Les plantes à consommer pour prendre soin de son intestin
Prendre soin de son intestin naturellement, c’est possible. Certaines plantes ont des propriétés insoupçonnées : les unes renforcent le microbiote, les autres apaisent les douleurs intestinales… Focus sur sept alliées du quotidien.
Pour remédier aux crampes d’estomac, douleurs intestinales, dérèglements, ou tout simplement pour prendre soin de celui qu’on appelle notre deuxième cerveau, pourquoi ne pas se tourner vers les plantes ? Notre intestin, essentiel aussi bien dans l’assimilation des nutriments que dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire, mérite d’être particulièrement choyé. Pour ce faire, la phytothérapie peut aider, avec sept plantes plus particulièrement.
En vidéo, quatre plantes pour lutter contre la fatigue
La fumeterre, alliée de la digestion
Cette plante que l’on trouve sur les bords des chemins et que l’on considère généralement comme une mauvaise herbe, mérite pourtant notre attention. «Elle stimule le système parasympathique, à l’origine des sécrétions digestives et de la motricité intestinale : elle permet donc une meilleure digestion et aide les intestins dits « paresseux » à mieux travailler», explique Éric Lorrain (1), médecin phytothérapeute et enseignant en phytothérapie.
Je la consomme comment ?
On la trouve sous forme d’extraits standardisés sans alcool, dans des flacons vendus en pharmacie. En prendre 5ml avec de l’eau, deux fois par jour et pendant les repas. Il est possible de faire des cures préventives d’une dizaine de jours, avant des périodes d’excès alimentaires par exemple. Le Dr Éric Lorrain conseille également de l’associer avec le pissenlit, pour lutter en profondeur contre la constipation légère et les ballonnements. On peut également la consommer en tisane : une cuillère à café dans une tasse d’eau bouillante, à laisser infuser 10 minutes avant les repas.
Le bourgeon de noyer, bon pour la flore
La flore intestinale contient des milliards de bactéries qui permettent d’effectuer correctement la digestion et de métaboliser les nutriments dont on a besoin. De la bonne forme de cette flore dépend une grande partie de notre vitalité et il est donc essentiel d’en prendre soin. Le bourgeon de noyer est excellent pour «la rééquilibrer, commente Claudine Luu, docteure en pharmacie et botaniste (2). En agissant sur l’intestin mais également sur le pancréas, il régule l’assimilation des glucides et restaure la flore intestinale déséquilibrée dans le cas de diarrhées par exemple.»
Je le consomme comment ?
Sous forme de macérât glycériné, à trouver en pharmacie. Prendre 10 gouttes diluées dans de l’eau le matin. En cas de fatigue importante ou après des excès alimentaires, on peut faire des cures et en prendre trois fois par jour pendant 10 jours.
Attention !
Si le bourgeon de noyer ne présente pas de contre-indication particulière, ce n’est pas le cas de toutes les plantes. Il est toujours important de demander conseils à un spécialiste avant toute consommation.
Le psyllium blond, régulateur
Voici une plante dite «à mucilage», c’est-à-dire qu’elle absorbe près de cent fois son poids en eau. On la considère comme un «laxatif doux» mais en réalité, elle a une double casquette : elle aide aussi bien à lutter contre la constipation que contre les diarrhées. «En augmentant la teneur en eau des selles, elle augmente leur poids et facilite ainsi le transit. Mais elle est également une très bonne régulatrice : prise à plus forte dose, elle absorbe l’eau des selles et arrête les diarrhées», décrypte le Dr Éric Lorrain. Par ailleurs, elle peut être utilisée pour apporter une sensation de satiété, elle aide à modérer l’appétit et à lutter contre les fringales.
Je la consomme comment ?
En granulés, vendus en pharmacie, ou en poudre, vendue également dans les boutiques bio. Mélanger une cuillère à soupe (deux en cas de diarrhées) de poudre à 100ml d’eau pour obtenir une sorte de gelée. À prendre pendant ou juste après les repas pour faciliter la digestion. À consommer durant deux à trois jours en cas de soucis de transit.
La gentiane contre les spasmes
Cette plante de montagne, dont la cueillette est réglementée, est excellente pour le confort intestinal. Elle lutte aussi bien contre les spasmes que contre les nœuds aux intestins. «Comme elle contient beaucoup de principes amers, elle stimule puissamment le système parasympathique. Cela favorise les sécrétions digestives telles que la salive et les sucs gastriques, et facilite donc la digestion, indique le médecin Éric Lorrain. Les principes amers sont aussi excellents pour stimuler l’appétit, notamment pour celles et ceux qui ont des difficultés à manger.»
Je la consomme comment ?
En infusion ou sous forme de gouttes avant les repas. Pour la tisane, on écrase une cuillère à café de racine dans une tasse, et on laisse infuser 5 minutes. En goutte, sous forme d’EPS (extraits de plantes standardisés), on en dilue 20 dans un verre d’eau. La gentiane se consomme aussi bien en prévention que lorsqu’on a des symptômes.
Le bourgeon de tilleul, calmant et drainant
Le tilleul est l’une des premières plantes à avoir été utilisé en gemmothérapie, la discipline qui se base sur les bienfaits des bourgeons de plantes. Il ne s’agit pas du même tilleul que celui utilisé en infusion – il est trop amer – mais du tilleul argenté (tillia tomentosa), dont le dessous des feuilles est blanc. Le bourgeon contient toutes les propriétés de l’ensemble des parties de la plante : «La fleur et la bractée ont un effet calmant et sédatif, et l’aubier (le bois) de tilleul est un draineur. Il limite l’acide urique dans le corps, qui, consommé en trop grande quantité, peut provoquer des inflammations», indique la botaniste Claudine Luu.
Je le consomme comment ?
En décoction : faire bouillir de l’eau, ajouter 2 cuillères à soupe de bois de tilleul coupé en petits morceaux, ou les fleurs, puis filtrer. Privilégier les produits bio, vendus dans les boutiques adaptées. On le trouve aussi sous forme de macérât glycériné en pharmacie ou dans les boutiques diététiques, sous forme de complément alimentaire.
La feuille de ronces contre la diarrhée
En plus de produire des mûres à la fin de l’été, les ronces qui poussent au bord des chemins font des feuilles aux propriétés intéressantes pour le transit. La feuille de ronces fait partie des plantes dites «astringentes, c’est-à-dire riches en tanin. Ce dernier est un principe actif qui resserre les tissus, idéal donc pour lutter contre les selles trop molles, précise Claudine Luu. Son efficacité est radicale : dès l’absorption, les muqueuses intestinales vont être resserrées, laisser passer moins d’eau et donc arrêter les diarrhées.»
Je la consomme comment ?
En infusion. On compte une cuillère à soupe pour une grande tasse d’eau bouillante, on laisse infuser durant 10 minutes. On peut cueillir les feuilles des ronces dans la nature et les consommer fraîches ou séchées. On peut aussi en trouver en pharmacies, dans les magasins bio ou en herboristerie.
* Demandez toujours l’avis de votre médecin ou pharmacien.
(1) Éric Lorrain est également l’auteur de La Phyto, ma médecine au naturel, Éd. Dunod, 314 p., 18,90€.
(2) Claudine Luu est également l’auteure des 250 remèdes naturels à faire soi-même, Éd. Terre Vivante, 303p., 24,90€, ainsi que 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Éd. Terre Vivante, 700 p., 49,00€.
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