Pourquoi Peggy Gou est la DJ la plus cool au monde | Vogue Paris

La superstar électro et productrice coréenne basée à Berlin aborde avec Vogue le sexisme dans l’industrie et comment une rencontre avec Virgil Abloh l’a décidée à lancer sa propre griffe.

It Makes You Forget (Itgehane) est le titre du morceau qui en 2018 aura finalement réussi à graver le nom de Peggy Gou dans l’esprit des fans de musique électronique. Aujourd’hui, la DJ sud-coréenne basée à Berlin est l’un des plus grands talents de la scène électro, recevant à chaque concert des ovations que l’on réserve d’habitude aux popstars. 

Le son innovant qu’elle instille, baptisé ‘K-house’ — en référence à la K-pop — joue un rôle tout aussi déterminant dans son succès que ses talents de créatrice de mode. Peggy Gou est une icône du style. Elle incarne le meilleur de cette génération de DJ fringués qui, plutôt que se fondre dans l’obscurité des clubs, mettent en avant leurs looks inspirés et s’en servent comme partie intégrante de leur performance. Même si en ce moment la jeune artiste de 29 ans s’habille comme la plupart d’entre nous à l’heure du confinement : “Ça fait des mois que je ne porte que des pulls à capuche, des survêtements et mes lunettes”, confie-t-elle à Vogue en visio depuis son appartement berlinois.

https://www.youtube.com/embed/VO1aA9rOhx4?embed_config={"adsConfig":{"adTagParameters":{"iu":"/5574/fr-vogue-cp/culture/a-ecouter/article/Youtube-PFP","cust_params":"cms%3Dcopilot%26site-name%3DVogue%26market-name%3Dfrance%26page-url%3Dhttps://www.vogue.fr/culture/article/peggy-gou-dj-coreenne%26platform%3Dweb%26feature-flags%3DarticleEmbedInlineArticles-true%2CdynamicAffiliateDisclaimerTop-true%2ClogoVariation-%2CnativeShareLargeButtonOnTopper-true%2CrelatedContentRecommendations-true%2CseoMetaRobots-true%2CslimNavigation-true%2CstickyBottomArticleAd-true%2CteadsNativeFallback-true%2ConeTrust-true%2Csentry-true%2CtestMultivariant-A%26article-id%3D602d25a41d120460204f13ba%26page-template%3Darticle%26ceros-embed%3Dno%26content-type%3Dstandard%26category%3Dculture%26subcategory%3Da-ecouter%26article-tag%3DMusique%2CVogue Digital%2CInterview%26video-embeds%3Dyes%26gallery-embeds%3Dno%26experience%3Dcompass%26kvid%3DVO1aA9rOhx4%26video-embed-index%3D1"},"nonPersonalizedAd":false}}

Voici 10 raisons pour lesquelles vous ne pouvez absolument pas passer à côté de la DJ superstar Peggy Gou.

1. Elle s’est faite toute seule — même si certains prétendent le contraire

“Un jour, des amis m’ont envoyé une capture d’écran de Twitter qui disait que si j’avais percé aussi rapidement, c’était uniquement parce que ma famille était riche. En réalité, mon père se sentirait extrêmement blessé en lisant ça, car il vient d’une famille pauvre et a dû se prendre en charge très tôt. Il est devenu journaliste, puis prof d’anglais, puis professeur universitaire. Mes parents ont travaillé dur pour se construire une vie et m’offrir l’éducation que j’ai reçue.”

2. Elle a grandi à Incheon en Corée du sud, ce dont elle tire une grande fierté, raison pour laquelle elle chante en coréen

“Je mêle souvent culture européenne et coréenne, et j’en suis très fière. Nombre de Coréens continue de penser que la seule façon de réussir est de partir à l’étranger et devenir le plus européen ou américain possible. J’ai quitté [mon pays] assez jeune, mais j’ai toujours su qu’elle était sa valeur culturelle et c’est ce que j’ai voulu transmettre dans mes chansons et clips."

© Maik Schuster

3. Elle est devenue DJ après au terme d’un long processus de découverte de soi, entamé dans la mode

“Lorsque j’étais étudiante au London College of Fashion je voulais devenir créatrice, puis photographe, puis styliste. Je me suis posé beaucoup de questions au cours de cette période, mais s’il y a une chose que j’ai toujours gardée en moi, c’est la musique. Je sortais tout le temps et je savais parfaitement quels DJs passaient dans quel club. Jusqu’à ce que je rencontre un producteur sud-africain qui avait remarqué sur Facebook à quel point je compilais la musique de façon obsessionnelle et m’a demandé si je voulais apprendre à mieux en produire. Bien sûr que je voulais ! Et dès notre première rencontre, j’ai senti mon cœur battre la chamade.”

4. Berlin, à ce jour la capitale incontestée de la techno européenne, l’a formée en tant que musicienne

“La ville m’a beaucoup appris. C’est là que je me suis véritablement découverte l’âme d’une musicienne. Toutes ces nuits au [club] Berghain, mon travail dans le magasin de disques, les artistes que j’ai rencontrés — j’ai tout absorbé comme une éponge.”

© Maik Schuster

5. Longtemps elle a été tiraillée par son amour pour la mode, mais c’est désormais la clé de son succès

“Du fait de ma formation dans la mode, j’ai senti qu’on commençait  à me prendre moins au sérieux. Ou alors je m’en suis persuadée toute seule — comme une sorte de prophétie autoréalisatrice. Mais à un moment je me suis dit : ‘J’adore les vêtements et les chaussures et je ne veux pas m’en cacher.’ Je voulais être moi-même. Si je devais être spectatrice, je serais heureuse de voir que le DJ a fait un effort au lieu de se contenter d’une chemise quelconque. Bien des choses ont changé depuis cette époque.”

6. Elle dénonce le sexisme dans l’industrie musicale

“Les gens me demandent souvent : ‘C’est comment d’être une femme  DJ? ’ Ce à quoi je réponds : ‘Faut-il vraiment que tu commences par femme ?’ C’est une distinction qu’on ne devrait plus faire. Je ne parle pas souvent des problèmes de genre ou de racisme par ce que je ne voudrais pas donner l’impression de pleurnicher au sujet des difficultés du quotidien. Mais, c’est sûr, j’en ai beaucoup souffert. On permet plein de choses aux hommes, mais lorsqu’une femme se défend et exprime ses convictions, on la taxe immédiatement d’emmerdeuse. L’industrie du disque demeure encore aujourd’hui très blanche et dominée par des hommes. C’est ainsi : je n’aime pas aborder ces sujets, mais c’est malheureusement encore d’actualité. Et j’aimerais qu’on cesse d’accuser quiconque en parle de jouer la 'carte femme’.”

7. En tant que phénomène Instagram avec 2 millions de followers, elle a appris à ne pas accorder trop d’importance aux commentaires sur les réseaux

“À un moment donné il faut apprendre à laisser couler et dire ‘Fuck!' J’adore le documentaire The Last Dance consacré à [la star de la NBA] Michael Jordan. On y voit comment il est parvenu au sommet de la gloire en vivant dans le moment présent et en évitant de gâcher son énergie à tenter de contrôler ce qui n’était pas de son ressort.”

© Maik Schuster

8. La ‘Gou-mania’ est un fandom que l’on retrouve rarement chez les DJs

“Lorsque j’ai fait la couverture du magazine Mixmag, l’auteur de l’article a écrit à un moment ‘Bienvenue dans l’ère de la Gou-mania’. Depuis, mes fans se sont emparé du terme sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes m’ont confirmé que c’était la première fois qu’ils assistaient à un set de DJ lors duquel les gens scandaient le nom de l’artiste. Je sais à quel point c’est extraordinaire et j’en suis extrêmement reconnaissante.”

9. Une rencontre avec Virgil Abloh en 2019 l’a décidé à lancer sa propre griffe, Kirine, qui en coréen veut dire girafe, son animal fétiche

“Nous nous sommes rencontrés lors d’un événement où nous étions tout deux DJs, puis il m’a présentée auprès de [la société de mode de luxe] New Guards Group, dont fait partie [la marque de Virgil Abloh] Off-White. Dès ma première prise de contact avec eux, on m’a dit : ‘Il y a quelque chose de Virgil en vous.’ C’était un super compliment à mes yeux. Virgil et moi sommes très ambitieux, nous sommes convaincus que l’on peut toujours faire mieux, que le monde des possibles est infini. Puis on m’a demandé pour qui j’aimerais dessiner si je devais avoir mon propre label, et j’ai dit : ‘Pour moi, évidemment.’ C’était la seule réponse logique. En ce moment je suis très heureuse d’avoir deux jambes sur lesquelles me tenir [parlant de Kirin]. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier — c’est un conseil que je donnerais aux autres artistes.”

10. Elle est convaincue que le monde de la nuit et l’électro se remettront des confinements et des restrictions 

“La culture rave ne peut pas disparaître car elle est essentielle. Il y a tellement de gens qui trépignent d’impatience à l’idée de pouvoir danser à nouveau et de voir des artistes se produire en live qu’ils n’hésiteront pas à se réunir dès que possible, et plus encore si l’évènement se fait à l’air libre. Mais qui dit club dit aussi s’embrasser, se serrer les uns contre les autres et suer ensemble — peut-être faudra-t-il attendre un peu plus pour retrouver tout ça. Ils sont nombreux dans l’industrie à se creuser la tête pour savoir à quoi va ressembler la teuf à l’avenir et je suis certaine qu’ils trouveront.”

Peggy Gou est une artiste de Gudu Records

Retrouvez aussi sur Vogue.fr :
6 musiciennes qui vont percer en 2021
Dans l'iPod d'Agathe Mougin
Une fille, un style : chez Louise Chen à Paris

https://www.youtube.com/embed/ZwQeo3E_Eu8?embed_config={"adsConfig":{"adTagParameters":{"iu":"/5574/fr-vogue-cp/culture/a-ecouter/article/Youtube-PFP","cust_params":"cms%3Dcopilot%26site-name%3DVogue%26market-name%3Dfrance%26page-url%3Dhttps://www.vogue.fr/culture/article/peggy-gou-dj-coreenne%26platform%3Dweb%26feature-flags%3DarticleEmbedInlineArticles-true%2CdynamicAffiliateDisclaimerTop-true%2ClogoVariation-%2CnativeShareLargeButtonOnTopper-true%2CrelatedContentRecommendations-true%2CseoMetaRobots-true%2CslimNavigation-true%2CstickyBottomArticleAd-true%2CteadsNativeFallback-true%2ConeTrust-true%2Csentry-true%2CtestMultivariant-A%26article-id%3D602d25a41d120460204f13ba%26page-template%3Darticle%26ceros-embed%3Dno%26content-type%3Dstandard%26category%3Dculture%26subcategory%3Da-ecouter%26article-tag%3DMusique%2CVogue Digital%2CInterview%26video-embeds%3Dyes%26gallery-embeds%3Dno%26experience%3Dcompass%26kvid%3DZwQeo3E_Eu8%26video-embed-index%3D2"},"nonPersonalizedAd":false}}
Source: Lire L’Article Complet