Les femmes trans autorisées à participer à des compétitions féminines de rugby
Elle s’appelle Alexia Cérénys, et incarne une révolution : cette sportive professionnelle est la première joueuse française transgenre de rugby à évoluer en première division. Désormais, les femmes trans seront autorisées à participer aux compétitions féminines de rugby en France. Une démarche d’inclusion explicite de la part de la Fédération française de rugby (FFR) annoncée le 17 mai dernier sur Twitter.
« Cette inclusion dans les règlements de la FFR est une avancée unique et majeure qui, j’espère, sera suivie par d’autres fédérations », s’est ainsi exprimé Jean-Bernard Moles, le président de la Commission anti-discriminations pour l’égalité de traitement (ou commission fédérale CADET), comme le rapporte Europe 1. La Fédération voit là « un véritable changement pour l’intégration totale et sans condition de la communauté LGBT+ dans le rugby ».
Comme le souligne le magazine Elle, ce n’est effectivement pas une décision anodine. En intégrant les personnes trans au sein des équipes de rugby et des compétitions officielles, la FFR devient la première fédération sportive hexagonale à inclure les athlètes trans dans son règlement officiel.
« Sans condition », vraiment ?
Portrait d’Alexia, joueuse de rugby @LONS_RF et premire femme transgenre voluer en @Elite1Feminine !
@F3Aquitaine @may17mai #17Mai #LGBT pic.twitter.com/uHQ2NMC6d7
« Il est important de permettre à tous nos licenciés de pratiquer leur passion dans le respect des droits de chacun. Pour la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, célébrée dans 70 pays du monde, la FFR est honorée de valider l’inclusion des personnes transgenres au sein de ses compétitions officielles. La FFR est heureuse et fière d’accueillir celles et ceux qui comme nous sont unis par une même passion, le jeu de rugby », développe encore avec enthousiasme le communiqué officiel de la Fédération française de rugby.
Cela étant, l’inclusion n’est pas tout à fait limpide, et doit répondre à certaines normes. L’intégration n’est pas « sans condition », loin de là. Comme le précise le communiqué, le règlement stipule que les femmes trans « non opérées » devront « attester qu’elles suivent un traitement hormonal depuis à minima 12 mois », mais aussi que leur organisme ne dépasse pas un certain taux de testostérone. A l’inverse, aucune démarche de ce genre ne sera exigée des hommes transgenres de la part des commissions professionnelles étudiant leur dossier.
Des précisions qui ont fait réagir. « Cette prétendue ‘inclusion’ n’autorise le jeu en compétition d’une personne que ‘à partir du moment où elle initie son changement d’état civil et suit un traitement hormonal de 12 mois’. Ce n’est pas ça, l’inclusion », fustige ainsi la journaliste Marie Turcan. « Forcer la prise d’un traitement hormonal et le changement d’état civil n’a rien à voir avec de l’inclusion, c’est l’envie de faire entrer des gens dans des cases qui rassurent et satisfont une idée fausse des corps et des sports ».
Un règlement qui ne fait pas vraiment l’unanimité donc.
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