Maires : des agressions inacceptables !
Une vague de violence sans précédent contre les élus communaux déferle sur notre pays. Du vandalisme, on est passé à l’agression physique. Un phénomène qui risque d’aller en s’aggravant…
165 agressions d’élus ont été relevées en 2022 en France (La Gazette des communes)
Du jamais vu… À Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), la maison et les voitures de Yannick Morez, maire divers droite, ont été incendiées. Motif : l’élu projette d’installer un centre d’accueil pour demandeurs d’asile dans sa commune, ce qui n’est pas du goût de certains riverains. Alors l’extrême droite radicale a frappé, pour le dissuader de mener à bien ce projet. Écœuré et choqué, l’homme, qui n’était pas protégé par les pouvoirs publics, a démissionné de son mandat. Cette vague d’agressions des représentants de la République ne s’arrête pas là : à Athis-Mons (Essonne), Sevran (Seine-Saint-Denis), Longeville-sur-Mer (Vendée) et à Plougrescant (Côtes-d’Armor), des édiles ont été menacés, intimidés ou carrément violentés par leurs administrés.
Sabotages
À Longeville-sur-Mer, des tirs de chevrotine ont touché la façade et les murs de la mairie. Pire : à Plougrescant, commune bretonne de 1200 habitants, ce sont les freins de la voiture d’Anne-Françoise Piedallu, la maire du village, qui ont été sabotés. L’État français doit-il attendre le drame de trop pour protéger ses élus et sévir contre leurs agresseurs ? Commissaire, qu’en pensez-vous ?
Mon avis : punir plus sévèrement !
Je constate que la violence est de plus en plus présente dans les litiges opposants des édiles à leurs administrés, à l’image de notre société dans laquelle le civisme a fait place à l’agressivité. Mais les pouvoirs publics portent une lourde responsabilité dans ce contexte, car, même si la Première ministre a été « très à l’écoute » du maire de Saint-Brévin, rien n’a changé dans la réalité. Est-il normal que le président de la République ait mis onze jours à lui écrire ?
Il ne s’agit pas d’instaurer un système de protection supplémentaire, mais bien de veiller à ce que la loi soit appliquée avec rigueur. En effet, un élu local est protégé par les textes au même titre qu’un magistrat, un policier ou un gendarme, mais force est de constater que les sanctions prononcées contre les agresseurs sont souvent faibles et donc sans effet dissuasif. Contester une décision d’un maire se fait devant un tribunal administratif, et l’on ne peut tolérer qu’un litige de quelque nature qu’il soit donne lieu à des violences, qu’elles soient verbales ou physiques.
Il faut donc que les pouvoirs publics mettent en place une législation plus dure qui impose systématiquement aux magistrats de prononcer une sanction sévère. Je sais que ce type de loi déplaît aux juges, mais ce n’est qu’à ce titre que l’on pourra restaurer l’autorité de nos élus, qu’ils soient maires, députés ou sénateurs. Encore une fois, il s’agit d’une décision courageuse qu’il appartient aux pouvoirs publics de prendre. Sont-ils en mesure de faire ? Oui. Le feront-ils ? la question reste posée…
par le commissaire Vénère
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