Les agrumes, pas toujours des alliés pour la santé !

Ils ne font pas de quartier et plaisent à tout le monde, aux amateurs de sucré comme à ceux de saveurs acidulées. Ces fruits gorgés de vitamines et de fibres nous semblent dotés d’un CV diététique au-dessus de tout soupçon. Erreur !

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One voit pas ce qui pourrait nous dissuader de déguster des oranges, des citrons, des clémentines ou des pomélos, dont les nombreuses vertus sont connues ! Ces agrumes font les délices de nos fins de repas, de nos petits déjeuners ou de nos goûters. Pourtant, de récentes études ont mis au jour quelques faiblesses qu’il est préférable de connaître. On fait le point.

Les agrumes, solidaires de nos artères

Les agrumes font du bien à nos vaisseaux sanguins : c’est un fait établi par plusieurs études scientifiques, comme le souligne la Fédération française de cardiologie. Certains travaux ont par exemple montré qu’une consommation régulière de clémentines pouvait légèrement améliorer le bilan lipidique sanguin. Or, toute amélioration, même modeste, réduit les dépôts sur les parois des artères et diminue d’autant les risques d’accidents cardio-vasculaires. Ces fruits apportent notamment de la vitamine C. « En plus de booster notre système immunitaire, elle a une action antioxydante qui contribue à lutter contre le vieillissement des cellules », explique la diététicienne nutritionniste Alexandra Retion. Les éléments qui intéressent le plus les chercheurs sont cependant les flavonoïdes. Les différentes variétés d’agrumes contiennent plusieurs sortes de ces antioxydants puissants. Les oranges et les clémentines sont ainsi riches en hespéridine, connue pour sa capacité à augmenter la résistance des capillaires sanguins et à réduire leur perméabilité. Le citron contient de l’ériodictyol et le pomélo, de la naringénine. En 2015, des chercheurs français ont ainsi étudié l’impact de la prise d’un verre quotidien de jus de pomélo sur un panel de 48 femmes ménopausées. Le groupe placebo, lui, buvait un verre de jus dont on avait retiré les flavonoïdes. Au bout de six mois, les participantes qui avaient consommé le jus de fruit « complet » présentaient une diminution de 5 % de la rigidité de ses parois artérielles par rapport au groupe placebo.

Régulateurs de glycémie

Les agrumes contiennent bien sûr du sucre, sous forme de fructose, mais ils comptent parmi les fruits qui en comportent le moins. Par ailleurs, leur structure atténue nettement l’impact de cet apport sur notre organisme. Alexandra Retion explique : « Ils sont riches en fibres solubles. Lorsque celles-ci se mélangent à l’eau, elles forment un gel qui en ralentit l’absorption. » Le sucre pénètre ainsi progressivement dans le sang et l’organisme n’est pas obligé de sécréter une grande quantité d’insuline, susceptible d’augmenter les effets de stockage et pouvant, à la longue, fatiguer le pancréas. « C’est pourquoi les diabétiques peuvent manger le fruit dès lors qu’il reste entier », conclut la diététicienne. Les fibres ont par ailleurs un autre avantage. Elles prolongent la sensation de satiété, et participent par conséquent à réduire le grignotage et ses méfaits. La membrane blanche des agrumes, appelée l’albédo, est particulièrement riche en fibres : si on peut en garder un peu sur le fruit, c’est mieux !

Les agrumes, amis de nos os

Certains chercheurs se sont penchés sur la bêta-cryptoxanthine, un pigment notamment présent dans les mandarines et les clémentines. Cette molécule pourrait améliorer la minéralisation osseuse et réduire ainsi le risque d’ostéoporose, selon des études japonaises parues il y a plusieurs années. Les travaux, effectués sur des animaux, demandent toutefois à être confirmés chez l’être humain.

Les agrumes : actifs contre certains cancers…

Si nos oranges et nos clémentines intéressent autant les chercheurs, c’est qu’elles recèlent une étonnante variété de molécules antioxydantes dont les potentialités se dévoilent peu à peu. Il s’agit cette fois des limonoïdes, des composés phytochimiques qui auraient la propriété de réduire la prolifération des cellules cancéreuses. On les trouve principalement dans les pépins, mais aussi dans les zestes et la pulpe. Différentes études ont montré la pertinence d’une consommation d’agrumes afin de réduire les risques de développer certains cancers. Une à quatre portions par semaine étaient associées à un moindre risque de cancer de l’œsophage, du côlon, de la bouche, du pharynx ou encore de l’estomac.

… mais suspectés dans d’autres !

Ces fruits contiennent également une molécule appelée psoralène. Elle est dotée de propriétés photosensibilisantes qui rendraient la peau plus vulnérable aux rayons UV. Ainsi, une consommation de plus de sept agrumes par semaine pourrait augmenter de 36 % le selon une étude menée par des chercheurs américains de l’université de Brown. Un risque qu’on peut cependant éviter si on reste prudente et qu’on continue de se protéger suffisamment du soleil… comme d’habitude !

Les agrumes, trop généreux en sucre et en acide

On confond encore souvent les bienfaits des jus d’agrumes avec ceux des fruits entiers. « Il vaut pourtant beaucoup mieux consommer le fruit entier, recommande Alexandra Retion. Sous cette forme, les différents composants agissent en synergie pour apporter des bénéfices supérieurs à leurs bienfaits pris isolément. » Un jus, surtout s’il s’agit d’un produit industriel conditionné dans un contenant transparent, ne comporte pas du tout la même dose de vitamine C. « Elle est très vite dégradée par la lumière, rappelle la spécialiste. Un verre de jus de fruit contient essentiellement du sucre. » Santé publique France ne fait d’ailleurs pas de différence quant à l’impact sur la santé entre un jus de fruit et un soda. L’orange pressée du matin représente donc surtout un « shoot » de sucre pour l’organisme. Les jus sont aussi pleins d’acidité, en particulier le citron. Les dentistes recommandent ainsi d’éviter de boire du jus de citron au réveil. Censé nous « détoxifier », il plonge surtout l’émail de nos dents dans un bain d’acide !

Nuisibles à certains traitements

Le pomélo a la particularité d’interagir avec différentes catégories de médicaments. Il est considéré comme un inhibiteur enzymatique, ce qui signifie qu’il bloque certaines enzymes dont le travail est de métaboliser les médicaments dans notre foie. Cette action augmente leur concentration dans le sang et les risques d’effets indésirables. Plus rarement, ce fruit peut agir de manière complètement inverse, en augmentant l’absorption intestinale. La molécule voit alors son effet diminué. Différentes classes de médicaments sont concernées : certaines spécialités de cardiologie, des immunosuppresseurs, des antidépresseurs ou encore des médicaments contre le cholestérol. L’effet a été observé à partir d’un verre de jus de pomélo ou de pamplemousse. Il concernerait également les oranges de Séville ou les tangelos, qui sont des hybrides du pamplemousse.

Merci à Alexandra Retion, diététicienne nutritionniste.

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