Les 5 couples d’artistes les plus mythiques de tous les temps | Vogue Paris

Certains tiennent du mythe de l’artiste et sa muse, d’autres ont donné naissance à certaines des collaborations artistiques les plus notables du siècle dernier. De Camille Claudel et Auguste Rodin à Picasso et Dora Maar, retour sur 5 couples d’artistes iconiques qui ont marqué l’histoire de l’art.

Vogue revient sur les 5 couples d’artistes les plus mythiques de tous les temps :

Camille Claudel et Auguste Rodin

Auguste Rodin

© Culture Club/Getty Images

En 1881, Louis-Prosper Claudel envoie sa famille à Paris sous les conseils de son ami sculpteur Alfred Boucher, pour que sa fille Camille puisse avoir accès à un enseignement artistique. Inscrite aux cours de l’Académie de la Grande Chaumière, elle partage un atelier avec d’autres femmes sculptrices. C’est là qu’elle fait la rencontre d’Auguste Rodin. Les premières œuvres de Camille le marquent, il la prend alors sous son aile. De cette relation entre maître et apprentie naît un amour passionnel, qui influence considérablement les travaux des deux artistes, dont souvent les sculptures se ressemblent et se répondent, comme La Jeune fille à la gerbe de Claudel et la Galatée de Rodin. Mais le sculpteur refuse de quitter sa compagne, Rose Beuret, et leurs relations se dégradent. En 1893, effrayé par les accès de violences de son amante, Rodin fuit à Meudon et met fin à leur idylle. Camille Claudel ne s’en remettra jamais, et finira sa vie seule à l’asile d’aliénés de Montdevergues.

Frida Kahlo et Diego Rivera

Diego Rivera et Frida Kahlo

© Bettmann/Getty Images

Lorsque les deux artistes mexicains se rencontrent en 1928, Frida Kahlo se remet à peine de l’accident qui, trois ans plus tôt, l’a blessée à la colonne vertébrale et aux jambes. Forcée de rester couchée pendant une longue période, elle en a tiré une riche production d’autoportraits, réalisés à l’aide d’un miroir accroché au-dessus de son lit. Diego Rivera est immédiatement séduit par les peintures de Frida, qu’il dit habitées par « une sensualité vitale encore enrichie par une faculté d’observation impitoyable, quoique sensible. » Portés par leur amour pour l’art, leur attachement profond à leur pays et un engagement politique révolutionnaire commun, ils se marient au mois d’août 1929. Une union rythmée par l’immense succès des deux peintres, leurs nombreux voyages, leurs rencontres avec les plus grands artistes de leur époque – Picasso, Breton, Kandinsky… – mais aussi les liaisons extra conjugales, notamment celle de Rivera avec sa belle-sœur, suite à laquelle le couple divorce, avant de se marier à nouveau en 1940. Ils resteront ensemble jusqu’à la mort de Frida Kahlo, en juillet 1954.

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely

© Monique JACOT/Gamma-Rapho via Getty Images

Lorsqu’on évoque Niki de Saint Phalle et Jean Tiguely, on pense immédiatement aux sculptures mécaniques fantasques de la fontaine Stravinsky, à Paris, réalisées en 1983. À l’époque, le couple est loin d’en être à sa première collaboration, celle-ci date de 1957, quand Niki de Saint Phalle demande à Jean Tinguely de l’aider à réaliser un décor pour la cheminée de ses enfants. Rapidement, les deux artistes travaillent ensemble, s’entraident, se conseillent, confrontent leurs points de vue sur l’art. Ils emménagent ensemble en 1960, et approfondissent leur collaboration avec des œuvres qui feront date, comme le Dylaby, Hon, la géante Nana où le célèbre Cyclop de Milly-la-Forêt. Proches de Klein, de César et d’Arman, ils construisent ensemble une oeuvre néoréaliste au cœur de laquelle résonnent ces paroles célèbres de Jean Tinguely : « Nous sommes deux sculpteurs attachés l’un à l’autre, qui vivent dans deux mondes très différents, opposés dans les matériaux, opposés idéologiquement, opposés aussi dans la masculinité d’une part et la profonde maternisation de la féminité de l’autre… ça fait un combat. On se combat. »

Salvador Dalí et Gala

Gala et Salvador Dalí

© Bettmann/Getty Images

En 1929, Salvador Dalí reçoit Paul Eluard et sa femme, une certaine Elena Diakonova, dans son pavillon de Cadaques. Le couple vient faire la connaissance du jeune artiste, qui commence à se faire un nom. De cette rencontre naîtra le duo Dalí et Gala, l’un des plus célèbres de l’histoire de l’art. Tombée folle amoureuse du peintre surréaliste, Gala quitte Eluard et jure à son nouvel amant fidélité éternelle. Elle devient sa muse absolue, sa confidente et sa compagne, le suit dans ses fantasmes et ses caprices, y compris lorsqu’il se prend de passion pour Amanda Lear, avec qui le couple entame, dans les années 1960, un long ménage à trois. Gala aurait vu en elle un moyen d’assurer la relève auprès de Dalí lorsqu’elle serait décédée. À la mort du peintre, en 1989, Amanda Lear est déjà loin, et Gala décédée. Dans l’oeuvre de Dalí persiste le témoignage d’un amour de toute une vie entre un artiste et sa muse.

Dora Maar et Pablo Picasso

Pablo Picasso

© Bettmann/Getty Images

L’histoire de Pablo Picasso et Dora Maar, actuellement l’objet d’une exposition au Centre Georges Pompidou, est celle d’un amour toxique qui mènera la belle photographe au bord de la folie. C’est Paul Eluard qui, en 1935, présente à Picasso celle qui deviendra sa Femme qui pleure, comme il l’a représentée sur son célèbre portrait. Alors en couple avec Marie-Thérèse Walter, la mère de sa fille Maya, Picasso entame avec Dora Maar une liaison qui durera neuf ans. Elle documente en photos toute la création de Guernica, une démarche alors inédite qui scelle sa relation avec le peintre, séduit par son tempérament que Brassaï a décrit comme explosif. Bientôt, Dora Maar ne vit plus que pour lui, abandonne la photographie pour entamer une carrière de peintre et suit son amant à la trace, s’effaçant totalement, jusqu’à ce qu’il choisisse, à la fin des années 40, de la quitter pour Françoise Gillot. Dora Maar terminera ses jours seule, isolée, plongée dans la religion catholique et dans les souvenirs tortueux de celui qu’elle appelait son maître.

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