Morpions : comment repérer les poux de pubis et quels sont les traitements ?
Les morpions sont des poux qui s’accrochent aux poils du pubis. On fait le point sur la phtiriase, son diagnostic et ses traitements.
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Morpions : de quoi parle-t-on exactement ?
Il existe schématiquement 3 types de poux, qui sont responsables de 3 maladies dermatologiques (dermatoses) différentes : Pediculus humanus capitis est à l’origine de la pédiculose de la tête (les fameux » poux » que les enfants peuvent ramener de l’école, ce sont les plus fréquents), Pediculus humanus corporis entraîne une pédiculose corporelle (ce sont les poux de corps, moins fréquents que les poux de tête) tandis que Phtirius inguinalis provoque une phtiriase – on parle communément de » morpions « .
» Les morpions (Phtirius inguinalis) sont des poux qui s’accrochent aux poils pubiens, aussi bien chez l’homme que chez la femme » explique le Dr. Isabelle Gallay, médecin dermatologue. Phtirius inguinalis est d’ailleurs un parasite doté d’un corps large et de pattes arrières munies de crochets – celles-ci lui permettent de bien s’ agripper au poil.
Morpions : comment se transmettent-ils ?
La phtiriase (c’est-à-dire : l’infection par Phtirius inguinalis) peut survenir de deux façons :
- Dans la majorité des cas, la contamination se fait par voie sexuelle : les spécialistes considèrent d’ailleurs que les morpions constituent une infection sexuellement transmissible (IST). » Lors d’un contact sexuel avec une personne infectée par Phtirius inguinalis, les parasites peuvent passer sur le ou la partenaire » développe le Dr. Gallay. À noter : le préservatif ne protège pas contre les morpions.
- Plus rarement, la transmission peut se faire par l’intermédiaire de vêtements, de serviettes de toilette, de gants de toilette, de draps, de coussins… ayant été en contact avec une personne contaminée par Phtirius inguinalis. » Si vous séjournez dans un hébergement temporaire (un refuge en montagne, par exemple, ou une chambre chez l’habitant), il est préférable d’amener votre linge de lit et de toilette » recommande le médecin dermatologue.
À savoir. Chez l’enfant, une phtiriase peut survenir en cas de contact étroit avec un parent contaminé. » L’abus sexuel n’ est pas obligatoire, mais la découverte d’une phtiriase chez un enfant doit le faire suspecter de principe » souligne la Société Française de Dermatologie (SFD).
Morpions : quels sont les signes à surveiller ?
» Le » signe d’une infection à Phtirius inguinalis, ce sont les démangeaisons : « le pubis démange parfois fortement, on a très envie de se gratter, comme lorsqu’on a des poux sur la tête » précise le Dr. Isabelle Gallay.
À force de se gratter, on peut voir apparaître des lésions qui peuvent éventuellement se sur-infecter : on peut alors observer une adénopathie inguinale, c’est-à-dire un gonflement des ganglions de l’aine.
À savoir. Les morpions (Phtirius inguinalis) sont moins mobiles que les autres poux : il est donc possible de les observer à l’œil nu – on peut alors voir un point gris-noirâtre à la racine du poil. « Les lentes sont brillantes et nacrées lorsqu’elles sont vivantes, grises lorsqu’elles sont mortes » ajoute la dermatologue.
Dernier signe à rechercher : » on peut parfois constater des petites taches violacées (qui mesurent quelques millimètres seulement) sur la peau du pubis : celles-ci correspondent aux morsures des poux » termine le Dr. Gallay.
Morpions : le diagnostic et les traitements
Diagnostic. Le diagnostic de l’infection à Phtirius inguinalis est principalement clinique (il consiste à mettre en évidence les poux et/ou les lentes) : il est habituellement posé par le médecin dermatologue. Le médecin prescrira également un bilan de dépistage des maladies sexuellement transmissibles.
Traitements. Le traitement de la phtiriase repose d’abord sur l’administration de médicaments antiparasitaires (organophosphorés ou dérivés des pyréthrines) par voie locale (crème, pommade) ou orale ( » en cas d’infestation importante » remarque le Dr. Gallay).
En outre, pour éviter la propagation de l’infection, il est nécessaire de laver le linge de lit et de toilette (draps, serviettes, gants de toilette, taies d’oreillers, housses de couette, sans oublier les vêtements…) en machine à 50°C-60°C au minimum. » Pour les coussins, oreillers, housses de canapés… qui ne passent pas à la machine, il est recommandé de pulvériser des antiparasitaires (à acheter en pharmacie) et de laisser agir pendant 6 à 8 heures » précise la dermatologue.
Merci au Dr. Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon (21) et Vice Présidente du SNDV (Syndicat National de Dermatologie Vénérologie).
Source : Société Française de Dermatologie (SFD)
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