Les festivals d'été ne veulent pas restés assis sans rien faire

  • Les festivals d’été pourront se tenir mais avec une jauge maximale de 5000 perdsonnes, assises, et avec distanciation.
  • Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, et Matthieu Duco, directeur de Rock en Seine, sont déterminés à ce que leurs festivals respectifs aient bien lieu.
  • Différents formats et des alternatives viables, respectant les normes de sécurité sanitaires, sont à l’étude.

L’annonce du ministère de la Culture ne répond pas à leurs nombreuses questions. Jeudi soir, Roselyne Bachelot a expliqué aux acteurs du monde des festivals que les événements artistiques estivaux seraient autorisés, si la situation sanitaire s’améliore, en plein air, avec un maximum de 5.000 festivaliers assis, et avec distanciation sociale.

En attendant des réponses plus précises sur les possibilités d’organisation (quid des buvettes, des toilettes, des files d’attente ?), les festivals continuent de se mobiliser pour anticiper tous les scénarios possibles et proposer une alternative viable aux festivaliers cet été.

« Pour que l’été ne soit pas silencieux »

Pour Jérôme Tréhorel, directeur du festival des Vieilles Charrues comme pour Matthieu Ducos, directeur de
Rock en Seine , l’objectif est très clair : « ne pas revivre un été silencieux » et « éviter une nouvelle année blanche ». Ils ont entendu la ministre de la Culture,
Roselyne Bachelot, « il n’y aura pas d’été sans festival », et tiennent cette ligne avec persévérance. Il y a bien sûr des enjeux culturels et économiques importants, mais au-delà de l’événement même, il s’agit aussi pour eux de tenir un engagement social, qui redonne de la place au lien social.

« C’est notre devoir de trouver des solutions pour s’adapter » explique Jérôme Tréhorel. Cette dimension de devoir, Matthieu Ducos la partage aussi : « En cette période difficile, il faut qu’on soit un acteur responsable mais qui soit aussi là pour participer au monde d’après, qui soit là pour recréer une ambiance et environnement plus chaleureux, pour recréer du lien entre les gens ».

Proposer de nouveaux formats adaptés

Jérôme Tréhorel évoque différents scénarios possibles concernant les Veilles Charrues mais se montre rassurant : « On s’adaptera. C’est l’engagement qu’on avait eu auprès des festivaliers à l’automne dernier. On a vraiment envie qu’il y ait un festival. Il sera peut-être différent mais on sera là. » Il donne aussi quelques pistes alternatives auxquelles lui et son équipe réfléchissent. Il s’agit non pas d’adapter l’ancien festival, mais bien de créer un projet complètement nouveau : « Ce qu’on a imaginé suite aux déclarations de la Ministre, c’est que, si on parle d’un 5 000 [festivaliers] assis, ce seront des gradins ou des parterres assis face à des scènes. […] Les bulles ou autres, ça peut être des formes complémentaires. »

En effet, comme Matthieu Ducos l’explique, l’ensemble des festivals ont « retravaillé [leurs] formats, [leurs] logiques ». Il souligne la difficulté de ces scénarios notamment pour les festivals debout, accueillant plusieurs milliers de personnes par jour. Pour lui, il est primordial de conserver cette liberté des festivaliers d’aller d’un concert à l’autre, de vivre une expérience unique, « pour faire quand même des choses, des choses belles » nous dit-il.

Si la prudence est de mise, les deux directeurs font tout de même entrevoir la créativité et la souplesse de leurs festivals respectifs. De quoi redonner bon espoir aux festivaliers.

« Aujourd’hui, on attend des réponses »

Avec lucidité et optimisme, ces deux directeurs de festivals majeurs de France attendent maintenant des réponses claires de la part du Ministère de la culture. « Il faut donner un cadre aux événements de cet été » dit Matthieu Ducos. Ces réponses sont impératives comme le souligne Jérôme Tréhorel, qui explique qu’il « faut ensuite faire des études de faisabilité technique, logistique, sanitaire, financière ».

Parmi les questions les plus cruciales, il y a bien sûr la question de la jauge maximale, du cadre et du format qui seront autorisés, mais aussi la question des tests PCR qui pourraient être rendus obligatoires avant le festival. Cette question juridique délicate est toujours en discussion. L’Etat tranchera.

Enfin, la question économique. L’enjeu n’est pas seulement d’arriver à l’équilibre pour cette édition, mais bien de continuer à exister l’été prochain. Jérôme Tréhorel espère ainsi que le gouvernement a « parfaitement intégré le fait que pour organiser des festivals différents […] il va falloir qu’il y ait des accompagnements ». En effet, sans cela, on peut craindre que « [ces] acteurs soient encore plus mis à mal et disparaissent », selon Matthieu Ducos.

Roselyne Bachelot a présenté également jeudi « une enveloppe de 30 millions d’euros » pour accompagner les festivals vers des formats alternatifs ou limiter la casse en cas d’annulation.

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