Meurtre de Sarah Halimi : Pas de procès pour son meurtrier, Emmanuel Macron veut changer la loi
Le président de la République s’est exprimé sur l’affaire Halimi, et contribue à la confusion concernant l’arrêt rendu par la Cour de cassation.
En 2017, Sarah Halimi, une septuagénaire juive, est sauvagement assassinée à Paris par son voisin Kobili Traoré. Mercredi dernier, la Cour de cassation a confirmé l’irresponsabilité pénale de cet homme de 27 ans, provoquant de vives réactions au sein de la société civile et de la classe politique. Les raisons de cette irresponsabilité ? Une « bouffée délirante » qui pourrait avoir été déclenchée par la consommation de cannabis. Face à la vive controverse entourant cette décision, Emmanuel Macron s’est exprimé hier dans les colonnes du Figaro :« En République, on ne juge pas les citoyens qui sont malades et n’ont plus de discernement, on les traite. Mais décider de prendre des stupéfiants et devenir alors « comme fou » ne devrait pas à mes yeux supprimer votre responsabilité pénale », et souhaite désormais un changement de loi concernant cette responsabilité pénale et la consommation de drogue. Des déclarations qui montrent que l’arrêt rendu par la Cour de cassation n’est pas parfaitement interprété par le chef de l’État et contribue au flou qui entoure cette décision de justice.
Irresponsabilité pénale du meurtrier de #SarahHalimi : @Francois_Molins, procureur général près la Cour de cassation, s’exprime dans #CàVous ⬇️ pic.twitter.com/qei89meH28
Le président français @EmmanuelMacron a dit souhaiter un changement de la loi pour que la prise de stupéfiants ne supprime pas la responsabilité pénale, après la décision de la Cour de cassation dans le meurtre de #SarahHalimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris #AFP pic.twitter.com/0m7cxMXaNb
« Kobili Traoré souffre d’un trouble psychotique chronique, vraisemblablement de nature schizophrénique, faisant suite à un épisode délirant aigu inaugural, est-il indiqué dans la deuxième expertise »Arrêtons de diffuser des Fake News, Sarah Halimi ne mérite pas ça…
En 2019, le caractère antisémite de l’attaque contre Sarah Halimi avait été retenu. Une circonstance aggravante, pour un meurtre déjà particulièrement violent : Kobili Traoré avait torturé sa victime en récitant des versets du Coran, avant de la pousser par-dessus le balcon. Difficile donc aujourd’hui d’accepter pour ses proches, comme pour l’opinion publique, une absence de procès. Et pourtant, Kobili Traoré a été désigné comme irresponsable pénalement, puisque sept experts ont conclu que le jeune homme était en proie à une « bouffée délirante », et ne peut donc pas être jugé, au sens de l’article 122-1 du Code pénal. Un état psychique qui pourrait avoir été déclenché ou aggravé par la prise du cannabis, que l’agresseur consomme depuis ses 15 ans. Certains considèrent, comme Emmanuel Macron, que la prise de stupéfiant était volontaire. Pourtant les psychiatres l’assurent, l’agresseur n’était pas conscient de l’état psychique dans lequel la drogue allait le plonger ce jour-là. Si Kobili Traoré ne finira donc pas ses jours en prison, il a été placé en hôpital psychiatrique et sera encadré par des mesures de sûreté pour une durée de vingt ans. Reste à savoir si cette décision judiciaire controversée amènera un changement dans le droit français.
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