Marilou Berry : "Il faut arrêter de bâillonner la parole"

Dans la peau de Maud Gallo, une jeune femme qui entretient un rapport conflictuel avec son corps et son passé, l’actrice illumine Je te promets, la déclinaison française de This Is Us, lundi 22 février à 21 h 05 sur TF1.

Comment cultive-t-on sa singularité quand il y a cette série-culte américaine qui a existé avant la vôtre ?

Marilou Berry : À vrai dire quand on est comédien, on ne se pose pas la question. On a cette capacité de se débrancher le cerveau. Et ça été d’autant plus facile pour moi que j’ai abordé Je te promets sans référence car je n’avais pas vu This Is Us. Depuis, j’en ai regardé quelques épisodes mais j’ai malgré tout envisagé Maud comme si c’était un personnage original.

Vous sentez-vous en phase avec sa façon de considérer la vie ?

Je me sens très proche d’elle mais nous n’avons pas le même caractère. Dans la fratrie, Maud est la moins installée. Elle est dans une forme d’immaturité, elle a 38 ans et est restée figée à 18. Et contrairement à moi, elle n’a pas réussi à s’affranchir de cette importance que l’on accorde à l’apparence.

Chaque protagoniste a des batailles à mener dans Je te promets. Desquelles vous sentez-vous le plus proche ?

Leurs enjeux se rejoignent énormément. Si cela s’incarne sous des facettes et des coutures très différentes, il s’agit pour eux de s’accepter, de se défaire de ce qui les empêche d’être heureux.

Seriez-vous prête à signer pour cinq saisons, comme c’est le cas de This Is Us aux États-Unis ?

Franchement, sans hésitation car j’aime beaucoup les Gallo et toute l’équipe de tournage qui nous entoure. Et j’hésiterai d’autant moins qu’aujourd’hui, les cartes sont rebattues par rapport à ce qui passait il y a vingt ans : ce n’est pas parce que vous faites de la télé que vous ne faites plus de cinéma.

Vous avez affiché votre soutien sur Instagram à votre cousine, Coline Berry, qui accuse son père, Richard, votre oncle, d’inceste. Une prise de position publique était-elle pour vous essentielle ?

Oui, j’ai toujours été aux côtés des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais réagir différemment parce que cela concerne quelqu’un de ma famille, d’autant que ça fait sept ans que je soutiens Coline dans cette démarche. Il faut arrêter de bâillonner la parole et la laisser se libérer. Entendre ou lire "Je te crois", c’est à la fois très simple et très important.

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