Pourquoi mange-t-on plus quand on est stressé ?
Boule au ventre, nœuds d’estomac et perte d’appétit pour certaines personnes, fringales pour d’autres… Et si ce n’était qu’une question d’intensité du stress ? En réalité, quand un léger stress nous envahit, on a presque tous des envies de grignotages. Mais pourquoi ? Pour le savoir, nous avons posé la question à Jean-Philippe Zermati, psycho-nutritionniste, spécialiste des troubles du comportement alimentaire et cofondateur du Groupe de Réflexion sur l’Obésite et le Surpoids.
Pour diminuer l’anxiété, chacun a le même moyen
“Face à un gros stress, on a le ventre noué, comme sous état de choc. Mais, dès qu’il s’agit d’un petit stress, personne n’échappe aux envies de manger émotionnelles. C’est universel” explique M. Zermati. Et pour cause : En réponse à une situation dérangeante, notre corps libère du cortisol, l’hormone du stress.
Pour réguler ces hormones (et donc nos émotions), il y a un moyen très simple : on s’accorde un petit plaisir gourmand. “En mangeant, on active notre système réconfortant [en libérant des endorphines et de la dopamine, les hormones du bonheur, ndlr], ce qui permet de diminuer le taux de cortisol, et donc de réduire le stress”. Se détendre tout en se faisant plaisir : un bon moyen de lier l’utile à l’agréable !
La nourriture est source de réconfort
Manger, oui mais pas n’importe quoi. On n’a jamais vu personne se précipiter sur des bâtonnets de carottes et des quartiers de pommes pour se remettre d’une rupture. Sinon, ça se saurait. En revanche, les pots de crème glacées, sachets de chips, burgers dégoulinants et autres pâtes à tartiner ont la part belle. Car le réconfort, ça passe par deux choses : le plaisir et le choix d’aliments riches (gras ou sucrés). “ Même si vous adorez les fraises, en manger ne suffira pas à vous calmer. Il faut mêler cette notion d’aliment plaisir à du gras ou du sucré.” Hop, en avant pour la chantilly !
Surtout, ne vous privez pas !
Dernier point, mais pas des moindres : il n’y a aucune culpabilité à avoir face à ces envies de manger. “Il ne faut surtout pas s’interdire un aliment. Si vous voulez du chocolat, ne vous tournez pas vers un yaourt !” insiste le psycho-nutritionniste. “Il ne faut pas s’interdire de manger au risque de créer un déséquilibre psychologique. Mais il ne faut pas non plus juste manger, il faut être consentant et le faire de façon sereine” précise-t-il.
Certes, ce n’est pas simple. “Nous sommes entourés d’interdits alimentaires et nous cherchons en permanence à nous contrôler ou nous réprimer. Le fait même de penser comme ça crée de l’anxiété” conclut-il. En bref, on culpabilise d’avoir mangé, alors on stresse, donc on veut manger pour se calmer, mais on culpabilise de nouveau… et c’est le début d’une boucle sans fin qui peut mener à des compulsions plus fortes et en plus grandes quantités.
Pour ne pas en arriver là, on s’autorise à manger pour réguler notre déséquilibre émotionnel, puisque c’est tout à fait banal.
Un grand merci à Jean-Philippe Zermati, médecin nutritionniste et membre du GROS, pour avoir répondu à nos questions.
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