Le zona augmente le risque d'AVC et de crise cardiaque, selon une étude

C’est un virus très commun. Si commun qu’on estime que les chances d’être infecté par la varicelle avant 10 ans sont élevées de 90 %. Quant à la probabilité de subir une réactivation du virus – le zona – aux alentours de 50 ans, elle, n’excède pas les 20 %, selon Santé publique France. Ce qui représente 1 personne sur 3.

À l’origine d’éruptions cutanées vraiment douloureuses, le zona n’est pas une maladie grave. Mais les chercheur.euse.s à l’origine d’une étude, parue le 16 novembre dans le Journal of the American Heart Association, se veulent moins rassurants. D’après leurs recherches, le zona pourrait augmenter les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de crise cardiaque

« Nos résultats suggèrent qu’il y a des implications à long terme du zona et soulignent l’importance des efforts de santé publique pour la prévention », a déclaré l’auteur principal Sharon Curhan, médecin et épidémiologiste à la Channing Division of Network Medicine du Brigham and Women’s Hospital (États-Unis), dans un communiqué.

30% de sur-risque de troubles cardiovasculaires

De telles conclusions sont le fruit d’une étude menée sur près de 200 000 personnes. Ces participant.e.s, qui n’avaient aucun antécédent cardiaque au début de l’enquête, ont été suivi.e.s pendant 16 ans. L’objectif étant d’analyser si « ceux qui avaient développé un zona étaient plus à risque d’accident vasculaire cérébral ou de maladie coronarienne des années après l’épisode de zona », détaillent les scientifiques dans le communiqué.

Ils ne croyaient pas si bien dire : selon leurs recherches, les personnes ayant développé un zona dans les 16 ans présentaient un risque 30% plus élevé « d’événement cardiovasculaire majeur », comme l’infarctus du myocarde ou l’AVC. Un risque qui restait élevé même 12 ans après le zona, et d’autant plus chez les personnes immunodéprimées ou qui prennent des traitements immunosuppresseurs. 

Selon les expert.e.s, cela pourrait être lié à l’inflammation et aux dommages que le virus varicelle-zona (VZV) « éveillé » peut déclencher dans les vaisseaux sanguins. « Ces changements peuvent augmenter le risque de blocage des vaisseaux sanguins, de restriction du flux sanguin et d’événements cardiovasculaires tels que les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques », est-il précisé dans le communiqué.

Pour nuancer, les chercheur.euse.s indiquent toutefois que l’étude s’est tenue avant la généralisation des vaccins contre le zona. « Nous collectons actuellement des informations sur la vaccination parmi nos participants et espérons mener ces études à l’avenir », a détaillé le Dr Curhan.

Source: Lire L’Article Complet