Misophonie : on sait pourquoi certaines personnes ne supportent pas les bruits de bouche
Vous ne supportez pas entendre quelqu’un renifler, mâcher ou déglutir, au point parfois de vous mettre en colère ? Vous souffrez probablement de misophonie ! Des chercheurs britanniques pourraient avoir trouvé la raison de cette intolérance aux bruits organiques…
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Entre 10 et 15% de personnes souffriraient de misophonie en France. Le terme misophonie désigne une intolérance aux bruits organiques des autres, comme lors de la mastication d’un aliment, lors de reniflements, par exemple.
Ce trouble, relativement courant n’est pas une maladie, mais plutôt un « symptôme », qui peut être source de colère, d’anxiété, voire de repli sur soi, comme nous l’indiquait le Docteur Anne-Marie Piffaut, ORL, psychothérapeute et auteure de Misophonie, soulager l’intolérance aux bruits des autres, Éditions Leduc.S.
Misophonie : pourquoi certaines personnes sont-elles intolérantes aux bruits des autres ?
Si la spécialiste explique que les personnes dites « nerveuses » sont davantage susceptibles de souffrir de misophonie, une récente étude révèle un autre facteur de risque à l’origine de cette intolérance aux bruits des autres…
Des chercheurs britanniques, dont les travaux ont été publiés dans la revue scientifique The Journal of Neuroscience, ont identifié une particularité dans le cerveau des personnes misophones, qui pourrait expliquer cette réaction excessive à ces sons en apparence « inoffensifs ».
Timothy D.Griffiths et son équipe, révèlent un lien entre intolérance aux bruits des autres et suractivation d’une zone du cerveau associée aux mouvements orofaciaux (les mouvements musculaires de la langue, de la bouche, de la gorge, etc)
« Comme la plupart des sons déclencheurs sont générés par des mouvements orofaciaux (par exemple, la mastication) chez d’autres personnes, nous avons émis l’hypothèse suivante que le système des neurones miroirs lié aux mouvements orofaciaux pourrait être à l’origine de la misophonie », expliquent-ils.
Misophonie : des conséquences physiques et psychologiques
En entendant quelqu’un mâcher, renifler, déglutir, le cerveau du misophone sur-réagirait à ces sons déclencheurs. Ce qui, à terme, peut devenir épuisant, puisque cette intolérance aux bruits organiques peut entraîner des manifestations physiques neurovégétatives (palpitations, sueurs, vertiges, nausées…), mais également des problèmes d’ordre psychologiques (fortes colères, isolement, sentiment de culpabilité…), comme le précisait le Docteur Anne-Marie Piffaut
« Cette hypersensibilité aux bruits a pour cause une hyperexcitabilité. Le premier objectif sera donc de favoriser le calme, l’écoute, la compréhension. », conseillait-elle.
La découverte d’une activation excessive de cette zone du cerveau lors des sons déclencheurs va probablement pouvoir aider dans la recherche de la prise en charge de ce trouble, comme l’espèrent les auteurs.
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