Mode d'emploi pour mincir sans faire de sport
Oui, oui, c’est possible. À condition de se fier aux conseils de nos experts.
Lors du dernier dîner de fêtes, vous avez osé exprimer le souhait de perdre du poids sans faire de sport, par manque de temps ou par inimitié avec l’effort. Mal vous en a pris. Il n’en fallait pas plus pour que certains vous prennent en flagrant délit de flemmardise. La requête n’a pourtant rien d’idiot. L’activité sportive en elle-même ne fait pas mincir ; pour s’alléger, il faut avant tout se pencher sur le contenu de son assiette. Explications.
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Une idée reçue
Le médecin nutritionniste Lionel Coudron (1) est catégorique : penser que le sport fait maigrir est une idée reçue. C’est, avant toute chose, en réduisant la quantité de ce que l’on ingère au quotidien que l’on mincit. «Quand on a besoin de perdre du poids, cela signifie que l’on a de la graisse en excès, autrement dit, qu’il y a un déséquilibre entre l’apport et la dépense calorique», précise le professionnel. En clair, on mange plus, peut-être moins bien, et l’on bouge moins, ou en tout cas trop peu.
Ainsi, loin de nous l’idée de nier l’efficacité de vos deux joggings hebdomadaires. On sait que l’activité physique permet de faire fonctionner le corps, soigne notre moral et est un gage de bonne santé. «On sait aussi que le sport développe la masse musculaire, maintient ainsi le poids (plus les muscles sont développés, plus on brûle de calories au repos, NDLR), et prévient le surpoids», rappelle le Dr Coudron. Mais si en amont, on ne change rien à ses habitudes alimentaires, la simple pratique sportive ne permettra pas de faire fondre les kilos superflus.
Les règles à respecter pour mincir
En pratique, il convient dans un premier temps de se questionner sur l’origine de la prise de poids. Vos repas sont-ils pris régulièrement et à heure fixe ? Grignotez-vous entre les repas ? Mangez-vous beaucoup ? Dormez-vous suffisamment ?
Maigrir en dormant, voici d’ailleurs ce que propose Lionel Coudron. N’allez pas croire qu’il vous suffit de dormir la bouche ouverte pour perdre trois kilos. Le médecin rappelle simplement les liaisons dangereuses entre le manque de sommeil et la prise de poids. On sait que de mauvaises et courtes nuits sont l’une des sources de l’obésité chez l’enfant et l’adulte. Elles perturbent le système hormonal, augmentent ainsi l’appétit et altèrent le comportement alimentaire. On sera par exemple beaucoup attiré vers le sucre ou le gras un lendemain de mauvaise nuit. CQFD.
Régime interdit
Une fois ces questions posées, tout professionnel de santé vous interdira le moindre régime drastique. La médecin nutritionniste Laurence Plumey (2) en est convaincue : «On ne maigrit jamais aussi bien qu’en mangeant de tout et en respectant certaines règles. Certes, on peut se serrer la ceinture pendant un mois et perdre 2 ou 3 kilos, mais on aura des carences, on perdra du muscle au détriment de la masse grasse, et on reprendra le poids perdu.»
Dans son livre Comment maigrir heureux, quand on n’aime ni le sport ni les légumes, aux Éditions Eyrolles, la professionnelle souligne d’ailleurs l’importance de prendre son temps pour mincir, mais aussi de ne pas sauter de repas. «Le corps est une machine qui fonctionne 24 heures sur 24. Quand elle ne voit pas arriver de calories, elle active les signaux de la faim. Cela pousse à manger gras et sucré et nos capacités de stockage s’en trouvent augmentées», informe la médecin.
Consommer de tout
N’oubliez pas de consommer toutes les familles d’aliments sans exception. Le but ? Éviter les carences – rappelons qu’un manque de fer empêche la perte du poids -, la sensation de faim et profiter des bienfaits de son assiette. Les féculents sont ainsi des remparts contre les grignotages, les légumes apportent des fibres, des vitamines et des minéraux, les protéines rassasient… N’éliminez pas les gras, veillez simplement à ne pas en abuser et à privilégier les «bons», comprenez les oméga-3. On les trouve dans certaines huiles végétales mais également dans le saumon, le thon, le maquereau ou encore la sardine. En revanche, veillez à «réduire les boissons fruitées et sucrées, les pâtisseries, la crème fraîche et le fromage», indique Lionel Coudron.
Plaisir et pleine conscience
Privilégiez les couleurs dans votre assiette et jouez sur les goûts et les saveurs. (Re)Prenez également le temps de vous nourrir. Obligez-vous à ne pas déjeuner devant un ordinateur ni dîner devant la télévision. «Manger en position assise, mâcher lentement, en savourant le contenu de son assiette, s’écouter… Le processus de satiété commence par là», rappelle le Dr Coudron. Enfin, inutile de se priver de vos aliments fétiches même s’ils sont sucrés ou gras. Le tout est de rendre les prises relativement exceptionnelles.
Bouger
Comment maigrir heureux, quand on n’aime ni le sport ni les légumes, de la médecin nutritionniste Laurence Plumey, Éd. Eyrolles, 17,99 €.
En parallèle d’une meilleure alimentation, inutile de rappeler qu’il est indispensable de bouger… constamment. «Le corps est une merveilleuse machine qui ne demande qu’à tourner plus vite. C’est exactement comme une belle voiture qui s’encrasserait parce qu’on ne fait pas tourner le moteur tous les jours», illustre la professionnelle.
Mettez l’accent sur la marche, durant au moins une heure par jour, soit en une seule fois, soit en fractionné en marchant 30 minutes le matin et 30 minutes le soir, ou par tranche de 15 minutes. «L’enjeu est de marcher d’un pas très vif pour augmenter les battements cardiaques et brûler plus de calories», précise la médecin.
Au bureau, prenez les escaliers, toujours d’un pas tonique. Fuyez la facilité et allez boire à la bonbonne à eau la plus loin dans votre bâtiment. «Nous travaillons en moyenne huit heures par jour. Si l’on bouge cinq minutes par heure toute la journée, on finit par marcher 40 minutes à la fin», informe le Dr Plumey. Durant le week-end, lorsque vous vous apprêtez à prendre la voiture, demandez-vous si vous ne pouvez pas plutôt faire le trajet à pied, ou à vélo. Si la démarche semble pénible au début, elle deviendra rapidement naturelle. Et le jeu en vaut la chandelle.
(1) Lionel Coudron est aussi le directeur de l’Institut de Yoga Thérapie, 60 avenue d’Iéna, Paris XVIe.
(2) Laurence Plumey a fondé l’École EPM Nutrition à Saint-Cloud.
* Inititialement publié en 2017, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
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