD : Comment choisir sa tenue ?

JM : Il faut toujours opter pour des pièces de bonne qualité, qui vont tenir dans le temps et qui pourront avoir deux, trois, quatre vies, voire être proposées ensuite en seconde main. Mais la location ne doit pas être un prétexte pour surconsommer.

FD : Que pensez-vous des fripes ?

JM : Hormis pour les grands événements, il est préférable de privilégier le marché de l’occasion ou, mieux encore, utiliser ce qu’on a déjà dans ses placards. Et quand un modèle paraît démodé, on le transforme. Si l’on porte un habit neuf mois supplémentaires, on peut réduire son impact environnemental de 30 %.

Béatrix GRÉGOIRE

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