L'épilepsie, un trouble neurologique chronique qui touche essentiellement les femmes
- Épilepsie : des causes variées
- Les symptômes variés de la crise d’épilepsie
- Une prise en charge personnalisée
- Attention à l’épilepsie pendant la grossesse
- Que faire face à une personne en crise d’épilepsie ?
Complexe de par la diversité de ses causes, ses formes, son évolution, et ses répercussions, l’épilepsie -ou plutôt les épilepsies à cause de cette pluralité – reste encore méconnue. Pourtant, elle est la maladie neurologique la plus fréquente après la migraine.
On estime que cette pathologie chronique, qui se caractérise par la répétition spontanée de crises liées à un dysfonctionnement électrique et passager du système nerveux central, toucherait entre 600 000 et 800 000 personnes en France.
Les jeunes sont particulièrement touchés. La moitié des épileptiques est en effet âgée de moins de 20 ans. Les femmes sont plus à risque que les hommes, car les hormones féminines (les œstrogènes) favorisent la survenue des crises. C’est pourquoi nombre d’épilepsies féminines se manifestent surtout au moment des règles ou de l’ovulation. Environ 100 000 femmes en âge de procréer (1 femme sur 200) sont atteintes d’épilepsie dans le pays.
Épilepsie : des causes variées
L’épilepsie peut résulter d’une prédisposition génétique, d’une lésion cérébrale après une blessure à la tête, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une méningite. Elle peut également être générée par une tumeur cérébrale, une maladie neuro-dégénérative (une sclérose en plaques par exemple) ou un dysfonctionnement du système immunitaire qui attaque le cerveau comme s’il s’agissait d’un élément étranger.
Une surconsommation d’alcool ou de drogue est aussi susceptible d’engendrer des crises d’épilepsie.
Le diagnostic est donc essentiel, dans la mesure où le traitement diffère selon l’origine de l’épilepsie et son étendue (locale ou généralisée). Mieux vaut consulter un centre neurologique spécialisé dans l’épilepsie.
Les symptômes variés de la crise d’épilepsie
Toutes les crises d’épilepsies relèvent du même dysfonctionnement : des décharges électriques anormales dans une région du cerveau.
Mais elles peuvent générer des symptômes divers :
- Une simple absence (la personne se fige de manière brève et lâche ce qu’elle tient entre les mains).
- Une rigidité du visage.
- Des hallucinations visuelles ou olfactives.
- Une difficulté à parler.
- Des sursauts involontaires des bras ou des jambes.
Tout dépend de la zone cérébrale affectée et de l’intensité des perturbations électriques occasionnées. Seules certaines (dites tonico-cloniques) évoluent vers des manifestations généralisées, avec perte de connaissance. « Quand le sujet revient à lui, il est confus, a mal à la tête et ne se souvient plus de rien », explique le neurochirurgien Arthur Bard, auteur de Le cerveau (Éd. Marabout).
Certain.e.s épileptiques n’ont que quelques crises au cours de leur vie tandis que d’autres peuvent en pâtir toutes les semaines.
Une prise en charge personnalisée
Les traitements ont beaucoup évolué. Il existe désormais beaucoup d’antiépileptiques dont certains sont très efficaces. Tous n’agissent pas sur la même cible. Selon le Pr Vincent Navarro, épileptologue à l’hôpital La Pitié-Salpêtrière, « les médicaments existants fonctionnent sur 75% des patients ». Chez les autres, plusieurs médicaments différents sont utilisés pour contrôler les crises.
Lorsqu’aucun médicament n’est suffisamment efficace, la chirurgie est envisagée si le foyer de l’épilepsie ne siège pas dans une zone essentielle du cerveau, une région impliquée dans la motricité, le langage ou la mémoire par exemple.
L’intervention chirurgicale ne doit en effet induire aucun déficit fonctionnel. « Elle s’applique surtout dans les épilepsies dites du lobe temporal, où un excellent résultat est obtenu dans plus de 80% des cas », précise la Fondation Française pour la Recherche sur l’Épilepsie (FFTE). Les résultats sont moins bons lorsque le foyer de l’épilepsie est localisé au niveau des zones frontales ou pariétales du cerveau.
Autre solution pour réduire la fréquence et la sévérité des crises : la stimulation du nerf vague. Cette nouvelle technique repose sur l’implantation dans le thorax d’un petit boitier qui envoie à intervalles réguliers des impulsions électriques sur le nerf vague gauche, qui passe dans le cou avant de rejoindre le cerveau. Une fois l’appareil réglé en fonction de l’épilepsie à traiter – comptez entre 10 et 18 mois pour un réglage optimal -, le dispositif fonctionne automatiquement, à l’instar d’un pacemaker.
Attention à l’épilepsie pendant la grossesse
Tous les médicaments antiépileptiques ne sont pas compatibles avec une grossesse, car ils élèvent le risque de malformation fœtale.
Le valproate et ses dérivés (Depakine, Depakine Chrono 500, Micropakine, et génériques, Depakote, Depamide) sont notamment accusés depuis plusieurs années d’exposer les enfants à naître à des risques malformatifs et neuro-développementaux.
Depuis 2015, l’Agence nationale des produits de santé et du médicament (ANSM) oblige par ailleurs les médecins prescrivant de la Dépakine à une femme en âge de procréer de signer un formulaire d’accord de soin mentionnant les risques en cas de grossesse. Ce médicament ne doit être prescrit lors de la grossesse dans le traitement de l’épilepsie que s’il n’existe pas d’alternative thérapeutique appropriée, rappelle par ailleurs l’ANSM.
Que faire face à une personne en crise d’épilepsie ?
« Il faut surtout rester calme, souligne le Dr Arthur Bard. N’essayez pas de contenir la personne ni de bloquer ses mouvements. Dégagez-lui la gorge (boutons, cravate) et tournez-la sur le côté pour qu’elle puisse respirer facilement. Glissez quelque chose de doux sous sa tête, écartez tout objet dangereux à proximité et restez avec elle jusqu’à ce que la crise cesse d’elle-même ».
Si la crise est importante (épilepsie généralisée tonico-clonique), faites le 15 pour appeler les urgences.
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