Produits d’entretien : savoir décrypter les étiquettes

Les produits d’entretien peuvent émettre de nombreuses substances nocives et polluantes. Les choix à privilégier pour tout nettoyer sans aucun danger.

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Ne nous laissons pas tromper par leur agréable parfum de lavande ou de pin des Landes. Dans leur grande majorité, les produits ménagers que nous utilisons régulièrement contiennent des substances qui peuvent nuire à notre santé comme à l’environnement. Et ils contribuent largement à la pollution de l’air de nos logements, qui est cinq à sept fois plus élevée que celle de l’air extérieur. D’autres solutions existent pour une maison propre et saine.

Nettoyants ménagers à éviter en priorité

Chlorure de didécyldiméthylammonium, isothiazolinone, benzisothiazolinone, formaldéhyde, phosphates (interdits dans les lessives mais pas dans les produits pour lave-vaisselle), terpène, limonène (qui donne une odeur citronnée), parfums chimiques, ammoniaque… Ces substances nocives, voire cancérogènes, sont présentes dans un grand nombre de produits d’entretien. Dans une étude de 2019, l’Institut national de la consommation/60 Millions de consommateurs (INC) a listé les produits à bannir en priorité, à commencer par les désinfectants, les nettoyants pour sols et les mousses pour salle de bains. Insuffisamment dilués et non rincés, ils présentent des dangers réels, notamment si des enfants jouent au ras du sol. L’INC pointe également du doigt les blocs WC, très polluants, ainsi que les produits à base d’eau de Javel.

A savoir. L’INC plaide pour un étiquetage obligatoire des produits ménagers en fonction de leur « risque chimique global », et leur classement selon un code couleur très lisible, allant du vert au rouge. Consulter le site 60m.fr/menagscore-petition.

Substances naturelles, en quelle quantité ?

« A base de produits naturel », « Ecoconçu »… ne soyez pas bernés par ces allégations de plus en plus fréquemment affichées sur les emballages. Comme le précise l’Agence de la transition écologique (Ademe), certains fabricants se contentent simplement d’ajouter une quantité minime de substances naturelles pour « verdir » le contenu de leurs flacons. L’agence cite les exemples d’un liquide vaisselle au citron et d’un nettoyant pour sols au savon de Marseille dans lesquels les extraits de citron et de savon sont concentrés à moins de 1 % de la formulation globale ! A savoir. Antibactériens et désinfectants (dont l’eau de Javel), parfums d’intérieur (sprays, bougies, encens…), décapants, adoucissants, cires et laques, détergents, détachants et détartrants sont identifiés comme produits à risque par l’Ademe.

Des labels à rechercher

En rayon, il est possible d’identifier les produits moins dangereux pour l’homme et l’environnement grâce à plusieurs labels. Ainsi, l’Ecolabel européen et la marque NF environnement garantissent une réduction des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie des produits. Les teneurs en substances allergènes, parfums et conservateurs nocifs sont restreintes, et les plus problématiques totalement interdites. Le label Ecocert Ecodétergents garantit, lui, qu’au moins 95 % des ingrédients sont d’origine naturelle, et au moins 10 % issus de l’agriculture biologique. Le label Nature & Progrès interdit les substances de synthèse et assure que les ingrédients d’origine agricole sont certifiés (bio ou Nature et Progrès). Des signes de qualité à retrouver sur des nettoyants multi-usages, des nettoyants pour les toilettes, les sols, les vitres, mais aussi sur des lessives, des produits pour lave-vaisselle, des liquides vaisselle, etc.

A savoir. L’Ecolabel européen et la marque NF environnement garantissent en outre que les produits labellisés sont au moins aussi efficaces que les marques leaders du marché.

Passer au « fait maison »

Le vinaigre blanc est la star incontestée du ménage sain. Acide (donc ne pas en abuser dans les éviers et WC, et à éviter sur les surfaces poreuses, comme le marbre), c’est un excellent détartrant. Mélangé à du bicarbonate de soude, il est même efficace pour rafraîchir les joints de carrelage dans la cuisine et la salle de bains, nettoyer les sanitaires, détartrer le lave-linge et déboucher les canalisations. Une cuillère de savon noir dans un seau d’eau suffit pour lessiver les sols. Le citron nettoie et désodorise. Quant au bicarbonate de soude, il absorbe lui aussi les odeurs, en plus de décaper et de nettoyer les surfaces. C’est l’ingrédient principal à ajouter au savon noir pour fabriquer un détergent maison. Vous trouverez en ligne de nombreux tutos pour préparer vous-même vos produits ménagers. Toutefois, même l’utilisation de produits faits maison ne vous dispense pas d’aérer régulièrement votre logement, à raison de 10 minutes au moins deux fois par jour. Cela reste la méthode la plus efficace pour diminuer la pollution de l’air intérieur. A savoir. Les huiles essentielles peuvent diffuser un parfum très agréable… mais elles peuvent aussi être irritantes. Mieux vaut n’en verser que quelques gouttes dans un produit fait maison.

D’autres sources de pollution

Les produits ménagers sont loin d’être les seuls polluants de l’air ambiant. Cloisons, revêtements de sols, portes et fenêtres en PVC, bois ou aluminium, matériaux isolants, peintures, vernis, colles… Tous les produits de construction et de décoration doivent obligatoirement recevoir une étiquette qui indique leur niveau d’émission en polluants volatils, du moins polluant A+, au plus polluant C. Une note qui dépend du niveau d’émission de certains composés organiques volatils : formaldéhyde, acétaldéhyde, toluène, xylène, dichlorobenzène… Une information cruciale pour acheter le meilleur produit à performance ou prix équivalents.

Aérosols et sprays, c’est non !

Qu’ils soient assainissants, désodorisants ou antiacariens, les aérosols et autres produits conditionnés en sprays contribuent majoritairement à la pollution de l’air intérieur. En diffusant leur contenu dans l’air ambiant, ils favorisent leur inhalation par l’utilisateur. Leurs composés organiques volatils (COV) peuvent provoquer troubles respiratoires, irritations des yeux, du nez et de la gorge, réactions allergiques, etc. Mieux vaut donc s’en passer.

Mieux vaut faire simple

Pour fabriquer ses propres produits d’entretien, il est recommandé de mélanger le minimum de substances : du bicarbonate et du savon noir ou du vinaigre blanc, par exemple. et de ne pas oublier que l’eau chaude et la vapeur sont d’excellents nettoyants pour un grand nombre de surfaces.

9 pictogrammes à identifier

L’avis de l’expert

Notre nouvelle appli gratuite QuelProduit, disponible pour Android et iOS, décrypte les produits ménagers, en plus des cosmétiques et produits alimentaires. Une fois le code-barres scanné, plusieurs informations apparaissent sur l’écran de votre smartphone. Dès la page d’accueil du produit sélectionné, vous savez si nous le déconseillons ou pas. Un simple clic sur la note Santé, symbolisée par un œur, vous renseigne sur le ou les ingrédients qui posent problème. Cette note globale se décline sur cinq niveaux sur un fond de couleur : de vert foncé à rouge foncé qui permet d’identifier rapidement le niveau de risque associé à chaque produit. En dessous, figure la liste des alternatives les mieux notées de la catégorie (lessive en poudre par exemple). Vous pouvez également explorer tous les produits référencés sans les scanner, en écrivant simplement leur nom dans le moteur de recherche. Vous pouvez aussi consulter l’historique de vos requêtes et accédez à la liste de vos produits favoris.

Merci à Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’UFC-Que choisir.

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