Partir en week-end de rupture ou apprendre à quitter une relation en douceur
“Moi et mon petit ami allons nous quitter dans deux semaines. Nous sommes partis pour un très beau week-end de rupture”, écrit Piper Riley Thompson, le 26 septembre 2022 sur son compte Tiktok @tovahparpar.
Au programme de ce week-end si particulier ? Se faire des câlins, partager des souvenirs ensemble, mais aussi parler de leurs peurs respectives et de comment ils pensent apaiser leurs coeurs brisés, loin l’un de l’autre. « C’était déchirant et guérisseur à la fois », précise Piper dans la légende de la vidéo, qui a été vue plus de 8,3 millions de fois. .
Le week-end de rupture, une nouveauté qui n’en n’est pas une
Pour Amal Tahir, coach en relations et autrice du récent Aimer sainement : en finir avec les dynamiques toxiques du couple (Ed. Leduc), s’il n’était pas conceptualisé, le week-end de rupture n’a en réalité rien de très nouveau. “Régulièrement des personnes ont pu témoigner de séjours ou de vacances même qui signaient la fin de leur couple. Soit comme une dernière chance de voir, si, hors du quotidien, les sentiments étaient encore présents. Soit parce que le couple battait de l’aile mais que pour des raisons financières ou pratiques, il était impossible d’annuler ces vacances”, relate-t-elle.
“D’une certaine manière, ça m’est déjà arrivé, nous confie Clara, 23 ans. Je n’ai pas réservé les vacances “pour rompre” mais je me suis quand même dit que c’était les vacances de la dernière chance et que si nos problèmes nous suivaient en voyage, on allait devoir se séparer”, poursuit la jeune femme qui a finalement décidé de quitter son partenaire à son retour de vacances.
De la nécessité de réinventer la rupture
Si le post de Piper Riley Thompson est devenu viral, générant des milliers de commentaires, c’est que ce qu’elle décrit comme une nouvelle manière de rompre est à l’opposé des images traditionnelles de cris, de disputes et de torrents de larmes qui accompagnent généralement les ruptures.
“Ce principe dérange car il bouscule l’image qu’on se représente ou que la société véhicule, via la pop culture, de comment doit se dérouler une rupture”, assène Amal Tahir.
Mais ne serait-il pas temps, questionne l’experte des cœurs, de réinventer la rupture ? “De montrer d’autres facettes, d’autres possibilités ?”. “On nous impose un scénario quasi millimétré, et surtout, on nous intime généralement d’oublier l’autre et de tirer un trait sur la relation. Sauf que dans les faits, on n’a pas toujours envie d’effacer purement et simplement une histoire qui a duré et/ou qui a compté”, explique-t-elle.
En effet, la pop culture et la grande majorité des guides amoureux conseillent “d’oublier son ex” pour avancer. Or, qu’on ait ou non des enfants, il est difficile d’effacer des mois ou des années de souvenirs. D’autant plus quand la rupture est acceptée par les deux parties, car les sentiments se sont estompés ou que la vie de couple ne nous satisfait plus.
Pas besoin de partir en week-end pour “bien rompre”
Pour l’autrice d’Aimer sainement, ces “week-ends de rupture” sont des solutions pour “bien terminer une relation”. “On doit sortir du schéma “rupture douloureuse” obligatoire”, conseille-t-elle, tout en admettant toutefois que le format “week-end” peut être revu à la baisse. “Un dîner post-rupture pour savoir comment va l’autre, se rappeler des bons moments et redéfinir la relation sans l’aspect amoureux, peut être une solution moins engageante et moins onéreuse », explique Amal Tahir.
L’idée, ce n’est évidemment pas d’inventer une nouvelle injonction amoureuse à rester en bons termes avec un.e ex-partenaire mais bel et bien de déconstruire les schémas imposés par la société et la pop culture.
Source: Lire L’Article Complet