Pour survivre au froid, ces alligators ont trouvé une ingénieuse stratégie
La vague de froid qui a touché les États-Unis début 2019 a donné naissance à des spectacles impressionnants et même des phénomènes inattendus. Après les requins découverts congelés dans le Massachusetts, c’est cette fois-ci un comportement animal très spécifique que le froid extrême a mis en lumière. Un comportement des alligators et plus généralement des reptiles : l’hivernation (parfois appelé brumation).
L’observation est venue des équipes d’un parc appelé Shallotte River Swamp Park et situé en Caroline du Nord. D’ordinaire, les alligators de cette structure passent leur temps à prendre des bains de soleil mais dans une vidéo récemment capturée, on peut les voir adopter un comportement très léthargique. Disparus sous les eaux gelées, les reptiles laissent à peine dépasser leur museau hors de la glace.
L’hivernation, un comportement de survie
Si cette observation pourrait inquiéter quant à l’état des reptiles, elle révèle au contraire un réflexe fascinant. Comme les alligators ne sont pas capables de réguler leur température corporelle, ils puisent la chaleur dans leur environnement extérieur. Dans le cas présent, le marais a donc momentanément constitué un refuge plus hospitalier que l’air extérieur.
Les alligators ont ensuite pris soin de laisser leurs museaux hors de l’eau pour respirer, avant d’entrer en hivernation : lorsque la température extérieure diminue fortement, leur organisme réagit en ralentissant considérablement leur rythme. La consommation énergétique diminue, la fréquence cardiaque peut descendre jusqu’à 5 % de la fréquence habituelle et les sens, bien que toujours en éveil, sont ralentis.
En fait, leur corps ne possède plus assez de chaleur pour poursuivre leurs activités, faire circuler le sang normalement ou même digérer les aliments. Cette particularité, assez proche de l’hibernation chez les mammifères, est une tactique de survie. Elle permet de survivre aux circonstances défavorables, comme les vagues de froid exceptionnelles, à condition que celles-ci ne durent pas trop longtemps.
Un phénomène variable
Les reptiles restent vulnérables durant toute la période et ceux qui hivernent en ayant été blessés ou malades ne pourront pas guérir de façon optimale et seront davantage fragiles à leur réveil face aux prédateurs. La durée du phénomène est très variable en fonction des espèces et des écosystèmes auxquels elles se sont adaptées : certaines d’entre elles, vivant dans les régions équatoriales, semblent ne jamais hiverner, mais peuvent à l’occasion diminuer leur activité métabolique.
Les alligators du Shallotte River Swamp Park eux, ont retrouvé leur entière mobilité deux jours plus tard, après la fonte de la glace. Une chance car selon Georges Howard, le directeur général du parc, les reptiles n’auraient certainement pas tenu plus d’une semaine dans une eau dont la température a été mesurée à 4 °C.
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