Les radios indépendantes demandent le versement « urgent » des aides promis
Les radios indépendantes sont en danger. Le syndicat des radios indépendantes, le Sirti, a demandé mardi au gouvernement le versement « urgent » du fonds de soutien de 30 millions d’euros promis depuis l’été aux radios privées et télévisions locales, fragilisées par la crise sanitaire et la baisse de leurs revenus publicitaires.
Ce fonds de soutien à la diffusion hertzienne et numérique a été adopté en juillet par le Parlement, dans le cadre d’un amendement du gouvernement à la loi de finance rectificative pour 2020, et doit faire l’objet d’un décret.
« Nous ne voyons rien venir »
Mais « malgré les annonces répétées, nous ne voyons rien venir », s’est inquiété le président du Sirti, Alain Liberty, cité dans un communiqué. « La lenteur administrative pèse de tout son poids sur nos radios, les plaçant dans une situation de grand danger », a-t-il ajouté, invoquant « l’urgence » de la situation. Le ministère de la Culture a précisé que le projet de décret était « en cours d’examen dans le cadre de sa notification à la Commission européenne. Sa date de publication n’est pas arrêtée puisque soumise au retour » de Bruxelles.
Selon le Sirti, qui représente près de 180 radios privées locales, régionales, thématiques et généralistes en France, le deuxième confinement a de nouveau fortement impacté le secteur. Ainsi, « 70 % des radios indépendantes ont eu recours au chômage partiel depuis le 30 octobre 2020 et 46 % le maintiendront au premier trimestre 2021 ».
La situation très tendue
En outre, « une radio sur deux a dû supprimer des postes et 68 % envisagent de prendre de nouvelles mesures de réduction d’emploi dans les semaines ou mois à venir ». Sur le plan économique, la situation « est très tendue » : la moitié des radios indépendantes estiment « que leur chiffre d’affaires publicitaire local ne reviendra à la normale qu’au cours du deuxième semestre 2021 », et 27 % que la crise sanitaire « met en péril leur activité à court terme ».
« Nous sommes probablement le secteur le moins aidé, et pourtant, nous sommes là pour nos auditeurs et la collectivité publique, particulièrement au cœur des territoires avec nos radios locales », a insisté Alain Liberty. Ecoutées par 10 millions de Français chaque jour, les radios indépendantes du Sirti représentent ensemble un tiers des effectifs de la radio privée en France avec 2.500 salariés, dont 500 journalistes.
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