Melinda, Bill Gates et leurs enfants : splendeur et discrétion d'une famille multimilliardaire
Il lui a proposé un premier rendez-vous sur un parking en 1987. Avant de divorcer trente ans plus tard, Melinda et Bill Gates sont devenus milliardaires, ont eu trois enfants, Jennifer, Rory et Phoebe, et sont devenus les Brangelina de la bienfaisance. Récit.
C’était l’histoire du couple le plus riche du monde – avant que les Bezos ne viennent les détrôner en 2018. Une histoire débutée au beau milieu des années 1980, à l’heure des prémices de la micro-informatique. Melinda French n’a que 23 ans quand elle débarque chez Microsoft, au marketing. Il a neuf ans de plus qu’elle et il est déjà Bill Gates, informaticien surdoué cofondateur de la multinationale qu’elle vient d’intégrer. L’histoire dit qu’ils se rencontrent pour la première fois lors d’un salon à New York, mais qu’il commence à la courtiser sur le parking de l’entreprise, lui proposant le premier rendez-vous disponible dans son agenda, deux semaines plus tard. «Cela manque un peu de spontanéité», aurait répondu la jeune Texane, en déclinant gentiment. À peine deux heures plus tard, il aurait donc pris son téléphone pour l’inviter le soir-même, lit-on dans le New York Times, et lui lancer : «Est-ce assez spontané pour vous, cette fois ?». L’idylle commence ainsi, fragile et tambour battant. «Elle avait plusieurs petits copains, et j’avais Microsoft», raconte prosaïquement le géant du micro-ordinateur dans la minisérie Netflix diffusée en 2019, Dans le cerveau de Bill Gates. «On se disait « Hey, il n’y a rien de vraiment sérieux entre nous, hein ? »».
Mariés, trois enfants
Bill et Melinda Gates annoncent faire un don de 100 millions de dollars dans le cadre de leur programme de vaccination mondial, en 1998.
Les choses se concrétisent pourtant. Après avoir fait un tableau listant les «pour» et les «contre» de sa décision, Bill demande Melinda en mariage. Ils se disent oui le 31 décembre 1994 sur l’île de Lanai, à Hawaï, elle irradiant dans une robe de mariée à encolure Bardot, lui tout sourire derrière ses célèbres lunettes Lindberg, dans un smoking blanc. Peut-être, les invités se souviennent-ils encore du moment où Bill Gates se met dans la tête de découper la pièce montée en parts parfaitement égales, à l’aide de savants calculs, devant son épouse hilare.
https://instagram.com/p/BsGSZVPhWim
Jennifer, leur première fille, naît deux ans plus tard et Melinda Gates, alors directrice générale des produits multimédias, quitte Microsoft pour se consacrer à sa progéniture. Un fils, Rory, et une deuxième fille, Phoebe, arrivent en 1999 et 2002. Dès lors, peu de choses fuitent sur la vie familiale des Gates. Père et mère œuvrent pour préserver leurs enfants de tout prédateur médiatique, à commencer par leur donner le nom de jeune fille de Melina, French, pour aller à l’école. Comble pour un foyer hyper-connecté, ils n’auront pas de téléphone portable avant 14 ans.
Splendeur et féminisme
La maison de Bill et Melinda Gates au bord du lac Washington, surnommée Xanadu 2.0.
La fratrie est élevée à l’abri des envieux sur l’extravagante propriété des Gates à Medina, une ville située au bord du lac Washington, face à Seattle. Surnommée Xanadu 2.0 par ses milliardaires propriétaires (en référence à la maison du héros de Citizen Kane d’Orson Welles), la demeure de 4500 m² est connue pour être truffée de produits high-tech, en plus de ses 24 salles de bain, 6 cuisines, 2 courts de tennis… C’est là que Melinda Gates règne en maîtresse et convertit bientôt Bill à l’émancipation des femmes et à la charge mentale, loin de l’environnement testéroné de Microsoft. «La plupart des gens ont cette vision de Bill en PDG débordé», confiait-elle à USA Today en 2019, en pleine promotion de son livre Prendre son envol. «J’imagine qu’ils doivent penser, « Oh, Melinda ne peut pas être sur un pied d’égalité avec Bill ». En réalité, je suis totalement sur un pied d’égalité avec Bill. Mais cela a pris un certain temps.» Le fait qu’elle l’ait un jour battu sur un problème de maths a sans doute aidé, laisse-t-elle entendre dans son livre.
N’empêche, le troisième homme le plus riche du monde (après Elon Musk et Jeff Bezos) a rapidement été prié de partager les tâches ménagères et familiales. Quand leur aînée à commencé à aller à l’école, au début des années 2000, Bill a fait le trajet d’une heure aller-retour deux fois par semaine. Ce genre de petits efforts qui finissent par changer la donne selon Melinda Gates : «En voyant Bill conduire les enfants, les autres mamans sont rentrées chez elles en disant à leur mari : « Si Bill Gates conduit ses enfants à l’école, tu peux le faire aussi »».
« Inside Bill’s Brain, Decoding Bill Gates », la bande-annonce
Héritage et discrétion
https://instagram.com/p/BqfTSDoBIE8
Pendant ce temps-là, les trois enfants de Melinda et Bill ne se disputent pas l’héritage de leurs parents. Il y a longtemps que le paternel les en a privés. «Je ne crois pas que l’on rende service à quelqu’un en lui offrant des milliards en héritage, déclarait Bill Gates sur la plateforme Reddit en 2015. Il n’est pas bon de grandir sans devoir travailler.» L’aînée Jennifer, 25 ans, a donc étudié la biologie humaine à Stanford, avant de poursuivre des études de médecine à la Mont Sinai’s Icahn School de New York. Entre les deux, elle a pris une année off pour se consacrer à sa passion, l’équitation, avec ses meilleures amies elles aussi cavalières-héritières, on nomme Destry Spielberg (fille de Steven), Jessica Springsteen (fille de Bruce) ou encore Eve Jobs (fille de Steve). Un an avant l’annonce du divorce de ses parents, Jennifer Gates a elle annoncé ses fiançailles, avec l’émérite cavalier égyptien Nayel Nassar, 30 ans.
De Rory et Phoebe, les deux autres enfants aujourd’hui âgés de 21 et de 18 ans, on ne connaît que les visages, vus à l’occasion sur les photos publiées par Melinda Gates sur son compte Instagram, agrémentés de quelques commentaires. On apprend par exemple que Rory est féministe. À défaut d’être surdoué, ou milliardaire.
La fondation la plus puissante du monde
En 2000, le couple fonde la Fondation Bill & Melinda Gates, dédiée à l’accès aux soins de santé et à l’éducation, et à la réduction de l’extrême pauvreté dans le monde. Même divorcé, le couple a garanti par voie de communiqué qu’il resterait soudé à la tête de l’organisation caritative. «Nous savons que nous avons été extrêmement chanceux professionnellement, et nous voulons donner à notre tour, de la meilleure manière possible et au plus grand nombre de gens», déclaraient-ils d’une seule voix en 2005, après avoir été élus personnalités de l’année par Time Magazine.
Déjà, pourtant, certains observateurs osent prédire l’avènement de Melinda, qu’ils projettent en mégastar de la philantropie pour les prochaines décennies. Le profil n’est pas sans rappeler celui d’une autre ex-épouse de milliardaire, Mackenzie Scott, qui, après son divorce d’avec Jeff Bezos en 2019, est devenue l’une des femmes les plus riches du monde, et des plus généreuses. Ses milliards, cette dernière les donne justement à The Giving Pledge, le programme lancé par les Gates et leur ami Warren Buffett, dans lequel les hyperfortunés s’engagent à reverser à des œuvres philanthropiques, de leur vivant, la moitié de leur patrimoine.
Source: Lire L’Article Complet