Les pays où l’avortement est encore interdit
Le 28 septembre est la journée mondiale pour le droit à l’avortement. Une journée de mobilisation toujours nécessaire, même en 2019, car l’IVG est encore inaccessible à des millions de femmes à travers le monde. La carte ci-dessous le montre.
Un combat encore actuel
L’IVG est encore un enjeu. Les habitantes de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, ont donc dû attendre le 26 septembre 2019 pour voir l’IVG légalisé. Il est enfin légalisé dans tout le territoire australien. Quelques semaines plus tôt, les Équatoriennes ont été moins chanceuses : le Parlement a encore une fois refusé d’autoriser l’avortement en cas de viol ou malformation. Il n’est possible qu’en cas de grossesse dangereuse pour la mère, ou résultant du viol d’une femme handicapée.
Au Maroc, le pays est au coeur d’un scandale d’ampleur, alors qu’une journaliste a été emprisonnée parce qu’elle a eu recours à l’IVG de manière illégale, entraînant un manifeste de 490 Marocains, dénonçant des lois « obsolètes » entravant la liberté sexuelle.
- La journaliste Hajar Raissouni, condamnée pour « avortement illégal » graciée
- Maroc : 490 personnes signent un manifeste contre les lois entravant la liberté sexuelle
225 millions de femmes n’ont toujours pas accès aux moyens de contraception modernes et redoublent de stratagèmes pour pouvoir disposer de leur corps comme elles l’entendent.
Statista
Les pays où l’avortement est autorisé sous condition
Plusieurs pays donnent le droit aux femmes d’accéder à l’IVG sous ces conditions : en cas de malformation du fœtus, en cas de mise en danger de la vie de la mère, en cas de viol, en cas d’inceste.
Les continents les plus restrictifs lorsqu’il s’agit d’autoriser l’avortement selon certaines conditions sont l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie où nombreux sont les pays à autoriser l’IVG en cas de danger pour la vie de la mère. Parmi eux, on compte en Afrique : la Côte d’Ivoire, l’Ouganda, la Somalie, le Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo, et la Libye et en Asie le Liban, la Syrie, le Yémen, le Sri Lanka, la Birmanie et l’Afghanistan. Quant à l’Amérique latine, ses pays qui autorisent l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère, et uniquement dans cette situation, sont le Guatemala, le Venezuela et le Paraguay.
Il existe aussi le droit à l’IVG pour des raisons économiques et c’est le cas de l’Inde et de la Zambie en Afrique. D’autres pays autorisent l’avortement pour des raisons sanitaires tels que l’Islande, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, le Maroc, l’Algérie, et beaucoup de pays d’Afrique : le Niger, le Tchad, l’Éthiopie, le Kenya, le Libéria, le Burkina Faso, la Guinée, le Togo, le Bénin, la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe. Également plusieurs pays d’Amérique latine : la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et au Moyen-Orient, l’Arabie-Saoudite, ainsi que le Pakistan, la Thaïlande.
En Europe, la Pologne est le pays le plus dur sur la question de l’IVG. Cette dernière est permise uniquement s’il y a eu viol ou inceste et en cas de malformations fœtales graves. Un projet de loi était même en cours il y a peu, pour interdire l’avortement en cas de malformation du fœtus. Chypre suit ces mêmes convictions et autorise l’avortement en cas de problèmes médicaux ou de malformations fœtales.
Si l’avortement est légal aux États-Unis depuis 1973, les américaines n’ont pas le même accès à l’avortement selon les États. Kansas, Texas, Mississippi, Kentucky, Alabama… ils sont nombreux à passer des lois de plus en plus restrictive.
Tout récemment, la Georgie a interdit l’IVG dès la détection d’un rythme cardiaque chez l’embryon, soit dès la sixième semaine de grossesse. Cette loi intitulée « Heartbeat Bill » (« texte du battement de cœur ») s’applique même en cas de viol et d’inceste, sauf si la vie de la mère est en danger. Un autre état américain, l’Alabama, a également voté en faveur d’une interdiction quasi-totale de l’IVG également en cas de viol ou d’inceste.
Les pays où l’avortement est totalement banni
En Amérique latine, si au Chili, le droit à l’avortement est partiel, en cas de viol ou de mise en danger de la vie de la mère ou du fœtus, d’autres pays l’interdisent fermement, comme le Salvador, le Nicaragua, le Surinam, la République dominicaine et Haïti.
En Asie, seuls les îles Palaos et les Philippines l’interdisent et en Afrique, les pays contre le droit à l’avortement sont nombreux : le Gabon, le Congo, Djibouti, la Mauritanie, la Guinée-Bissau, le Sénégal, Madagascar. En Europe, quelques pays persistent dans leur interdiction totale : Malte, Andorre, le Vatican et Saint-Marin dans le nord de l’Italie.
Dans les pays où l’avortement est totalement interdit, les peines encourues sont lourdes et vont jusqu’à l’emprisonnement.
En 2018, « Médecins du monde » précisait que 40% de femmes vivent dans des environnements qui restreignent l’accès à l’avortement et qu’il n’est plus à prouver que les femmes et les adolescentes ayant le contrôle de leur sexualité et de leur fécondité sont en meilleure santé. Elles ont plus de chances de poursuivre leurs études, d’entrer sur le marché du travail, de participer à la vie publique et d’investir dans la santé et l’éducation de leurs enfants.
Entre évolution et régression
Le sujet de l’avortement suscite à nouveau les tensions ces dernières années. Si quelques victoires sont à souligner, notamment l’Irlande qui a fait corps pour l’avortement, d’autres pays semblent marquer un retour en arrière. À commencer par l’Italie où 70% des médecins refuseraient de pratiquer des IVG, et où le taux atteindrait 93% dans le sud du pays. L’avortement normalement autorisé en Italie deviendrait-il quasi impossible aujourd’hui ?
Même inquiétude aux États-Unis, sous le gouvernement ultra-conservateur de Donald Trump. De nombreux États, comme l’Alabama, qui ne compte que 2 cliniques pratiquant l’IVG pou 3 millions d’habitants, ou la Géorgie, tentent de passer des législations contraignant considérablement l’accès à l’avortement. Des lois qui, pour l’instant, se heurtent à l’arrêt de la Cour suprême Roe vs Wade, qui garantit l’IVG sur tout le territoire américain.
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