Pose de stérilet : ce qu'il se passe dans le corps avec cette contraception
- Comment doit se dérouler la pose d’un stérilet ?
- Les réactions normales et anormales du corps au stérilet
- La cohabitation avec un stérilet au jour le jour
- Le retrait, moment le plus redouté
Ce mode de contraception séduit de plus en plus de femmes en France. À juste titre, puisque le dispositif intra-utérin présente une efficacité de 99 %, précise le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF). Une fois posé, vous voilà tranquille pour 5 ans minimum.
Sur le papier, les DIU ont tout bon. En pratique, c’est parfois moins le cas. Pourtant, « un stérilet n’est pas censé poser de problème« , assure la gynécologue Odile Bagot. Si le vôtre vous crée des soucis, c’est peut-être que des ajustements sont à envisager.
Comment doit se dérouler la pose d’un stérilet ?
Avant la pose d’un dispositif intra-utérin, il convient de choisir celui qui nous convient en discutant des options avec son/sa gynécologue. Au rayon des stérilets, vous avez le choix entre le stérilet au cuivre (DIU) ou le stérilet hormonal (SIU).
Le premierrend les spermatozoïdes inactifs en libérant des oxydes de cuivre. En créant une réaction inflammatoire aseptique, il rend l’endomètre impropre à la nidation. Le second « comporte un réservoir contenant un progestatif (lévonorgestrel) qu’il diffuse lentement pendant trois à cinq ans, selon le dispositif, détaille Vidal.fr. Il agit en empêchant la nidation de l’œuf. De plus, le lévonorgestrel provoque localement un épaississement des sécrétions du col de l’utérus et une modification de l’endomètre. Les spermatozoïdes ne peuvent franchir le col et un œuf éventuel ne peut faire son nid dans l’utérus. »
C’est ensuite le jour J pour la pose : « Après un toucher vaginal destiné à déterminer comment est orienté l’utérus, on va poser le spéculum et désinfecter le col », détaille Odile Bagot. Jusque-là, aucune sensation douloureuse en vue. « Certains professionnels utilisent une pince de Pozzi pour attraper le col, le tirer légèrement et l’aligner avec le corps utérin », poursuit la gynécologue. Ici, les sensations sont variables : parfois inexistantes, parfois un pincement suivi d’une impression de traction.
« On mesure ensuite la profondeur de l’utérus avec un hystéromètre, ce qui permet de savoir où positionner le stérilet. » Cette fine tige flexible insérée par le col aide aussi à voir si le passage est possible ou non.
Vient enfin la pose proprement dite. « Au moment de passer l’inserteur par le col, un petit cylindre dans lequel est replié le stérilet, c’est souvent là que les patientes ressentent une douleur », admet Odile Bagot. « Mais elle ne doit durer que 3 secondes, pas plus ! » Le temps suffisant pour libérer le stérilet et retirer l’inserteur.
Il peut malheureusement arriver que certains cols spastiques ou des particularités anatomiques rendent la pose de stérilet plus difficile. Comme en témoigne Maëlys, 27 ans : « La première tentative de pose de mon DIU en cuivre a été sanglante et traumatisante. Un échec. Ma gynécologue m’a alors prescrit une pose avec assistance par échographie pour éviter les blocages et tout a été plus facile. »
À retenir : votre médecin ou sage-femme ne devrait jamais insister si le passage du col « bloque » et devrait, à la place, vous proposer une autre alternative.
Les réactions normales et anormales du corps au stérilet
En réaction à la présence de ce petit objet étranger, l’utérus a pour réflexe de se contracter : si ces crampes sont fréquentes, elles ne doivent jamais durer plus de quelques heures. En cas de crampes utérines très fortes ou qui se prolongent au-delà d’une journée, il faut absolument consulter.
Quid des saignements à prévoir ? « Les DIU à la progestérone provoquent pendant 3 à 6 semaines des spottings, de petits saignements aléatoires accompagnés de légères crampes », explique Odile Bagot. Les pertes sanguines finissent par s’estomper assez rapidement, ces DIU conduisant même à la disparition totale des règles la plupart du temps.
La situation est un peu différente pour les DIU en cuivre : « Après la pose de mon stérilet, j’ai observé des règles très abondantes chaque mois et des contractions importantes », relate Claire, 23 ans. Une expérience tout à fait normale avec ce type de dispositif.
Saignements abondants en dehors des périodes de règles, crampes utérines trop difficiles à supporter, douleurs en continu, pertes colorées ou nauséabondes font partie des signes anormaux à surveiller. Là encore : direction la consultation.
La cohabitation avec un stérilet au jour le jour
Le voilà bien posé, prêt à jouer son rôle contraceptif. Pour être efficace, le stérilet doit tout de même rester bien en place. Bien évidemment, la position du DIU est contrôlée à chaque passage chez votre gynécologue. Vous-même pouvez aussi veiller sur lui. C’est d’ailleurs ce que conseille Odile Bagot : « Je recommande à mes patientes de sentir les fils de leur stérilet après la pose. Ainsi, elles constatent la longueur des fils et peuvent de temps en temps vérifier si celle-ci ne varie pas, notamment après les règles. »
Expulsion naturelle, retrait accidentel en tirant sur un tampon ou une cup, perforation de l’utérus, il peut parfois arriver de perdre son stérilet. Là encore, une vérification régulière de la présence des fils permet d’identifier le problème rapidement et de prendre rendez-vous immédiatement.
Détail majeur et malheureusement trop rarement abordé : votre stérilet devrait aussi se faire oublier lors des rapports sexuels, comme l’affirme l’experte en gynécologie : « Si les fils sont laissés assez longs, ils se collent aux parois du col et vous ne les sentirez pas lors d’une pénétration. En revanche, s’ils sont coupés trop courts, ils pointeront juste à la sortie du col utérin et le gland du partenaire peut se piquer dessus. » Et ce n’est absolument pas un tabou : parlez-en sans tarder à votre médecin.
Le retrait, moment le plus redouté
La peur par anticipation est souvent la cause principale des douleurs ressenties lors du retrait d’un stérilet.
Car en réalité, le retrait peut être tout à fait indolore, contrairement à la pose. Le seul hic : si le DIU est remonté trop haut et que les fils ne sont plus apparents. « Il est totalement inutile de s’acharner dans ce cas », conclut Odile Bagot. Dites tout de suite stop à votre gynécologue s’il ou elle insiste. Il existe d’autres solutions pour éviter les douleurs inutiles, comme procéder au retrait à l’hôpital ou en clinique sous anesthésie générale.
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