Pourquoi A. Lange & Söhne affole les collectionneurs de montres ?

Un petit précis d’horlogerie allemande vieux de 175 ans, porté aussi bien par Michael Jordan que par certains footballeurs en vue, dont la cote ne cesse de grimper en flèche. Explications.

Un seul coup d’œil glissé aux comptes Instagram des collectionneurs de montres les plus influents (le Shanghai Watch Gang ou Horoloupe pour ne citer qu’eux) suffit à le réaliser. Au milieu des stars ultra-convoitées de Patek Philippe, Rolex ou Audemars Piguet trônent quelques A.Lange & Söhne bien en place. S’ils aiment la créativité débridée d’un Urwerk, c’est la rigueur parfaite de ces montres rondes précieuses, faussement sages, qui attirent leur regard avisé. Et ces têtes d’affiches ont même leur propre fan page, baptisée Langepedia qui attire pas moins de 45.3 k d’abonnés. Car sous ces boîtiers en or ce sont les meilleurs calibres et balanciers de manufacture qui battent le tempo. Un savoir-faire signature de cette horlogerie allemande de Glashütte, qui célèbre coup sur coup ses 175 ans et ses 30 ans d’existence depuis la réunification du pays.

Installée depuis 2019 sur la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, aux côtés du Costes, la boutique A.Lange & Söhne voit désormais ses listes d’attente s’allonger à l’envi et de nombreux passionnés, mais aussi des footballeurs, pousser la porte de cet écrin intimiste. Mais alors, comment expliquer ce renouveau ?

Néo classique

Montre 1815 Rattrapante Honeygold, Homage to F. A. Lange, boîtier en or, bracelet cuir, A. Lange & Söhne. Limitée à 100 pièces.

« J’aime décrire A. Lange & Söhne comme une marque à « maturation lente », précise Paul Miquel, consultant et auteur du livre Montres Rares. Choisir une A. Lange & Söhne, c’est affirmer une forme de singularité. Primo, c’est choisir l’Allemagne et non la Suisse. Secundo, c’est opter pour la modernité du classicisme, un avant-gardisme maîtrisé et la beauté de la sobriété. Tertio, c’est aussi et surtout laisser du temps au temps : acquérir et s’autoriser à porter une Lange 1 ou une Saxonia requiert des années de culture horlogère. Apprécier la beauté d’une platine trois quart, d’une grande date décentrée ou d’un calibre à col de cygne nécessite du temps. » À son poignet d’ailleurs, ce passionné de montres affiche une toute nouvelle Lange 1 en or rose qui symbolise à ses yeux tout le savoir-faire de la maison. Il n’est d’ailleurs pas surpris de ce regain d’intérêt observé à Paris et ailleurs. « Les amateurs de montres (comme tout le monde) veulent de l’authenticité et de la qualité. Il n’y a pas de storytelling dévoyé chez eux, pas de marketing à outrance, aucune forme de suivisme et une production somme toute relativement limitée qui crée de la rareté » ajoute-t-il.

Une constance légèrement rompue esthétiquement en 2019 lorsque la maison a mis en orbite sa première montre sport chic immédiatement sold-out, l’Odysseus. Pas de quoi cependant faire dévier la stratégie de fond de la maison allemande dirigée par Wilhelm Schmid, qui continue, doucement mais sûrement, a faire d’A.Lange & Söhne une valeur absolue.

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