Maladie de Verneuil : les symptômes et les traitements de cette maladie de peau
Douloureuse et handicapante, la maladie de Verneuil se caractérise par l’apparition de nodules et d’abcès sur des zones bien spécifiques du corps, pourvues de glandes sudoripares apocrines. Comment reconnaître et traiter cette pathologie chronique de la peau ?
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600.000. C’est le nombre de Français concernés par la maladie de Verneuil, aussi appelée hidradénite, hidrosadénite suppurative ou acné inversée. Il s’agit d’une pathologie chronique de la peau décrite pour la première fois en 1854 par le chirurgien Aristide Verneuil. Elle touche plus de femmes que d’hommes et se caractérise par l’apparition de nodules et d’abcès sur certaines zones du corps. Par la suite, des fistules et des cicatrices se forment.
Quels sont les symptômes de la maladie de Verneuil ?
La maladie de Verneuil fait le plus souvent sont apparition à l’adolescence ou chez les jeunes adultes. A ce moment-là, les symptômes peuvent être discrets, car les nodules qui apparaissent sont souvent isolés. Mais avec le temps, les lésions se multiplient. Ces dernières se logent sur des zones bien précises pourvues de glandes sudoripares apocrines, qui produisent de la sueur. Celles-ci se localisent principalement au niveau des grands plis : les nodules et les abcès associés à la maladie de Verneuil peuvent donc apparaître sous les aisselles, sur la peau située autour de l’anus et autour des mamelons, mais aussi au niveau de l’aine, de l’intérieur des cuisses ou encore du périnée.
Parmi les principaux symptômes de la maladie de Verneuil, on retrouve donc des nodules récidivants, des lésions accompagnées d’écoulements et de démangeaisons ainsi que des atteintes qui apparaissent toujours sur les mêmes zones. Autant de manifestations cutanées qui peuvent entraîner la formation de fistules et de cicatrices.
Maladie de Verneuil : quelles sont les causes de cette pathologie chronique ?
Si la cause exacte de la maladie de Verneuil reste encore méconnue, une occlusion du follicule pilo-sébacé, une cavité de la peau dans laquelle le poil se développe, en serait à l’origine. Cette occlusion entraînerait une inflammation ainsi qu’une destruction des glandes sudoripares apocrines. La maladie de Verneuil serait aussi associée à des facteurs génétiques puisque des cas familiaux ont été identifiés. Des facteurs hormonaux pourraient être en cause dans cette pathologie chronique, puisque des changements ont été observés pendant les menstruations et la grossesse. Le tabac constituerait également un facteur aggravant de la maladie.
Comment la maladie de Verneuil est-elle diagnostiquée ?
La présence de nodules, d’abcès, de fistules ou encore de cicatrices localisés et récidivants permet de poser le diagnostic de la maladie de Verneuil lors d’un examen clinique. Cependant, « le délai moyen observé entre les premières manifestations et le diagnostic est de 8,4 ans, avec seulement 24 % des patients diagnostiqués durant la première année », peut-on lire dans une étude parue en 2015 dans les Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. Des résultats qui prouvent que la maladie de Verneuil reste encore mal connue.
Maladie de Verneuil : comment évolue-t-elle ?
Cette pathologie cutanée évolue par poussées inflammatoires. Il existe des formes modérées de la maladie de Verneuil et le pronostic vital des patients n’est pas engagé mais elle peut devenir très invalidante. On distingue trois stades de la maladie :
- Stade 1 : apparition de nodules et d’abcès, sans fistules et sans cicatrices hypertrophiques. Ce stade concernerait 75 % des patients touchés par la maladie de Verneuil.
- Stade 2 : apparition d’abcès récurrents avec des fistules et des cicatrices hypertrophiques. Ce stade concernerait 24 % des malades.
- Stade 3 : formation d’abcès multiples et trajets fistuleux qui communiquent entre eux. Ce stade toucherait 1 % des patients.
Si la maladie de Verneuil peut devenir particulièrement handicapante, c’est notamment à cause des douleurs qu’elle occasionne. Pour 87 % des patients atteints par cette pathologie, cette douleur est ainsi la principale cause de gêne associée, selon une enquête réalisée par Harris Interactive pour AbbVie datant de 2015.
Maladie de Verneuil : comment la traiter ?
La plupart des traitements proposés aux patients atteints de la maladie de Verneuil sont « globalement assez insatisfaisants », peut-on lire sur l’Orphanet. Pour soigner les lésions, des antiseptiques et des antibiotiques locaux peuvent être utilisés. Une antibiothérapie générale peut également être mise en place.
Parmi les traitements pouvant être prescrits, on retrouve aussi les rétinoïdes, des médicaments utilisés dans le traitement de l’acné sévère, mais les résultats « sont assez décevants », note l’Orphanet. Il en va de même pour les traitements endocriniens, qui peuvent être proposés aux femmes atteintes de la maladie de Verneuil. Du gluconate de zinc peut également être prescrit pour traiter cette pathologie. Autre option possible : le drainage, un acte qui a pour objectif d’évacuer le pus et de calmer la douleur.
Mais pour prendre en charge les formes graves de cette pathologie, le seul traitement efficace reste la chirurgie. Il existe plusieurs techniques mais celle qui offrirait les meilleurs résultats consiste en l’ablation de la zone cutanée touchée. L’objectif ? Retirer les lésions, les fistules et les glandes apocrines afin de limiter les risques de récidive.
Sources : le portail Orphanet, le Réso Verneuil, l’Association Française pour la Recherche sur l’Hidrosadénite (AFRH) et les Annales de Dermatologie et de Vénéréologie.
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