« Mental », série qui scrute la détresse psy des ados, prolonge le délire
- La saison 2 de Mental sera disponible ce vendredi sur France TV Slash.
- En pleine crise sanitaire, cette série qui évoque les troubles psychiques chez les adolescents résonne avec l’actualité.
- Nouveau format, nouveaux personnages et nouveaux maux… Cette dramédie renouvelle le délire avec justesse et humour.
Une série, hélas, plus que jamais d’actualité ! France TV Slash dévoile ce vendredi la saison 2 de Mental, série française librement inspirée de la finlandaise Sekasin, qui suit le quotidien d’une bande d’adolescents internés dans une clinique pédopsychiatrique, les Primevères. « En saison 1, la question était « Comment admettre qu’on est malade ? » au travers notamment du parcours de Marvin. En saison 2, la question est de savoir « Qu’est-ce qu’on fait une fois qu’on sait qu’on est malade ? Comment vivre avec ? » », explique Victor Lockwwod, cocréateur et scénariste de la série que 20 Minutes a rencontré lors d’une conférence de presse virtuelle organisée par France Télévisions.
Comment Mental prolonge intelligemment et drôlement le délire en saison 2 ?
Cette dramédie, récompensée au Festival de la fiction TV de la Rochelle en 2019, abordait un thème épineux, les troubles psychiques chez les adolescents, avec délicatesse, émotion et surtout, beaucoup d’humour. Un Mental d’acier, prêt à dézinguer les clichés associés à la maladie mentale, que l’on retrouve en saison 2. « Cette saison 2 est celle du questionnement de l’identité et de la place de la pathologie dans cette identité. Je souffre certes, mais qu’en faire ? L’ignorer, le cacher, le revendiquer ? Comment me faire confiance lorsque je sais que mes émotions ou mes perceptions peuvent être biaisées ? Où est la vérité, quelle est la légitimité de mon ressenti ? Chacun des personnages va questionner ce qu’il est au fond de lui, affronter la peur, le doute, la honte, pour découvrir que si elle fait partie de lui, la “maladie” ne le définit pas absolument », raconte Marine Maugrain Legagneur, cocréatrice et scénariste du teen drama.
« La jeunesse a malheureusement besoin de cette série »
En pleine crise sanitaire, alors qu’un jeune sur deux est en souffrance psychique, qu’un jeune sur 3 souffre de troubles de santé mentale, Mental résonne plus que jamais avec l’actualité. « La
situation mentale de la jeunesse française est aujourd’hui critique. Cette crise sanitaire l’a poussé à bout. Mental met en avant le sujet, appuie sur l’existence des soins et les déstigmatise », estime Sened Dhab, directeur de la fiction numérique de France Télévisions. « L’ambition de Mental est d’inciter les jeunes à dire quand cela ne va pas. Là, nous sommes dans une période qui nécessite vraiment que les gens parlent et cherchent de l’aide face à une détresse existentielle », renchérit Victor Lockwwod.
« La souffrance psychique des jeunes, on l’avait déjà identifiée. Le confinement a accéléré et mis en lumière ce problème », souligne le producteur Augustin Bernard de Black Sheep Films. « On a choisi de ne pas faire de mention explicite de la crise du Covid ou du confinement pour éviter de trop dater la série », annonce la scénariste Marine Maugrain Legagneur.
L’ADN de Mental, c’est « d’oser l’humour et la comédie sur un sujet qui a priori ne s’y prête pas », et « de ne jamais être dans le pathos », résume le producteur. Les épisodes de la saison 2 durent désormais 26 minutes contre une vingtaine en saison 1. « Ce format de 26 minutes offre la possibilité d’aller plus loin et d’ouvrir la porte à de nouveaux personnages », se réjouit Augustin Bernard.
« Une saison 2 beaucoup plus solaire »
L’action de la saison 2 se déroule en été, quelque mois après l’énorme cliffhanger de la saison 1. « D’un point de vue esthétique, cela change beaucoup de choses. Cette saison 2 est beaucoup plus solaire », indique le producteur.
Les personnages sont ainsi davantage confrontés au monde extérieur : Simon est désormais en hospitalisation de jour, Estelle a trouvé un travail. « Dans la saison 2, on accompagne beaucoup plus les gens et la caméra est beaucoup plus mobile », renchérit le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun. La mise en scène se met ainsi plus que jamais à hauteur des adolescents.
Un épisode a même été entièrement réalisé en found footage, filmé par le personnage de Simon. « Cet épisode en found footage raconte encore plus intimement la vie de Simon et ce qu’il a à l’intérieur de lui et ce qu’il n’ose jamais sortir. La caméra est un peu comme sa tête ou son cœur », commente Louis Peres, l’interprète de Simon.
Enfin, un vent nouveau souffle sur la clinique des Primevères avec l’arrivée de nouveaux personnages, tel que le docteur Bourdon (Benoit Blanc). « C’est un type qui oscille entre sa position de chef et l’envie d’être un copain. On l’a pensé comme un rat de bibliothèque qui a plein de théories hyperbienveillantes et se retrouve confronté au réel », raconte Marine Maugrain Legagneur. « Le Dr Bourdon est persuadé qu’il va réussir à devenir copain avec les ados, il va se faire balader et devenir un vecteur de comédie », poursuit Victor Lockwwod.
« Recréer quelque chose de pop et de flamboyant »
La petite bande accueille aussi Max, jouée par Déborah Lukumuena, une adolescente hospitalisée pour troubles alimentaires. « Ce sujet touche beaucoup les adolescents. Une grande partie des jeunes filles internées en institution sont anorexiques. On avait besoin d’en parler. On a choisi d’emprunter le chemin de la boulimie anorexie parce que cela nous permettait d’aborder aussi la grossophobie », explique la scénariste. « Faire venir Déborah dans le groupe a permis de recréer quelque chose de pop et de flamboyant », se réjouit Victor Lockwwod.
Cette saison 2 introduit aussi un personnage asexuel. « La question de l’asexualité nous a beaucoup intéressés. On s’est rendu compte à quel point on était ignorant et à quel point ce sujet est politique », poursuit-elle.
Autre nouveauté, Hippolyte, personnage secondaire et catatonique en saison 1, devient l’un des personnages principaux de la saison 2. « Le personnage d’Hippolyte est surtout là en saison 1 pour des respirations de comédie. La prestation de Léo Grêlé, assis dans son fauteuil en bougeant un doigt et sans dire un mot, a réussi à capter la lumière. Cela nous a donné envie de le voir dans d’autres situations », souligne Marine Maugrain Legagneur. « On a eu beaucoup de fans d’Hippolyte. C’est un personnage qu’on aime alors qu’il est statique et catatonique, alors cela va être l’amour fou s’il se met à bouger », conclut Victor Lockwwod. Un bon délire à ne pas rater !
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