Les bons plan de l'occasion

Economiser, monétiser des articles inutilisés, consommer responsable… Acheter ou vendre des produits d’occasion est un bon plan, à condition de prendre un minimum de précautions.

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Désormais tout le monde pense à acheter des produits d’occasion. 86 % des Français y ont recours, selon un sondage de Diffusis France en décembre dernier. Et au-delà des économies espérées, les études récentes montrent qu’une majorité de consommateurs considèrent cette démarche anti-gaspi comme un acte de consommation responsable. Une tendance de fond ? En tout cas, un engouement suffisamment fort pour que les distributeurs et les marques s’y investissent. Une cinquantaine d’hypermarchés E.Leclerc disposent désormais d’un rayon occasion. Carrefour s’est lui associé aux magasins Cash Converters pour ouvrir des espaces dédiés. Auchan expérimente la revente de vêtements, de même que La Redoute qui vient de lancer, le 13 janvier, lareboucle.fr dédiés aux vêtements, meubles et objets. Decathlon gère la plateforme occasions.alltricks.fr et Ikea va ouvrir en Suède son premier magasin de meubles de seconde main.

La bonne affaire ?

Economiser de 15 à 80 % ou plus sur le prix du neuf, c’est la promesse d’un achat d’occasion. Sur des articles relativement récents et recherchés, la fourchette est bien sûr plus resserrée. Selon le comparateur ledenicheur.fr, vous pouvez économiser en moyenne 34 % en achetant un smartphone d’occasion, 32 % sur un robot multicuiseur ou encore 26 % pour une tablette. En ce qui concerne les vêtements, les articles neufs se négocient de – 40 à – 60 % selon le site videdressing.com. Comptez – 60 à – 70 % pour des articles en très bon état, et jusqu’à – 90 % pour le reste. Les meubles courant s’échangent de 50 à 70 % moins cher que le neuf, comme l’électroménager récent ( moins de 2 ans). Toutefois, faute d’une Cote Argus appliquée à tous les secteurs de l’occasion, il est nécessaire de comparer les offres pour en évaluer le juste prix. En sachant que les produits achetés auprès d’un pro sont toujours plus chers.

En ligne, l’embarras du choix

En dehors des rayons dédiés de la grande distribution et des enseignes spécialisées comme Cash Express, Happy Cash, Easy Cash, Cash Converters, Troc… c’est en ligne que l’offre de produits de seconde main est la plus abondante. Les sites généralistes affichant des millions d’annonces dans tous les secteurs, comme Leboncoin et Rakuten, côtoient les adresses spécialisées rebuy.fr, backmarket.com, asgoodasnew.fr, recommerce.com ou encore smaaart.fr pour la téléphonie voire les ordinateurs, TV… Sans oublier les offres des opérateurs et celles d’enseignes comme la Fnac et Boulanger. Pour la mode, tournez-vous vers l’incontournable vinted.fr, et aussi vestiairecollective.com, cornerluxe.com, collectorsquare.com, fashionnetwork.com et rebelle.com. Et pour les meubles, visitez selency.fr et izidore.com.

Particulier ou professionnel ?

Le consommateur qui fréquente ces adresses doit avant tout savoir à qui il achète. Car en dehors des spécialistes du reconditionné (BackMarket, Rebuy, Recommerce…), la plupart des sites accueillent indifféremment des annonces de professionnels et de particuliers. Or, vos droits ne sont pas les mêmes vis-à-vis des uns et des autres. Les articles achetés auprès d’un professionnel sont toujours plus chers, mais en contrepartie ils sont en principe nettoyés, révisés, voire remis à niveau (nouvelle batterie…). Et surtout ils bénéficient d’une garantie légale de deux ans. Certains vendeurs y ajoutent une garantie commerciale. De quoi accepter le surcoût de 20 % en moyenne sur les smartphones, par exemple. A condition que l’entreprise soit basée dans l’Union européenne, et de préférence en France pour faire jouer plus facilement la garantie.

Entre particuliers, avec précautions

En achetant auprès d’un particulier, en revanche, vous ne bénéficiez d’aucune garantie légale. Prudence donc sur les sites places de marché, qui ne sont que des outils de mise en relation entre vendeurs et acheteurs, et dont la responsabilité n’est pas engagée en cas de problème. Dans tous les cas, et sauf remise en main propre qui vous permettra de vérifier l’état du produit, n’achetez que sur les sites qui jouent le rôle de tiers de confiance, ou proposent ce service en option (leboncoin.fr). Avec ce dispositif, le prix n’est versé au vendeur par le site que lorsque l’acheteur a validé la transaction. Si l’objet n’est pas conforme voire défectueux, l’acheteur peut le signaler à la plateforme, qui joue alors le rôle de médiateur afin de trouver une solution, que ce soit l’annulation de la transaction, la diminution du prix, le retour de l’objet… En dehors de cette protection minimale, vous n’aurez d’autre recours que de poursuivre le vendeur en justice pour publicité mensongère. Un parcours de longue haleine et à l’issue très incertaine.

Et si cela ne peut pas se vendre…

« Quand on peut faire plaisir et que ça débarrasse… », la réplique culte du Père Noël est une ordure résume bien le concept des applications mobiles gratuites Bon débarras et GEEV. Elles permettent de mettre les objets dont vous souhaitez vous séparer à disposition des personnes intéressées autour de vous. Rien à transporter, rien à expédier, le concept privilégie les rencontres entre les habitants d’une même ville. Ces vide-greniers virtuels redonnent une seconde vie à des objets encore fonctionnels qui sinon finiraient au rebut. Selon une étude Ifop, 73 % des Français stockent chez eux des objets encore fonctionnels mais devenus inutiles.

Smartphone, achetez à un pro

Acheter un smartphone de seconde main à un particulier que vous ne connaissez pas personnellement, n’est pas une bonne idée. Nombre d’appareils mis en vente sont en effet des modèles loués ou achetés à crédit… et définitivement bloqués lorsque l’acheteur initial cesse de payer le loyer ou la mensualité. Les plateformes enregistrent de nombreux litiges résultant de telles pratiques. Même chose pour les smartphones volés, qui peuvent être bloqués dès lors que le propriétaire a effectué un signalement. S’ils ne trouvent pas preneur, les vendeurs de bonne foi devront eux se tourner vers un pro du reconditionnement… et accepter un prix nettement moins élevé qu’espéré.

Savoir mettre en vente

Vêtement, meuble, lave-linge, smartphone… Quel que soit l’article que vous souhaitez vendre, il est impératif d’illustrer votre annonce avec au moins une photo. Privilégiez la lumière du jour et un fond neutre. Décrivez précisément le produit proposé – marque, état, date d’achat… – sans en masquer les défauts éventuels, ni oublier les petits plus : dans son emballage d’origine, facture fournie… Filtrez les demandes en proposant un premier contact par mail, et n’indiquez pas votre numéro de téléphone demandez plurtôt celui de l’acheteur. Sur les sites qui ne jouent pas le rôle de tiers de confiance, choisissez toujours la remise en mains propres à l’envoi par colis, et le paiement en espèces plutôt que par chèque. Vous aurez plus de chances de vendre rapidement en publiant votre annonce sur plusieurs sites, généralistes et spécialisés, mais pensez à supprimer votre annonce partout une fois le produit vendu !

Gestion des litiges, un parcours balisé

Sur leboncoin.fr, leader des petites annonces entre particuliers, en cas de problème lors d’une vente couverte par le service de tiers de confiance, l’acheteur – ou le vendeur – peut ouvrir un dossier de litige. Tous deux doivent alors s’engager à rechercher une solution amiable. A défaut, le litige est tranché en faveur du demandeur. En l’absence de solution amiable dans les dix jours, le site prend une décision en fonction des éléments en sa possession : photos, copies d’écran, échanges de mails, sms, etc. Autant d’éléments à conserver soigneusement, donc. Sur la plupart des grandes plateformes, ce service de gestion des litiges est efficace plus de neuf fois sur dix. Toutefois, en cas de fraude, les victimes doivent porter plainte auprès de la police, qui adresse ensuite au site une demande de réquisition.

L’avis de l’expert

Entre particuliers, vous n’avez aucune garantie et vos recours seront réduits si le vendeur est de mauvaise foi. A l’inverse, les biens d’occasion achetés auprès d’un professionnel bénéficient de plusieurs garanties. Une couverture commerciale minimale, dont la durée est fixée par le vendeur, mais qui peut se limiter à certaines parties du produit ou laisser des frais (retour, déplacement) à votre charge. Mieux vaut faire jouer la garantie légale de conformité. Obligatoire et gratuite, elle couvre les biens d’occasion pendant les deux ans suivant l’achat. En cas de panne ou de dysfonctionnement, l’appareil doit être réparé ou remplacé sans frais ni expertise dans les six premiers mois après l’achat. Votre unique interlocuteur est le vendeur. Refusez d’être renvoyé vers le fabricant.

Merci à Raphaël Bartlomé, directeur juridique de l’UFC-Que choisir

Ce que privilégient les acheteurs de produits de seconde main

  • Meubles 51 %
  • Voitures 47 %
  • Vêtements 44 %
  • Livres 42 %
  • Jeux et jouets 40 %

7 milliards d’euros

C’est la valeur du marché des produits d’occasion en France. Une tendance accentuée par la crise sanitaire, et les confinements au cours desquels les français ont pu faire du tri. Tous les sites spécialisés ont enregistré de fortes progressions pendant cette période.

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