Lombalgie : les pros du mal de dos

Quatre personnes sur cinq en souffriront au cours de leur vie. Le point sur trois techniques qui fonctionnent.

La kinésithérapie

Pendant longtemps, on a conseillé aux lombalgiques d’éviter tout mouvement sous peine d’aggraver les douleurs. « Changement de paradigme suite à divers travaux qui ont montré qu’il était essentiel de retrouver une activité physique dans les meilleurs délais », admet Xavier Dufour, kinésithérapeute et fondateur de l’Institut de thérapie manuelle et de physiothérapie, un centre de formation dédié aux kinésithérapeutes. Aussi, il peut être intéressant de consulter un kinésithérapeute lorsque l’on souffre du dos.

Après le diagnostic posé, le professionnel pourra mettre en œuvre différents traitements (étirements, massages, chaleur, électrothérapie…) et vous conseiller certains exercices physiques que vous reproduirez chez vous. Il existe aussi des applis comme Weasyo, créée par deux kinésithérapeutes, qui vous offre une grande palette d’exercices spécifiques pour le dos. Par ailleurs, certains kinésithérapeutes sont formés à l’École du dos (annuaire sur ecoledudos.org) avec une méthode qui vous donne des clés de compréhension des problèmes liés à la colonne vertébrale et vous fournit conseils et méthodes d’auto-traitement : « Cela permet de comprendre concrètement ce qui augmente ou soulage votre douleur », ajoute Xavier Dufour. Autre versant : les cours collectifs de gym pour le dos avec un ballon pour travailler le gainage, l’équilibre… Les séances chez le kinésithérapeute sont d’ailleurs recommandées en première intention par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour les lombalgiques chroniques ou à risque de chronicité. Elles peuvent être remboursées sur ordonnance sous certaines conditions.

C’est quoi une lombalgie commune ?

Elle se caractérise par des douleurs dans la zone lombaire. La plupart du temps, elle est due à des facteurs mécaniques. En cause, la sédentarité, le port de charges lourdes, une prédisposition génétique, le stress… Lorsque les douleurs perdurent au-delà de trois mois, on parle d’une lombalgie chronique.

L’ostéopathie

Thérapie manuelle créée à la fin du XIXe siècle, elle repose sur une approche globale de l’être humain. Elle agit sur le squelette et le système nerveux mais aussi sur les organes et l’ensemble des tissus du corps. Il existe plusieurs formes d’ostéopathie : structurelle, viscérale et crânio-sacrée. « Lors de la première consultation, on interroge le patient sur l’intensité et la localisation de ses douleurs, les événements déclencheurs », explique Judith Roudmanovitch, ostéopathe. Elle observe votre statique : « Les lombalgies chroniques ont souvent une cause posturale et/ou émotionnelle. » Elle procède à des mobilisations afin de tester l’amplitude articulaire. Vous vous allongez sur le ventre. Elle palpe les tissus via un toucher doux afin de repérer d’éventuelles congestions et rigidités articulaires. Vous passez sur le dos : l’ostéopathe effectue des pressions douces sur le ventre, puis un peu plus appuyées selon la tolérance des tissus. Puis elle laisse reposer votre tête entre ses mains et effectue des pressions légères du bout des doigts au niveau du crâne pour relâcher les tensions musculaires. Après des manipulations structurelles au niveau des lombaires, l’ostéopathe vérifie les mobilités articulaires. Environ 80 € la séance, non remboursée par la Sécurité sociale, possibilité de prise en charge partielle ou totale par certaines mutuelles. Comptez deux séances espacées de quinze jours (annuaire sur osteopathie.org).

La chiropraxie

C’est une technique manuelle basée sur une conception globale de l’organisme et des relations entre la colonne vertébrale, le système nerveux et certains troubles de la santé. Lors de la première consultation, tout commence par un échange : le chiropracteur vous questionne sur l’origine de vos douleurs, les positions qui les aggravent ou les apaisent… Il observe votre posture, vous demande d’effectuer certains mouvements pour voir s’ils entraînent des douleurs… Il effectue des tests (étirements et assouplissements) pour tenter de réduire ces dernières. Vient ensuite la phase de traitement, qui consiste en des manipulations vertébrales et des mobilisations articulaires : « Nous effectuons d’abord des tests préalables pour montrer comment va se dérouler la manipulation vertébrale. Si c’est un peu douloureux, on trouve une alternative, car nous prônons le traitement le plus efficace et le moins douloureux possible », affirme Charlène Chéron, porte-parole de l’Association française de chiropraxie (AFC). Les chiropracteurs s’attellent aussi à détendre les muscles contractés. Le traitement est toujours personnalisé. Combien de séances ? En général deux ou trois espacées d’une semaine ou deux. « Des études ont montré que pour les lombalgies chroniques, des séances d’entretien une à deux fois par an réduisent les douleurs », ajoute Charlène Chéron. Le tarif varie entre 50 et 80 € (annuaire sur chiropraxie.com). Les séances sont parfois remboursées par les mutuelles.

ÉGLANTINE GRIGIS

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