Luxe, calme et street-art : nos adresses secrètes pour une escapade à Djerba
Le goût des pépins de grenade parfumés à la fleur d’oranger. Des grappes de dattes négociées au bord de la route. Le son bouleversant qui s’échappe du qanoûn. La splendeur d’une eau cristalline, du sable clair. De ces couleurs qui rappellent celles des mosaïques ou des maisons typiques blanchies à la chaux. Sur l’île plate de Djerba, nos sens sont en reliefs. Ils s’éveillent et s’harmonisent.
Ses horizons de carte postale et ses températures toujours agréables ont inévitablement fait d’elle une destination ultra-prisée.
Mais en retrait des côtes assaillies par les touristes, Dar Oomi, maison d’hôtes aussi luxueuse que chaleureuse, a récemment ouvert ses portes. Et révèle ce que l’île tunisienne a de plus charmant.
Comme cette plage sauvage du village Hassi Djerbi, rebaptisée Bora Bora par quelques connaisseurs, secret que Myriam Maatoug, la maîtresse des lieux passionnée, partage aux résidents. Dans ce cadre isolé de l’effervescence touristique, grâce à un lac séché et des dunes de sel qu’il faut traverser pour mériter sa sublime découverte, elle leur prépare une dinette chic avec vue.
Entre adresses intimes et lieux incontournables à (re)découvrir autrement, Marie Claire vous partage ses coups de cœur pour une douce escapade djerbienne.
Séjourner à "Dar Oomi", maison d’hôtes luxueuse
« Une bulle qui répare. » C’est ce que Myriam Maatoug espère avoir créée avec Dar Oomi, « la maison de ma mère » littéralement, en hommage à la sienne, disparue.
Pari réussi : de sa nouvelle Dar au cœur d’hectares d’oliviers se dégage une quiétude. On se sent apaisé par son calme qui frôle sa spiritualité, réchauffé par l’hospitalité de Myriam et sa fratrie, et la cuisine traditionnelle de son chef, raffinée mais gourmande. Les clients dînent d’ailleurs tous autour d’une même table, au rythme des notes de musique de mêmes musiciens : ici, le service de luxe n’empêche pas le partage, la convivialité.
Des artisans du souk aux commissaires-priseurs parisiens, cette experte-comptable qui a suivi son rêve a, durant huit ans, chiné objet après objet pour construire son nid à partager. Et produire, dans chacune des huit résidences (de 150, 180, 300 ou 830 m2) de sa luxueuse maison d’hôtes, une atmosphère particulière. Un univers dédié à une femme qui l’inspire.
La Reine Didon, fondatrice de Carthage, l’icône de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis Rosa Parks, la philosophe, mathématicienne et astronome Hypatie d’Alexandrie, la maharani indienne Lakshmî Bai, la pionnière féministe Simone de Beauvoir…
Pour chacune d’entre elles, une maison-hommage. Une expérience immersive, une plongée dans ses combats. Des livres dans la bibliothèque aux tableaux sur les murs, jusqu’au mobilier unique, en clin d’œil aux époques et géographies traversées par ses modèles engagées.
À chaque résidence, sa terrasse privée avec piscine, et sur son toit, une seconde, recouverte de coussins, poufs et tapis, pour admirer le ciel aux étoiles particulièrement visibles et scintillantes depuis l’île sauvage. Et s’émouvoir, un peu plus encore, de la poésie du lieu.
Dar Oomi, Route de Djerba km 33, 4170 Zarzis, Tunisie.
À partir de 400 euros la nuit de novembre à mars et de 550 euros d’avril à octobre, petit-déjeuner inclus.
La privatisation complète du lieu est possible.
Réservation depuis la France avec Secrets de Voyage exclusivement. 135, boulevard Pereire 75017 Paris – 01 53 71 19 71
Flâner à Djerbahood
Elles sont loin les plages bondées de l’île balnéaire. Dans les ruelles colorées du village traditionnel d’Erriadh, au centre de l’île et au Sud de la ville principale Houmt Souk, les quelques dizaines de visiteurs se croisent et se saluent.
Depuis 2014 et à l’initiative du galeriste Mehdi Ben Cheikh – à qui l’on doit la tour street-art Paris 13 -, les murs des maisons typiques des habitants de Djerbahoodsont devenus les toiles XXL de quelques 200 artistes de 30 nationalités différentes.
Fresques, graffs, mosaïques, sculptures, poteries… Des portraits de femmes berbères aux peintures trompes l’œil de paysages, les univers d’Invader, Swoon, Add fuel, Alexis Diaz et d’autres encore se répondent dans le respect du patrimoine architectural deux fois millénaire et des habitations restaurées dans des matériaux locaux pour l’occasion.
Une expérience très différente de la visite de Wynwood Walls, à Miami – pour ne citer qu’un seul des plus célèbres musées à ciel ouvert -, plus émouvante aussi, tant l’histoire du village et son architecture sont au cœur de cette collaboration artistique. Elle les sublime et les raconte.
Prendre le temps face à la mer à la mosquée de Sidi Yâtî
Un cadre à couper le souffle. Une mosquée ibatite, peinte à la chaux, face à la mer.
Une fois encore loin des spots touristiques et tout prêt de ce que l’île a de plus authentique à offrir, sur sa côte sud-ouest et proche de la ville à majorité berbérophone Guallela, la mosquée Sidi Yati est devenue un lieu de vie, où se donnent rendez-vous des habitants de la région pour discuter ou jouer dans sa cour, partager, se ressourcer.
Restauré par une association de sauvegarde du patrimoine de l’île, ce lieu de culte historique n’est plus en service, mais une certaine atmosphère spirituelle plane toujours.
Son émouvante beauté se décuple au coucher du soleil. Celui-ci s’admire depuis le dôme, au sommet de la mosquée, où il est possible de grimper, ou en se plaçant sur le ponton, véritable trait d’union entre l’édifice religieux et la nature. Moment suspendu.
Sidi Yâtî, R2FR+9VQ, Djerba Midoun
Visiter la synagogue de la Ghriba
Le guide, musulman, nous le confie lors de notre visite : il accepte tout au long de l’année d’accompagner des groupes qui souhaitent découvrir cette synagogue, la plus ancienne d’Afrique et même du monde à l’exception de Jérusalem, sauf durant le pèlerinage qui réunit durant plusieurs jours chaque printemps des milliers de personnes de confession juive et d’origine sépharade, venues du monde entier. Parce qu’il souhaite, lui aussi, être l’un des pèlerins. Cette anecdote pour raconter la coexistence sur l’île, le patrimoine commun et cher à tous.
Située dans le village Hara Sghira, près d’Erriadh, la Ghriba est l’un des édifices les plus visités de Djerba, mais comme les précédents recommandés, davantage confidentiels, elle est chargée d’émotions et d’histoire (qu’il est d’ailleurs conseillé de découvrir avec un guide). Elle n’est pourtant pas grande. Deux salles se visitent. Le soleil traverse les vitraux, illumine les mosaïques jaunes et bleues et les voûtes à rayures blanches et turquoises.
Son architecture tunisienne traditionnelle détonne de celle des autres synagogues de l’île. Un passage par ce lieu fédérateur et puis s’en va, ressourcé par les trésors de l’île et sa Djerba vibes.
Ouvert tous les jours de 9h à 12h et de 15h à 17h, sauf le vendredi après-midi et le samedi.
La Ghriba, RV75+HPG, Hara Sghira Er Riadh, Djerba, pas de prix fixe, don au choix.
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