« Les Huit montagnes » où se scelle une amitié hors du commun
- Deux amis d’enfance se retrouvent après une longue séparation dans « Les Huit montagnes ».
- Le réalisateur de « Alabama Monroe » et « Belgica » décrit la relation fusionnelle qui unit ce citadin et ce paysan italiens.
- Epaulé par la coréalisatrice Charlotte Vandermeersch, il adapte un best-seller de Paolo Cognetti pour cette aventure dépaysante récompensée à Cannes.
C’est à quatre mains que Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen ont écrit et réalisé Les Huit montagnes d’après le best-seller de Paolo Cognetti paru chez Stock. L’histoire d’amitié à vie de deux homes incarnés par Luca Marinelli et Alessandro Borghi emporte le spectateur dans des paysages magiques en Italie et au Népal. Au Festival de Cannes, Vincent Lindon et ses jurés ont donné un prix du jury à cette bouffée d’air frais dont la durée de deux heures et demie passe comme une brise.
Les deux héros se sont connus enfants dans les montagnes du Val d’Aoste. L’un est citadin, l’autre paysan. Le premier fait des études et parcourt le monde. Le second reste sur place pour continuer à fabriquer des fromages comme le faisait son père. « Ils ont cette région sauvage en commun, explique Felix Van Groeningen à 20 Minutes. Mais ils ont plus que cela. Leurs liens sont si puissants qu’ils ne se dénoueront pas quand ils seront devenus des adultes. »
Loin de la folie du monde
Le réalisateur flamand, remarqué avec Alabama Monroe (2013) et Belgica (2016) , a réalisé à quatre mains cette œuvre avec la coscénariste Charlotte Vandermeersch, sa compagne à la ville, qui avait également coécrit Alabama Monroe. « Ce film impliquait de tourner dans des endroits sauvages, explique cette dernière. Il s’agissait d’une véritable aventure. Nous avons même dû apprendre l’italien pour pouvoir communiquer avec l’équipe et rester fidèles au livre. »
La restauration d’un chalet en pleine nature renforce l’intimité entre des héros qui s’interroge sur leurs choix. « Connaît-on mieux la vie quand on a voyagé ou quand on est resté dans son village ? C’est une des questions que pose le film », déclare Felix Van Groeningen. Séparés par leurs décisions puis de nouveau réunis, les deux amis vivent une relation fusionnelle qui trouve sa place au cœur d’une région indomptée. « Chacun nourrit l’autre de son expérience, explique Charlotte Vandermeersch. Chaque rencontre les enrichit. »
Entre l’homme enraciné dans sa région et celui qui ressent l’appel du large, entre le rat des champs et le rat des villes, une complicité se développe au fil des décennies. Le spectateur, émerveillé par la beauté des images de Ruben Impens et de la musique signée Daniel Norgren, partage de bien beaux moments en leur compagnie, loin des folies du monde.
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