Musique. Quarante ans après son premier album, Étienne Daho retrouve le groupe Marquis

Le chanteur a tourné un clip, à Rennes et Saint-Malo, avec les musiciens du groupe Marquis. Il y a quarante ans, il enregistrait avec eux son premier album.

Cinq hommes en noir… Le groupe de rock rennais Marquis et Étienne Daho posent devant la baie vitrée de l’Alba hôtel. En fond, un ciel bleu, la grande plage et le Sillon où déambulent les passants.

Il faisait beau mercredi à Saint-Malo… Le temps idéal pour tourner un clip. Celui de Je n’écrirai plus si souvent, l’un des titres phares d’Aurora, le premier album de Marquis, sorti en février. Une chanson écrite et interprétée par Étienne Daho sur une composition de Frank Darcel. Comme un clin d’œil au passé.

« Ce sont nos retrouvailles autour de la musique, lance Étienne Daho. Il y a quarante ans, nous avons travaillé ensemble sur Mythomane, mon premier album, sur lequel jouaient Thierry (Alexandre) et Éric (Morinière) », bassiste et batteur de feu Marquis de Sade. Frank Darcel composait, lui, une partie des titres de Mythomane et du suivant, La Notte La Notte. « Il y a quelque chose de symbolique là-dedans, de l’ordre de l’amitié » , souligne Étienne.

« Cinématographique, poétique, un peu nocturne… »

L’ancien Rennais était là pour le concert de reformation de Marquis de Sade (1977-1981), en 2017. Et puis le chanteur Philippe Pascal est décédé. Si le reste du groupe a souhaité continuer avec un nouveau chanteur (Simon Mahieu), c’était aussi pour lui rendre hommage.

« Ils m’ont alors fait écouter une de leur musique, explique Étienne Daho. J’ai planché autour. Je voulais une chanson hommage à Philippe Pascal en évitant le pathos. J’ai donc essayé un texte poétique, qui dit les choses sans trop les dire… » Pour le clip, Daho a proposé Romain Winkler, qui avait réalisé celui de sa chanson L’étincelle. « Ça va être cinématographique, poétique, un peu nocturne… »

Deux lieux de tournage : un appartement du 27^e étage de la tour des Horizons à Rennes. Et Saint-Malo. Deux lieux symboliques pour Daho et Darcel, qui précise : « Les Horizons, c’est un immeuble des années 1970. Les souvenirs sont remontés. On avait Rennes sous nos yeux. Ça racontait nos vies. »

Étienne poursuit : « Je continue à passer du temps à Saint-Malo. Il y a quelque chose de fort ici. » Le clip fait un aller-retour entre les deux « fenêtres », rennaise et malouine.

Le chanteur n’est pas surpris du succès critique de l’album de Marquis : « Le disque est très bon et ils sont les seuls représentants aujourd’hui de ce qu’on peut appeler « art rock », avec un son qui a disparu. »

Après cet épisode Marquis, après le bel album de Jane Birkin sur lequel il s’est beaucoup impliqué, Étienne Daho songe à reprendre la plume. « C’est la manière dont je fonctionne : un album, une tournée et des projets avec les autres. Cela me donne de l’espace pour écrire. J’ai aussi besoin d’être dans l’ombre en continuant à faire de la musique. Je n’ai pas envie d’avoir la lumière sur moi tout le temps, ça ne me réussit pas… »

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