L'Odéon toujours occupé, pas de représentation d'Isabelle Huppert mercredi
Le Théâtre de l’Odéon gardera ses portes closes ce mercredi, alors que les lieux de culture peuvent désormais à nouveau accueillir du public.
Occupé par des intermittents depuis mars, le théâtre parisien a annoncé qu’il annulait ses représentations tant que cette occupation se poursuivait. « Je prends acte du fait que les conditions ne sont pas réunies pour que la vie du théâtre reprenne avec sérénité, tant pour son personnel que pour le public et les artistes », a indiqué dans un communiqué Stéphane Braunschweig, directeur de l’Odéon.
« Je me résigne donc avec une tristesse immense à annuler les représentations de La Ménagerie de verre tant que l’occupation se poursuit », a-t-il indiqué. Ce chef-d’œuvre de Tennessee Williams, mise en scène par Ivo van Hove, devait reprendre mercredi avec notamment
Isabelle Huppert.
Une deuxième année blanche réclamée
Soutenus par la CGT, des intermittents du spectacle et précaires occupent les lieux 24 heures sur 24 pour réclamer une deuxième année blanche en raison de la crise sanitaire et le retrait de la réforme de l’assurance chômage qui entre en vigueur en juillet. Après l’annonce de la réouverture des lieux culturels le 19 mai, le directeur de l’Odéon ainsi que trois autres théâtres ont appelé à la levée de l’occupation pour que l’activité puisse reprendre.
« J’ai alors dialogué longuement avec les occupants pour trouver des solutions qui garantissent à tous (…) des conditions sanitaires et de sécurité irréprochables », a indiqué Stéphane Braunschweig. « J’ai entre autres proposé une occupation diurne, qui leur permette de continuer à porter leurs revendications tout en tenant compte du fait que la coprésence du public et la leur dans les mêmes espaces n’était pas envisageable, pour des raisons sanitaires liées à la pandémie », a-t-il expliqué, soulignant que cette proposition a été rejetée.
« Si on s’absente, on ne pourra pas revenir le lendemain matin »
« On ne peut pas lâcher l’occupation de nuit parce qu’on sait que si on s’absente, on ne pourra pas revenir le lendemain matin », a justifié Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT spectacle interrogé mardi. « La [répétition] générale s’est particulièrement bien passée cet après-midi : il n’y a pas de problème à tenir le spectacle pour nous », a-t-il encore estimé.
« Nous disons à la direction que le spectacle doit se tenir demain (…) et qu’il faut qu’on finisse de trouver un accord sur l’occupation de nuit », pour laquelle le syndicat propose de « limiter fortement le nombre de personnes ».
Spécificité française, le régime des intermittents concerne 120.000 artistes et techniciens indemnisés chaque année avec comme condition d’avoir travaillé 507 heures sur 12 mois. Le Gouvernement leur a accordé une année blanche qui expire en août et qui a été récemment prolongée de quatre mois.
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