Prolapsus : deux solutions contre la descente d’organes

Encore taboue, la descente d’organes ne présente pas de risques majeurs mais peut, si elle s’aggrave, devenir gênante au quotidien.

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Le petit bassin féminin contient la vessie (en avant), l’utérus et le vagin (au milieu) et le rectum (en arrière). La descente d’organes (ou prolapsus) est le glissement d’un ou plusieurs de ces organes vers le bas, avec parfois pelvien, les ligaments et les fascias se relâchent et n’arrivent plus à soutenir les organes du petit bassin. Mais malgré son caractère impressionnant, le prolapsus n’est pas grave. Aucun de ces organes ne peut se détacher !

Une rééducation pour freiner les symptômes

C’est quoi ? Elle consiste à (ré)apprendre à muscler le plancher pelvien pour mieux le verrouiller quand les pressions abdominales augmentent. Plusieurs techniques – manuelle ou instrumentale – peuvent être proposées. La rééducation par électrostimulation utilise une sonde vaginale qui va induire une contraction réflexe des muscles périnéaux grâce à un faible et indolore courant électrique. En complément, le biofeedback permet à l’utilisatrice de visualiser l’ampleur de la contraction périnéale qu’elle réalise.

Pourquoi ça marche ? En fait, l’éventuelle réussite dépend beaucoup du kinésithérapeute (spécialisé en pelvi-périnéologie de préférence) et de la persévérance de la pratiquante. La rééducation « classique » peut être renforcée par des gymnastiques spécialisées. L’approche posturo-respiratoire de la Dre de Gasquet empreinte certains mouvements au yoga. La gymnastique abdominale hypopressive du Dr Caufriez vise à « aspirer » les viscères pour soulager la pression sur le périnée. Parallèlement, des sondes connectées, couplées à une application sur smartphone, proposent des objectifs ludiques pour muscler son périnée chez soi (entre 80 et 200 €).

Comment ça se passe ? Le thérapeute commence par un interrogatoire, un examen périnéal et un bilan abdominal, postural et respiratoire de sa patiente, afin de cerner les causes et le type de prolapsus. Si vingt séances restent sans amélioration, il faut passer au plan B : le pessaire. Ce petit dispositif médical s’insère dans le vagin pour maintenir les organes en place et éviter que la descente d’organes s’aggrave. Le praticien consacre une séance pour expliquer comment le poser, le retirer et le nettoyer (le pessaire doit être ôté avant un rapport sexuel).

La chirurgie quand la gêne intervient

C’est quoi ? Il s’agit de remettre en place les organes saillants et de consolider le périnée. La chirurgie est pratiquée uniquement en curatif, lorsque le prolapsus est extériorisé (on voit une « boule »), que la rééducation n’a pas eu d’effet et, surtout, que des douleurs, une pesanteur dans le bas-ventre ou une difficulté d’aller à la selle ou uriner deviennent conséquentes. Elle dure environ une heure trente et nécessite une hospitalisation de trois ou quatre jours.

Pourquoi ça marche ? De nouveaux tissus vont renforcer le périnée. Toutefois, cette chirurgie, pas anodine, nécessite un mois d’arrêt de travail et le recours à des antalgiques les premiers jours. Elle peut également révéler un problème de fuite urinaire jusqu’alors masqué par le prolapsus. Enfin, il existe un risque de récidive (de 10 % maximum).

Comment ça se passe ? Le chirurgien peut opérer par voie haute, en cœlioscopie et sous anesthésie générale. Le col de l’utérus est alors fixé au sacrum par un petit ruban non résorbable. Lors d’une opération par voie basse (vaginale), une péridurale peut suffire. Les organes saillants (vessie et ou rectum, généralement) sont remis en place avant que le périnée ne soit consolidé par un ligament pelvien. Ces opérations peuvent exiger l’ablation de l’utérus.

Merci à Sandrine Galliac Alanbari, kinésithérapeute spécialisée en pelvi-périnéologie et auteure de Rééducation périnéale féminine (éd. Dunod),  et aux Drs Vincent Ducrotoy et Sylvie Pauthier, gynécologues obstétriciens au Centre hospitalier du Belvédère, à Mont-Saint-Aignan (76).

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