Maladie de Fanconi : quels sont les symptômes de cette maladie qui cause une atteinte la moelle osseuse ?
Rare et héréditaire, la maladie de Fanconi peut se caractériser par des malformations congénitales au niveau des reins, de l’appareil digestif ou encore du système nerveux central. Les patients touchés par cette pathologie sont souvent de petite taille. On fait le point sur les symptômes, le diagnostic et la prise en charge de cette affection.
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Environ 200 à 250 personnes sont touchées par la maladie de Fanconi en France. Cette pathologie rare et héréditaire se manifeste par un ensemble de malformations congénitales, une insuffisance de la moelle osseuse ainsi qu’un risque accru d’avoir un cancer ou une leucémie aiguë. Également appelée anémie de Fanconi, cette maladie a été décrite pour la première fois en 1927 par Guido Fanconi, un pédiatre suisse.
Quels sont les signes qui peuvent alerter sur la maladie de Fanconi ?
Les patients touchés par la maladie de Fanconi peuvent souffrir de malformations congénitales. Ces dernières peuvent notamment atteindre le squelette. Elles peuvent se manifester par des anomalies au niveau des pouces ou du radius, un os situé dans l’avant-bras. Une microcéphalie, c’est-à-dire un petit périmètre crânien, et une petite taille peuvent aussi être identifiées. Les malformations congénitales peuvent également toucher d’autres régions du corps telles que :
- les reins
- l’appareil urogénital
- le tube digestif (atrésie de l’œsophage)
- l’appareil digestif
- les yeux
- la peau
- les glandes endocrines
- le système nerveux central
- le cœur et les poumons
D’après l’Association Française de la Maladie de Fanconi, la petite taille est l’une des manifestations les plus fréquentes de cette pathologie. Chez une grande majorité de patients, ce signe pourrait être causé par des déficits hormonaux, mais ce n’est pas toujours le cas. Un retard de croissance peut aussi être constaté chez certains malades. « Il n’y a pas, le plus souvent, de retard du développement psychomoteur ou intellectuel », précise l’organisme sur sa plateforme en ligne.
Autre signe caractéristique de la maladie de Fanconi : l’aplasie médullaire modérée ou sévère qui est due à un dysfonctionnement de la moelle osseuse. Cette dernière est alors en incapacité de produire des cellules sanguines comme les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Près de trois quarts des patients sont touchés par cette atteinte osseuse vers l’âge de 6-7 ans.
L’aplasie médullaire provoque généralement une cytopénie, une baisse du taux de cellules sanguines présentes dans l’organisme. Avec l’âge, une aplasie médullaire sévère peut atteindre le patient. Elle peut alors causer des infections fréquentes et des transfusions sanguines peuvent être nécessaires.
Maladie de Fanconi : cette pathologie peut prédisposer à certains cancers
La maladie de Fanconi augmenterait également les risques de développer un cancer ou une leucémie. Le cancer épidermoïde de la tête et du cou est la tumeur la plus fréquente. Selon l’Association Française de la Maladie de Fanconi, il est nécessaire de suivre avec attention les malades dès l’âge de 10 ans pour prévenir ou prendre charge rapidement ce cancer.
Il existe aussi des prédispositions aux cancers de la vulve, du vagin et du col de l’utérus. La fréquence de ces cancers est très élevée chez les personnes atteintes par la maladie de Fanconi. Dès l’apparition des règles chez les jeunes filles, une surveillance accrue doit être instaurée. Quant aux personnes non-greffées, elles peuvent souffrir d’une leucémie aiguë accompagnée d’un syndrome de myélodysplasique.
Comment est posé le diagnostic de la maladie de Fanconi ?
Le diagnostic de la maladie de Fanconi peut s’avérer difficile. Dans de rares cas, les malformations congénitales permettent de le poser à un stade précoce, mais la maladie est souvent découverte lorsque le patient souffre d’une atteinte de la moelle osseuse. Il est important de dépister l’ensemble de la famille lorsqu’un membre est touché par l’anémie de Fanconi. Ces examens permettent de détecter plus rapidement la maladie même si les autres membres du foyer n’ont développé aucun signe clinique.
Le test des cassures chromosomiques est le premier examen prescrit pour détecter la maladie de Fanconi. Il repose sur un test cytogénétique au cours duquel l’aspect physique des chromosomes est étudié. « Les cellules sanguines prélevées au cours d’une prise de sang sont traitées par de la Mitomycine C ou par le diepoxybutane, puis étalées sur des lames de verre », explique l’Association Française de la Maladie de Fanconi. Avant d’ajouter : « Chez des personnes saines, les chromosomes seront d’apparence habituelle puisque les cellules vont pouvoir se réparer toutes seules. Tandis que chez les personnes atteintes de la maladie de Fanconi, les chromosomes présenteront un nombre important de cassures. »
En général, ce test suffit à diagnostiquer l’anémie de Fanconi. Mais dans de rares cas, il peut s’avérer faussement normal. Un examen complémentaire sur les fibroblastes cutanées, des cellules non-sanguines, peut alors être réalisé. L’équipe médicale effectue une biopsie de la peau. Les cellules sont ensuite étudiées par le biais de différentes techniques. Ces dernières permettent d’identifier une atteinte sur les fibroblastes et donc de déceler la maladie de Fanconi.
Quelle est la prise en charge de la maladie de Fanconi ?
Après la pose du diagnostic de la maladie de Fanconi, il est recommandé de réaliser régulièrement un hémogramme qui mesure la quantité et la qualité des cellules sanguines présentes dans l’organisme. La fréquence de cet examen dépend de l’état de santé du patient. Chaque année, une ponction de moelle osseuse est également effectuée afin de surveiller l’évolution de la maladie et de repérer des anomalies cytologiques et/ou des anomalies clonales du caryotypes. En cause ? Ces anomalies sont des signes avant-coureurs d’une leucémie.
La greffe de moelle osseuse est le principal traitement de la maladie de Fanconi. Elle permet de traiter la défaillance de la moelle osseuse, mais elle ne soigne pas les autres manifestations de la maladie et ne diminue pas le risque de cancers de la tête, du cou et gynécologiques.
Les cellules à greffer peuvent provenir d’un donneur apparenté comme un frère ou une sœur, mais également d’un donneur non-apparenté. Il est aussi possible de prélever des cellules dans le sang d’un cordon issu de la famille du malade ou d’une banque de sang de cordon. « Si aucune de ces possibilités ne permet de trouver une moelle suffisamment compatible, des greffes haplo identiques (avec la moelle de l’un des 2 parents) peuvent aussi être envisagées depuis peu », indique l’Association Française de la Maladie de Fanconi.
Des complications peuvent parfois survenir pendant et après la greffe de moelle osseuse. Le patient peut développer des infections ou une maladie du greffon contre l’hôte qui se caractérise par une réaction des cellules immunocompétentes du donneur contre les tissus de l’hôte. Il est donc préconisé de suivre avec précaution les règles d’hygiène et de diététique recommandées par les professionnels de santé.
Des traitements par androgènes peuvent être prescrits lors de l’attente d’une greffe. Ces hormones permettent de corriger en partie la déficience de la moelle osseuse, mais leur efficacité n’est que temporaire. Des transfusions de globules rouges et/ou de plaquettes peuvent aussi être réalisées.
Sources : Association Française de la Maladie de Fanconi et Orphanet
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