Maladie de Lyme : comment savoir si les tiques vont se multiplier près de chez vous ? Une étude répond

Selon une étude suisse, la production de graines des hêtres permettrait de prédire la prolifération de tiques contaminées par la bactérie Borrelia, responsables de la maladie de Lyme, dans les années à venir.

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50.133. C’est le nombre de personnes atteintes de la maladie de Lyme en France, en 2019, selon l’Assurance maladie. Cette pathologie, aussi appelée « borréliose de Lyme », est une infection bactérienne. Elle est véhiculée et transmise par des tiques infectées par la bactérie Borrelia lors d’une morsure. Ces nuisibles, qui peuvent s’accrocher à notre peau, sont des acariens parasites. Ils vivent dans des zones boisées et humides et se nourrissent du sang de leurs hôtes. Les tiques peuvent être porteuses de multiples agents pathogènes et être à l’origine de différentes affections.

D’après une étude réalisée par l’Université de Neuchâtel en Suisse, l’incidence de la maladie de Lyme « tout comme celle des autres maladies transmises par ces ectoparasites, est en constante augmentation en Europe et en Amérique du Nord. » Mais comment prédire la prolifération des tiques porteuses de la bactérie Borrelia ? Dans les résultats de leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Parasites and Vectors, les chercheurs ont révélé qu’un arbre, en l’occurence le hêtre, pourrait être un facteur de multiplication de ces tiques.

Maladie de Lyme : le hêtre favoriserait la multiplication des tiques

Pour faire cette découverte, les scientifiques ont analysé un ensemble de données collectées entre 2004 et 2018. Pendant 15 ans, ils ont suivi l’abondance mensuelle des tiques Ixodes ricinus sur quatre sites d’altitudes différentes de la montagne de Chaumont, un sommet du Jura. Les auteurs de l’étude ont obtenu des données sur la production de graines des hêtres « car l’abondance des tiques peut augmenter de façon spectaculaire deux ans après un phénomène de ‘masting’ (à savoir la flambée de production de graines). »

Les chercheurs ont constaté que « plus un hêtre produit de graines, plus le nombre de rongeurs (soit les principaux hôtes des tiques) qui s’en nourrissent croît et plus la densité de tiques infectées par la borréliose de Lyme va augmenter dans les deux ans qui suivent », peut-on lire dans le communiqué de l’Université de Neuchâtel. Selon les auteurs des recherches, ce résultat peut avoir une portée prédictive.

La prolifération des tiques augmenterait aussi le risque de contracter d’autres maladies

« Il s’agit de la première étude en Europe à démontrer que la production de graines par des arbres à feuilles caduques influence la densité des nymphes infectées par Borrelia burgdorferi et donc le risque de borréliose de Lyme », a déclaré Cindy Bregnard, auteure de l’article publié la revue scientifique et doctorante au Laboratoire d’écologie et d’épidémiologie parasitaires de l’Université de Neuchâtel.

Selon les scientifiques, ces résultats permettent de supposer que la multiplication des tiques observée augmente non seulement le risque de développer la maladie de Lyme mais également le risque de contracter d’autres pathologies transmises par ces nuisibles.

Source : Parasites and Vectors

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