L'interview food de Nadia Sammut | Vogue Paris
Souvenirs régressifs et recettes alléchantes, la cheffe de l’Auberge la Feniere dévoile ses meilleures inspirations culinaires le temps d’un questionnaire food express.
Après Celine Pham, c'est au tour de Nadia Sammut (Auberge la Feniere) de prendre les commandes des cuisines du Silencio. En résidence durant un mois, la talentueuse cheffe propose chaque semaine un menu, nourri par des documentaires et des films citoyens (à commander ici). L'occasion d'en apprendre un peu plus sur ses inspirations et son univers culinaire. Rencontre.
L'interview food de Nadia Sammut
Votre premier souvenir culinaire ?
Nadia Sammut: “Le carpaccio de loup à la vanille et à l’huile d’olive de ma mère. ”
Une recette qui caractérise bien votre famille ?
“Le couscous au poisson. Cette recette provient de ma grand-mère Claudette, transmise ensuite à ma mère Reine (sa belle-fille) avant qu'il n'arrive naturellement dans ma cuisine. L'intensité du fumé de poisson et l’incroyable goût des épices des boulettes de mulet, me rendent folle de bonheur.”
Le plat qui vous met toujours de bonne humeur ?
“La soupe de poisson avec de la rouille à la pomme de terre. Les amis pêcheurs de Martigues au Calen la préparent à la maison. Ce sont des amis de mon père. Ils arrivent avec les énormes marmites et le poisson. Elle cuit lentement, puis les poissons sont déposées sur les causasses. C’est une fête à chaque fois.”
© jeangill
Le plat que vous ne pouvez pas toucher ?
“Tout ce qui contient du beurre, du lait et de la farine. Je suis coeliaque depuis la naissance et je ne peux pas manger ces ingrédients. Mais je dois dire que ce qui me repousse beaucoup, c’est l’odeur du beurre.”
Le menu idéal à faire pour un premier dîner ?
“Un menu pur et vivant. Avec mon amoureux, on aime notamment se faire plaisir avec des assaisonnements capables de donner des frissons, des découpes de poissons crus délicieux, des légumes incroyables et des herbes aussi simples que délicieuses.”
Votre guilty pleasure ?
“Aïe, la soubressade et le chorizo. Quand j’étais petite, mon père en rapportait du marché de Barcelone et je me levais la nuit pour en manger."
L’aliment le plus sexy ?
“Les pêches du sud.”
© ascg Photography
Le plat à déguster de retour de soirée ?
“Un aïoli bulido. C’est un bouillon régénérateur de sauge, ail bien connu en Provence.”
La recette que vous partagez la plus ?
"Celle du levain."
Celle à faire par temps de pluie ?
“Une poule au pot. Quand on vit dans le sud et qu’il pleut, on a vite le sentiment d’avoir froid. La poule au pot devient alors un bon remontant.”
Celle qui vous évoque l’été ?
“La soupe au pistou : tomate, basilic, haricot du jardin, ail bien sûr. La vie pour moi.”
© OksanaKiian
Vos cuisines du monde fétiches ?
“La cuisine turque est extraordinaire. J'y ai passé du temps et j’ai adoré apprendre différentes techniques dans ses différentes régions: le goût de l’aubergine, les cuissons en tandoori… J'en garde pleins de souvenirs culinaires qui font partie de ma palette de goûts, d'odeurs et de couleurs. Sinon j'aime la délicatesse de la cuisine japonaise, sa précision, sa profondeur et son équilibre.”
Le plat le plus français selon vous ?
“La daube de bœuf ou la blanquette de veau.”
Un dîner dont vous vous souviendrez toute votre vie ?
“Un dîner à la Galupe à Hurt chez l’illustre Christian Parrat. J'avais alors 14 ans, et nous y avons fait un dîner incroyable d’épicuriens avec mes parents. Je me souviens de tout. Des cocochas, des incroyables crevettes, de son boudin et du txakoli que son sommelier versait dans les verres. Je suis née dans une gastronomie du bonheur, du partage et de la simplicité. Ce repas fait partie des moments qui ont construit ce que je suis, ma sensibilité et mes goûts.”
Si vous ne deviez manger qu’un plat jusqu’à la fin de votre vie ?
"Le riz de ma grand-mère (que je me prépare au moins une fois par semaine) et sa salade frite de poivron aubergine tomate : le réconfort total."
Le menu Silencio à la Maison x Nadia Sammut
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