Les associations de consommateurs s’attaquent à Tik Tok

Plusieurs collectifs estiment que l’application chinoise exploite les données et les droits de ses membres. Une plainte a été déposé ce mardi auprès de la Commission européenne.

Tik Tok n’échappera pas aux inquiétudes liées à la protection des données. Comme tous les réseaux sociaux entrés dans notre quotidien, (Facebook, Twitter, Instagram ou encore Snapchat) c’est au tour du géant chinois de s’attirer les foudres des associations de consommateurs. Elles estiment que l’application, fondée en 2016, se sert des données de ses utilisateurs à des fins commerciales « trompeuses et déloyales ». La plupart des inscrits sur Tik Tok sont en plus très jeunes, donc potentiellement plus vulnérables. En France, 45% des enfants de moins de 13 ans ont affirmé utiliser l’application, d’après UFC-Que Choisir. Les associations de consommateurs viennent ainsi d’annoncer, ce mardi, le dépôt d’une plainte contre l’application. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), a en effet alerté la Commission pour qu’une enquête sur les pratiques de ce réseau soit ouverte, indique UFC-Que Choisir dans un communiqué.  

Protéger les utilisateurs  

« Quel utilisateur prend véritablement le temps de lire toutes les conditions avant de les accepter ? » interroge UFC-Que Choisir. L’association explique qu’à la seule lecture attentive de ces conditions d’utilisation, elle décèle des pratiques contestables. « Très concrètement, TikTok se donne le droit de faire ce qu’il veut des vidéos publiées : les utiliser, les modifier, les reproduire sans que les utilisateurs n’aient leur mot à dire, énumère le communiqué. C’est illégal ». La plateforme de vidéos ultra rythmées accepte les inscriptions à partir de 13 ans. C’est un problème pour les associations, qui estiment que Tik Tok abuserait ainsi de la crédulité de ses membres. Elles pointent du doigt l’absence de protection contre la publicité cachée et les contenus dangereux. « Les marques se servent bien souvent des influenceurs pour lancer par exemple des concours de hashtags, et masquer ainsi leur véritable intention marketing », détaille le communiqué. Le document évoque également des vidéos sexuellement explicites, ou le drame italien qui a causé la mort d’une Sicilienne de 10 ans, alors qu’elle participait au jeu du foulard via l’application.  

« Un système trompeur » de cadeaux virtuels  

Sur Tik Tok, les utilisateurs peuvent acheter des cadeaux virtuels, pour récompenser leurs vidéos préférées. Contrairement à un like ou à un abonnement, cette option n’a donc rien de gratuit. Les membres du réseau sont invités à se procurer de la monnaie virtuelle (en échange d’argent), dans un premier temps, pour avoir accès à ces objets. UFC-Que Choisir dénonce ce mode d’achat, qui favorise l’oubli de la valeur réelle de l’argent. « Les associations de consommateurs européennes souhaitent lever le voile sur ces pratiques détestables qui incitent les adolescents, à fournir de l’argent à leurs TikTokeurs préférés », énonce le communiqué.  

En plus de l’ouverture d’une enquête, le BEUC exige que les autorités de protection des consommateurs prennent des décisions contraignantes à l’égard de la plateforme. Les associations souhaitent que Tik Tok informe mieux les utilisateurs sur « sa politique et son modèle économique », qu’elle explique son fonctionnement financier et enfin qu’elle mette en place « des mesures efficaces de protection des mineurs ».

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