Moderna, Pfizer: pourquoi ces vaccins sont plus efficaces sur les hommes que sur les femmes

En France, quatre vaccins sont d’ores et déjà disponibles : le Pfizer/BioNTech, le Moderna, l’AstraZeneca et le Janssen. L’efficacité de ces sérums peut-elle varier en fonction du sexe ? C’est en tout cas ce qu’affirme une étude américaine. On fait le point.

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Depuis le début de la crise sanitaire, plusieurs études ont observé que les femmes et les hommes réagissaient différemment face à la Covid-19. D’après une étude de l’Université de l’Illinois à Chicago (États-Unis), les femmes seraient moins touchées par des formes graves de la maladie. En cause ? Les hormones sexuelles féminines telles que les œstrogènes, la progestérone, ainsi que l’alloprégnanolone joueraient un rôle protecteur contre la Covid-19.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Molecular Pharmacology affirme également que l’efficacité des vaccins varie entre les femmes et les hommes. Les vaccins à ARN messager des laboratoire Pfizer/BioNTech et Moderna seraient plus efficaces chez les hommes que chez les femmes selon les scientifiques de l’Université d’Etat du Michigan (États-Unis).

Vaccins Covid-19 : comment expliquer la différence d’efficacité des sérums selon le sexe ?

D’après les résultats, le taux d’efficacité du sérum Moderna est de 95,4 % chez les hommes contre 93,1 % chez les femmes. Concernant le vaccin Pfizer/BioNTech, son efficacité est estimée à 93,7 % chez les femmes alors qu’elle est de 96,4 % chez les hommes. Pour les scientifiques, cette différence serait due à la technologie de l’ARN messager et notamment aux nanoparticules lipidiques présentes dans les deux vaccins. Ces dernières jouent un rôle dans la protection de l’ARN et facilitent la pénétration des cellules.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont prélevé des échantillons sanguins auprès de 10 femmes et 8 hommes ayant reçu un vaccin à ARN messager. Dans ces prélèvements, ils ont ajouté des nanoparticules lipidiques imitant celles utilisées pour les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna.

Résultats : « Nous avons constaté que les cellules dendritiques des femmes absorbent moins de nanoparticules que celles des hommes », a expliqué Morteza Mahmoudi, auteur principal de l’étude, à Futura. Les cellules dendritiques font partie du système immunitaire. Elles sont situées au niveau du muscle où est injecté le vaccin à ARN messager. Leur rôle ? Intercepter les nanoparticules et activer la réponse immunitaire de l’organisme en augmentant la production de lymphocytes T. D’autres travaux scientifiques à plus large échelle seront cependant nécessaires pour attester les résultats de l’étude américaine.

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