Les téléspectateurs de Zone Interdite s'écharpent à propos d'une phrase sur la maternité

“Être femme, c’est procréer”. À peine quatre minutes ont suffi à certains téléspectateurs de “Zone Interdite” pour voir rouge. Le thème de l’émission de M6 diffusé le 21 février était le suivant : “Quand les médecins redonnent de l’espoir : dans les coulisses d’opérations miracles”. Parmi les personnes suivies, il y avait Déborah, une femme de 33 ans née sans utérus. Elle ne peut donc pas avoir d’enfant. Heureusement, il existe une solution pour lui permettre d’avoir un enfant, mais elle est très risquée et jusque-là totalement inédite : la greffe d’un utérus. 

On sait dès le début du reportage que la greffe a réussi puisqu’une petite fille, Misha, est née le 12 février à l’hôpital de Suresnes. Ses parents sont Pierre et Déborah, cette femme qui est donc née sans utérus. Pendant trois ans, les équipes de “Zone Interdite” ont suivi son quotidien et celle de sa famille. Jusqu’à cette naissance de Misha, née à 7 mois de grossesse. Si ce miracle a pu avoir lieu, c’est grâce au génie du corps médical mais aussi à la maman de Déborah, Brigitte. Avec son mari, Jean-Luc, ils vivent à Mayotte et ont décidé de tout faire pour que leur fille puisse connaître le bonheur d’être maman. C’est ainsi Brigitte qui va donner son utérus à sa fille. Un geste normal pour elle, qui lui permet également de déculpabiliser : “Même si elle (sa fille Déborah, ndlr) m’a expliqué que ce n’était pas de ma faute, on se sent toujours un responsable. On se dit ‘je ne lui ai pas donné la chose qui…’ car avant tout, être femme c’est procréer quoi je veux dire. C’est sûr que l’on se culpabilise toujours un peu.” Ce “être une femme, c’est procréer” a considérablement choqué les téléspectateurs de “Zone Interdite”. 

Certains, sans retenue, n’ont pas compris ni cautionné cette phrase, d’autres ont pris le contexte de cette histoire dramatique sans pour autant aller dans le sens de Brigitte. Pour eux, et surtout elles puisque ce sont majoritairement des femmes qui se sont exprimées sur Twitter, “il faut faire attention à ce que l’on dit”, “une femme n’est pas réductible à la maternité”,  “en 2021, certains n’ont pas encore compris que nous n’avions pas besoin de procréer pour avoir le statut de femme, la procréation n’est pas une obligation”. L’expression utilisée par la mère de Déborah, peut-être maladroite, n’est pas du tout passée car elle a été considérée comme réductrice pour la femme. On espère néanmoins que les personnes qui se sont énervées après cette phrase auront continuer à regarder ce numéro très poignant de “Zone Interdite” où les miracles de la médecine se sont succédé. 

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