Mort d'Yves Rénier, comédien et réalisateur : "Il n'a jamais choisi la facilité", se souvient Muriel Robin
Alors que le comédien Yves Rénier, interprète du commissaire Moulin, est mort ce samedi 24 avril, l’humoriste et comédienne Muriel Robin, qui avait incarné Jacqueline Sauvage dans le téléfilm réalisé par Yves Rénier en 2018 Jacqueline Sauvage, c’était lui ou moi, se souvient : « Il n’a jamais choisi la facilité, il aimait traiter des sujets graves parce qu’ils font partie de la vie des gens. »
franceinfo : Après avoir joué un policier, Yves Rénier a adapté à l’écran de grandes affaires judiciaires. Est-ce un hasard selon vous ?
Muriel Robin : Non, il était troublé par ces sujets. J’ai eu Mathilde Seigner au téléphone tout à l’heure, qui m’a révélé que son prochain film à venir devait traiter de l’euthanasie. Il m’avait aussi proposé d’incarner Monique Ollivier dans un téléfilm sur Michel Fourniret. Il n’a jamais choisi la facilité, il aimait traiter des sujets graves parce qu’ils font partie de la vie des gens. On en parle dans les journaux, ils sont défendus dans la rue.
A quel point diriez-vous que le combat de Jacqueline Sauvage était important pour Yves Rénier ?
Nous n’avons jamais vraiment mis de mots sur son engagement contre les violences faites aux femmes. Il était dans l’action. Mais le fait qu’il ait choisi ce sujet pour son film, le fait aussi qu’il ait rencontré Jacqueline Sauvage de nombreuses fois montre bien à quel point son combat lui tenait à coeur. Il m’avait déjà fait part de son envie de travailler avec moi quelques années auparavant mais ça ne s’était pas fait pour diverses raisons. Quand il m’a proposé ce film sur Jacqueline Sauvage, j’ai tout de suite eu envie de le faire, évidemment. Yves m’a permis de rencontrer Jacqueline et je l’en remercie sincèrement. Il m’a offert un très grand rôle et m’a aussi permis de grandir personnellement. Grâce à lui, j’ai pu m’engager comme jamais je ne l’avais fait contre les violences conjugales.
Le public connaît surtout l’acteur. Quel réalisateur était-il ?
Il adorait les comédiens et tous les artistes. Il pouvait en parler très longtemps et il les connaissait tous, sans préjugés. Il portait une grande admiration et affection aux acteurs et c’est certainement pour cette raison qu’il les dirigeait aussi bien, tout en douceur. Je n’ai vu aucun Commissaire Moulin mais je suppose qu’il devait y faire preuve d’une certaine trempe, et physiquement c’était quelqu’un d’assez imposant, un vrai « bonhomme » comme on dit. Pourtant dans « bonhomme » il y a « bon », et c’est ce qu’on ressentait dans sa direction d’acteurs.
Source: Lire L’Article Complet