Pour Roselyne Bachelot, il est "totalement irresponsable de donner une date" de réouverture des lieux culturels

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’est refusée mardi 12 janvier à donner une date pour la réouverture des lieux culturels, estimant que ce serait « totalement irresponsable » de sa part, devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale.

Pressée de critiques sur la pénalisation que subissent cinémas, théâtres et musées, Roselyne Bachelot s’est élevée contre « l’impression qu’il y a les bons d’un côté, et les méchants, nous (le gouvernement), de l’autre« .

Réouverture progressive

La ministre a rappelé que, face à « une situation sanitaire non satisfaisante« , une réévaluation est prévue le 20 janvier, comme annoncé par le Premier ministre Jean Castex. « Les musées et les monuments historiques pourraient être des structures qui, dans le cadre d’une stabilisation de l’épidémie, pourraient faire l’objet d’une réouverture encadrée« , a indiqué la ministre qui a consulté les responsables des musées « prêts à retravailler les jauges et les modes de fonctionnement« .

Avec les différents secteurs, a-t-elle expliqué, « nous travaillons à l’élaboration d’un modèle de réouverture progressive selon des modalités plus adaptables afin qu’on ne soit pas confronté, à chaque inflexion de la situation, à un choix binaire : laisser l’établissement ouvert ou fermé« .

Les acteurs culturels « ont besoin de perspectives en termes de méthodes, de calendrier. Leur modèle économique avec des cycles d’investissements longs demande encore plus d’acuité sur cette exigence« , a-t-elle fait valoir.

Le concert-test de Barcelone

Interrogée sur un concert-test à Barcelone en décembre, où 463 personnes avaient été admises après un test PCR et à l’issue duquel aucun cas de contamination n’avait été détecté, la ministre Bachelot a invité à « ne pas se focaliser sur une expérimentation« , dont la « généralisation n’est pas si simple« .

Ce serait aux salles de spectacles de « mettre en oeuvre ces mesures de précaution. Est-ce qu’elles sont acceptables, compatibles avec le mode économique des établissements privés ? C’est le monde du spectacle (…) qui va me dire: ça on peut le faire, ça on ne peut pas« .

« C’est en outre une expérimentation extrêmement compliquée à mettre en place dans le fonctionnement normal d’une salle« , a-t-elle dit, citant les milliers de tests à effectuer avant une représentation et l’obligation pour le public de « venir très à l’avance« . En outre, a-t-elle objecté, il faudrait procéder à « une labellisation des salles : les salles ‘lutte contre la pandémie compatibles’ et d’autres qui ne le seraient pas« .

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