"On est déçus à chaque nouvelle annonce" : le désarroi des professionnels du spectacle à Paris, Angoulême et Albi après le nouveau report d’ouverture des lieux culturels
Les cinémas, théâtres et salles de concert espéraient rouvrir ce 7 janvier. Mais le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a douché leur espoir ce vendredi 1er janvier en annonçant que ce ne sera « pas possible » au vu du nombre de contaminations encore trop élevé. Voici quelques réactions à Paris et dans le sud-ouest de la France.
Souhait d’une date d’ouverture définitive, même lointaine
Des fauteuils qui restent désespérément vides. A Carat, en Charente, le cinéma Mégérama cumule 162 jours de fermeture depuis mars 2020. « On ne peut pas se satisfaire de cette situation qui a assez duré surtout quand on voit que l’économie tourne et que les magasins sont ouverts », s’indigne Aurélie Delage, patronne de cette salle.
Non loin du Mégérama, à Angoulême, la directrice du théâtre municipal, fatiguée de ces reports successifs, milite pour une date ferme et définitive « même si c’est au mois de février ».
Ce nouveau report est perçu comme une injustice
« On est forcément déçu à chaque annonce » s’insurge le directeur du Cinemovida à Albi. Prêt depuis le 15 décembre pour ouvrir son cinéma, Alexandre Kloeckner vit ce nouveau report comme une injustice. « Aujourd’hui, il n’y a toujours pas eu de clusters identifiés au niveau des cinémas et des théâtres » fait-il remarquer amèrement.
Un sentiment d’injustice partagé par le propriétaire du musée de la mode d’Albi qui « a reçu, en 2020, 80% de visiteurs en moins par rapport à 2019 ».
« Nous vivons de mendicité », déplore le directeur d’un petit théâtre parisien
A Paris, c’est aussi la douche froide pour les petits lieux culturels qui sont pour certains dans une situation financière critique. La crise sanitaire menace notamment la Comédie italienne, un théâtre situé dans le quartier du Montparnasse.
« Malheureusement notre statut d’association loi 1901 ne nous permet pas de bénéficier du fond de soutien au théâtre privé » explique son directeur, Attilio Maggiuli. « Nous vivons de mendicité. Des gens qui aiment la comédie italienne nous font parvenir des chèques » ajoute-t-il, dépité. Comme la Comédie italienne, beaucoup de théâtres se sont endettés, même ceux qui perçoivent des aides de l’Etat. Plus la reprise tardera, plus leur avenir sera incertain.
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