Les conseils d’un dermatologue esthétique pour se débarrasser des cicatrices
Bonne nouvelle, il est possible de faire la peau à nos vilaines marques, même si elles datent de plusieurs années. Le point avec le Dr Serge Dahan, dermatologue esthétique.
Le laser à colorant pulsé gomme les rougeurs
Cette technique est utilisée si la cicatrice reste rouge vif après une intervention chirurgicale ou dans une démarche préventive, lorsqu’elle est située sur des zones de tension (bras, sein), pour éviter toute inflammation.
Ça chauffe ! Les vaisseaux sanguins superficiels dilatés responsables de l’aspect rouge sont chauffés à l’aide d’une fibre optique délivrant un rayon laser. Cette hausse de température entraîne leur destruction, ce qui atténue visiblement la rougeur. « Le traitement diminue l’inflammation et active la production de collagène. Cela va améliorer le processus naturel de cicatrisation et faciliter la formation d’une belle cicatrice », explique le Dr Dahan, président du groupe de dermatologie esthétique et correctrice de la Société française de dermatologie.
En pratique Une sonde est déplacée sur la cicatrice et délivre de façon ciblée la dose d’énergie souhaitée. Ça picote un peu, mais ça n’est pas franchement douloureux. Un hématome peut apparaître, dû à l’éclatement des microvaisseaux et au passage du sang dans les tissus environnants. Une ou deux séances sont nécessaires, espacées d’un mois.
Entre 150 et 250 € par séance. Non remboursée.
Les injections d’acide hyaluronique remplissent les creux
Elles sont recommandées lorsque les cicatrices se creusent.
Du volume ! Grâce à ses propriétés volumatrices, l’acide hyaluronique comble le creux qui s’est formé et rend la cicatrice presque invisible.
En pratique L’acide hyaluronique est injecté directement dans la cicatrice. C’est quasiment indolore, grâce à la présence de lidocaïne, un léger anesthésiant, dans l’injection. Un œdème ou un bleu peuvent apparaître, qui vont s’estomper en deux ou trois jours. « L’effet peau lisse est presque immédiat, avec un résultat optimal dans les deux semaines après l’injection. Toutefois, les effets de l’acide hyaluronique ne sont pas durables et il faut renouveler l’opération une fois par an en moyenne », prévient le spécialiste.
350 € la seringue de 1ml, non remboursée.
Le peeling estompe les traces rebelles
La méthode convient en particulier aux cicatrices colorées et à celles dues à l’acné.
Gommage toute ! Le peeling superficiel aux acides de fruits élimine les cellules cutanées en surface, pour un grain de peau nettement amélioré. « Il favorise la néocollagenèse, c’est-à-dire la formation de fibres de collagène par les fibroblastes, les cellules du derme. Les rougeurs et les petites irrégularités laissées par l’acné sont gommées et le teint est unifié », détaille le dermatologue. Les cicatrices pigmentées sont également estompées.
Galerie: Les meilleurs peelings de nuit pour faire peau neuve sans se fatiguer (ELLE)
En pratique Une solution d’acides de fruits est appliquée à l’aide d’une compresse ou d’un pinceau sur la cicatrice. Le temps de pose n’excède pas cinq minutes. La peau chauffe un peu et picote, c’est normal. De trois à cinq séances espacées de quinze jours à un mois sont nécessaires, selon la sévérité des lésions. A programmer de préférence à l’automne ou en hiver, car l’exposition au soleil est déconseillée.
Entre 80 et 100 € la séance, non remboursée.
Les led atténuent les excès de pigmentation
Ce procédé s’adresse aux marques pigmentées, en complément d’un peeling ou d’une séance de laser à colorant pulsé.
Et la lumière soigne ! Les LED (light emitting diode), ou diodes électroluminescentes, émettent une lumière rouge (650 nm de longueur d’onde) qui est directement absorbée par les cellules du derme, où elle exerce une action anti-inflammatoire et réveille le processus de réparation de la peau. « Les LED réactivent la production de fibroblastes et, par conséquent, celle du collagène », observe le dermatologue. Au final, le renouvellement cellulaire estompe la couleur brune de la cicatrice.
En pratique La cicatrice est placée sous les panneaux de LED, presque au contact de la peau, pendant vingt à trente minutes. Les LED ne dégagent pas de chaleur, il n’y a donc pas de risque de brûlure ni de contre-indication à cette technique. Compter de trois à cinq séances espacées de quelques jours à quinze jours-trois semaines, selon la couleur de la cicatrice.
A partir de 50€ la séance, non remboursée.
Le laser fractionné remodèle les gonflements
Ce type d’intervention est pratiqué en cas de cicatrices boursouflées (hypertrophiques), épaisses (chéloïdes) et d’acné.
Micro-impacts, maxi-effets ! Le faisceau du laser fractionné chauffe la cicatrice par micro-impacts distants de quelques micromètres les uns des autres. « Ces micropuits de chaleur (environ 100 µm de diamètre) vont casser le tissu fibreux cicatriciel et stimuler la production de collagène. L’injection de corticoïdes complète le traitement en réduisant l’inflammation profonde », indique le Dr Dahan. Les cicatrices sont remodelées, plus souples et plus fines.
En pratique Les yeux sont protégés du faisceau laser par des lunettes ou des coques. Les micro-impacts étant un peu douloureux, une crème anesthésiante est appliquée une heure avant la séance. « Après le laser fractionné, on applique une crème corticoïde que l’on recouvre d’un patch, pour assurer la pénétration dans le derme. Le patient pourra retirer le film transparent lui-même le soir », précise le Dr Dahan. Après la séance d’une vingtaine de minutes, la cicatrice peut rester très rouge et laisser des croûtelles sur les points d’impact. On ne doit pas les gratter et attendre entre trois et sept jours qu’elles tombent. Comme le laser agit sur la relance de collagène pour redensifier le derme, il faut patienter entre trois et six mois pour obtenir l’effet de remodelage.
Prévoir de une à trois séances espacées d’un à trois mois. De 250 à 400 € la séance, non remboursée.
Tout s’explique !
En principe, il faut compter vingt et un jours pour qu’une plaie se referme et encore un an pour que la cicatrice devienne mature et que sa couleur rose foncée s’estompe. Mais ce processus peut se gripper.
Un creux se forme C’est souvent le cas lors d’une affection cutanée comme l’acné ou la varicelle, lorsque l’inflammation est profonde ou lorsqu’un bouton a été percé ou gratté.
La cicatrice est boursouflée La peau a produit plus de collagène que nécessaire au moment de la cicatrisation.
Elle devient très épaisse et rouge Une cicatrice chéloïde n’en finit pas de cicatriser. En cause: une prolifération anormale des cellules cutanées, responsables de leur aspect en relief.
Elle reste marron C’est la conséquence d’une inflammation ou d’un manque de protection contre les UV, ce qui pigmente la peau.
Quid des patchs cicatrisants ?
Dotés de propriétés hydratantes et anti-inflammatoires, ces patchs pour cicatrices, que l’on peut acheter sans ordonnance en pharmacies ou en grandes surfaces au rayon pansements, sont à base de silicone ou de polyuréthane. Ils activent le processus de régénération de la peau, aident à assouplir et à aplanir une cicatrice en relief. Toutefois, soyez patient, la durée du traitement est de deux à quatre mois, voire de six à douzemois pour les cicatrices anciennes. A tenter avant de consulter un dermatologue.
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