Paralysie du sommeil : à quoi est dû ce phénomène et comment le contrôler ?

La paralysie du sommeil est un trouble relativement fréquent qui concernerait environ 20% des Français. On vous en dit plus sur ce phénomène nocturne, effrayant mais sans risque.

Au beau milieu de la nuit, vous vous réveillez, mais vous êtes comme paralysé, incapable de parler ni de bouger ? C’est ce que l’on appelle la paralysie du sommeil. Ce trouble « survient généralement lors du sommeil paradoxal, explique Jean-Baptiste Maranci, psychiatre au service des pathologies du sommeil, au sein du groupe de la Pitié Salpêtrière de Paris. Durant ce stade de sommeil, le corps est paralysé, les rêves sont plus nombreux et l’activité du cerveau est plus riche même s’il n’est pas complètement éveillé. » 

Les causes de la paralysie du sommeil

Cet état peut durer entre quelques secondes et quelques minutes, même si le psychiatre explique qu’il est difficile de réellement évaluer la durée des crises. Pour ce qui est des causes, « elles ne sont pas réellement connues », déclare Jean-Baptiste Maranci. Pourtant, les paralysies du sommeil sont assez fréquentes : environ 20% de la population en aurait déjà fait l’expérience, en particulier pendant l’adolescence, selon le Centre d’Information, de Recherche et de Consultation sur les Expériences Exceptionnelles. 

Si l’origine des paralysies du sommeil reste encore mystérieuse, elles peuvent toutefois être expliquées par quelques facteurs. La probabilité de vivre ce phénomène nocturne augmenterait en cas de manque de sommeil, de fatigue, de stress et d’anxiété. Les personnes dépressives ou ayant vécu des histoires traumatiques peuvent également connaître davantage de paralysie du sommeil. Cette expérience fait aussi partie des symptômes de la narcolepsie. 

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Les symptômes de la paralysie du sommeil 

Au cours d’une paralysie du sommeil, le dormeur se réveille sans réussir à bouger ni parler. Le reste des symptômes peut varier. « Certaines paralysies du sommeil sont associées à des hallucinations », souligne Jean-Baptiste Maranci. Les plus fréquentes se traduisent par l’impression d’une présence dans la pièce. « Parfois, cela peut être une présence menaçante, comme un cambrioleur ou quelqu’un qui voudrait vous faire du mal, ce qui peut rendre la paralysie du sommeil plus désagréable », ajoute-t-il. Des hallucinations auditives telles que des craquements, des bruits de pas, peuvent aussi survenir. 

Jean-Baptiste Maranci met également en avant les hallucinations d’étouffements. « Il est possible d’avoir du mal à respirer, explique-t-il. Certaines personnes voient même quelque chose les étouffer et le décrivent souvent comme un démon, c’est ce qu’on appelle une hallucination d’incube. » Ces hallucinations peuvent aller encore plus loin puisque certains dormeurs auront l’impression d’être aspirer, de l’éviter, jusqu’à même sortir de leur corps. Une expérience nocturne qui peut donc être effrayante et entraîner une certaine appréhension lors de l’endormissement.  

Comment s’en sortir ? 

Cette angoisse liée à la paralysie du sommeil peut s’estomper grâce à différentes méthodes pour faire face à ce phénomène. « Ce qui va rendre la paralysie très désagréable, c’est lorsque l’on essaie de contrôler son corps car on est paralysé, explique Jean-Baptiste Maranci. Soit on garde son sang-froid, en n’essayant pas de bouger jusqu’au réveil, soit on tente de bouger très légèrement les bouts des doigts et des orteils. » Il est évident qu’il est souvent difficile de garder son calme face à une paralysie, mais le psychiatre tient à rassurer : « on ne peut pas en mourir, c’est complètement bénin. » Le dormeur finit toujours par retrouver le total contrôle de son corps. 

Il n’est donc pas toujours nécessaire d’aller consulter un médecin du sommeil. « Cela dépendra de la fréquence des paralysies du sommeil et de la détresse du patient », déclare le psychiatre. Pour éviter la survenue des paralysies du sommeil, il est d’abord conseillé de dormir sur le côté car elles seraient plus fréquentes en position allongée sur le dos. Si ce traitement préventif ne fonctionne pas, les antidépresseurs peuvent être utilisés, puisqu’ils ont tendance à supprimer le sommeil paradoxal, le moment où se produisent ces paralysies du sommeil. Dans la plupart des cas, ce phénomène ne survient que ponctuellement. S’il se répète, il est nécessaire de s’interroger sur une éventuelle narcolepsie.

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